“Allez, allez!” » Crochet droit, et le tir fait mouche sur le petit terrain de football de la cité Franc-Moisin à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ce dimanche. Mais à quelques mètres, pas question de jouer : des barrières ont été déployées sur le parvis des enfants. UN « infos flash » » a également été publié par la Ville : il suggère aux enfants et aux femmes enceintes de faire une prise de sang « pour mesurer la concentration de plomb dans le sang et prévenir tout risque de saturnisme ».
Dans le cadre des travaux de rénovation urbaine du quartier, des analyses profondes des sols ont été réalisées en septembre au sein des groupes scolaires Descartes et Rodin-Renoir, révélant, selon l’agence régionale de santé (ARS), « des concentrations entraînent des niveaux plus élevés que prévu ». Des analyses complémentaires sur les « couches superficielles de la terre des différents lieux où jouent les enfants » ont été réalisées.
L’ARS a dévoilé les résultats vendredi 29 novembre. Et ils se veulent rassurants concernant les groupes scolaires où les niveaux de concentration en plomb ne dépassent pas les « seuils d’action rapide », ceux où une substance est largement supérieure au seuil d’alerte. C’est en revanche le cas de l’aire de jeux où l’agence recommande donc de « fermer les zones nues ou enherbées (…), de nettoyer les surfaces enduites et de recouvrir les sols existants ». Selon la Ville, tous les espaces publics de Franc-Moisin seront reclassés « d’ici 2029-2030 ».
Ce dimanche, un couple et leur fille de quatre ans sont passés juste à côté de la place et ont découvert le petit mot. “Est-ce que ça veut dire qu’elle ne peut plus jouer ?” Faut-il être prudent ? demande la mère. Nous allons en parler demain au directeur de l’école pour voir ce qu’il faut faire. »
De son côté, la Ville indique qu’elle « facilitera l’accompagnement des familles pour ce dépistage en lien avec ses partenaires de santé ». Si elle souhaite appliquer le principe de précaution, la municipalité ne souhaite pas alarmer les familles. « Nous entendons les inquiétudes mais nous devons comprendre que tous les résidents ne font pas partie du public à risque. Et il n’est pas question de contamination de l’air sur l’ensemble du quartier, souligne la première adjointe en charge de la Santé, Katy Bontinck. Ici, ce sont des enfants de moins de 7 ans qui fréquentent fréquemment la place, avec pour habitude de gratter la terre puis de l’ingérer. »
Elle rappelle qu’il n’y a eu “aucune alerte concernant des enfants du quartier qui auraient pu être touchés par un saturnisme depuis trente ans”, poursuit-elle. L’ARS rappelle que l’exposition au plomb peut survenir « par ingestion involontaire de sol. En jouant, des particules se déposent sur les mains des enfants, qu’ils peuvent ensuite porter à leur bouche. Le saturnisme peut provoquer divers troubles : du langage, du comportement, des apprentissages, un ralentissement de la croissance ou encore des difficultés motrices.