Sur près de 2 000 candidatures déposées, une cinquantaine de lauréats régionaux ont été proposés au jury national des trophées nationaux de reconversion, dans cinq catégories : « J’ai changé de métier », « J’ai créé mon entreprise », « II me reconvertie à plus de 50 ans ». , « Je me suis reconverti suite à un problème de santé ou ai eu un handicap » et « Je suis une entreprise qui encourage la reconversion », auxquels s’est ajouté un prix spécial audience.
Deux des six lauréats sont originaires de Tours. Après un diplôme en gestion du marketing hôtelier, Émilie Morand débute sa carrière dans un hôtel de Courchevel (Savoie), où elle reste huit ans. Elle change ensuite de carrière pour devenir commerciale chez Ecotel, entreprise spécialisée dans les fournitures et équipements pour les professionnels, la restauration, l’hôtellerie, les collectivités et les métiers de bouche. Mais démissionne en 2022 après sept ans d’expérience. «Je voulais créer ma propre entreprise. J’ai lancé un projet de restauration à domicile », elle partage.
« Faire quelque chose à la campagne »
In March 2023, she learned that the restaurant Le Petit Amiral in Saint-Aubin-le-Dépeint – « une ville où j’ai beaucoup de souvenirs d’enfance » –, racheté par la mairie, est proposé en gestion locative. Alors, Émilie Morand se lance et baptise son restaurant Ô Saint-Aubin. Un an après son ouverture, sa prévision de vingt-deux sièges par jour est désormais dépassée de 30 %. Elle s’entoure d’Antoine, cuisinier et ancien boulanger, de Monique en salle et forme Mathis comme apprenti.
Mais la qualité de la cuisine familiale n’est qu’un élément de la fidélité de sa clientèle. Il met également en valeur les produits régionaux comme les jus de fruits bio, le miel, les épices, les chocolats et les biscuits. Et organise des animations en soirée, comme du karaoké. Le village redevient un pôle d’attraction. «Je voulais montrer qu’on pouvait faire quelque chose à la campagne, explique-t-elle. Je suis heureux de me lever le matin. »
Se remettre sur pied après un accident du travail
Un autre trophée de la reconversion a été décerné à Jean-Michel Burroni, aujourd’hui âgé de 46 ans. Diplômé de l’école des monuments historiques, ce solide tailleur de pierre, ancien chef de chantier habitué des plus grandes cathédrales et châteaux de la Loire (Chambord, Azay-le-Rideau), part d’abord rendre compte dans le sud de la France avant de revenir en Touraine. en tant qu’employé. Jusqu’à cet accident du travail survenu sur un chantier en 2018. «Je voulais me débarrasser d’un lourd calcul en faisant une mauvaise rotation de mon bassin»il se souvient.
Le verdict est tombé : c’est l’opération ou la reconversion. « Dans mon cas, il n’y avait pas de reclassement possible », explique Jean-Michel Burroni. Un bilan de compétences révèle chez lui une appétence pour les métiers sociaux, l’art-thérapie et l’enseignement spécialisé. Ses deux premiers stages l’amènent dans des instituts éducatifs et pédagogiques thérapeutiques au sein de l’association Enfance et pluriel. Ils accueillent des jeunes en situation de handicap social.
Pour financer sa formation d’éducateur spécialisé sur trois ans, Jean-Michel Burroni monte un dossier auprès de Cap emploi. Il s’est vu refuser une subvention de formation mais après un recours, il a fini par retourner à l’Institut de travail social (ITS). Il arrive à Luynes en 2022, où l’établissement spécialisé d’aide au travail (Esat) Les Vallées l’accueille comme apprenti. Elle soutient également les projets de douze jeunes souffrant de troubles cognitifs et psychologiques.
Diplômé de l’ITS en juillet 2024, il est embauché le mois suivant par l’Esat des Vallées de Luynes en tant qu’éducateur technique spécialisé. «La reconversion nécessite un réel engagement», insiste Jean-Michel Burroni. “C’est faisable”Émilie Morand s’adresse à ceux qui ont peur de se lancer. En tout cas, leurs deux parcours sont inspirants.