Publié le 3 juillet 2024 à 05:30. / Modifié le 3 juillet 2024 à 09:01.
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Les analyses des eaux usées révèlent de fortes concentrations de crack ou de cocaïne dans la capitale vaudoise.
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Depuis l’année dernière, l’inhalation de cocaïne est devenue la pratique majoritaire dans les zones de consommation sécurisées à Lausanne.
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Contrairement à Genève, où l’on trouve du crack prêt à l’emploi, les consommateurs lausannois « cuisinent » eux-mêmes la cocaïne.
I. « Certains ne dorment pas pendant trois jours et trois nuits »
Dehors, il serait un de ces visages émaciés que l’on évite tous les jours dans les rues de Lausanne, un regard mi-urgent, mi-suppliant, tandis que ses lèvres prononcent les mots que l’on avait devinés d’avance – « Z’airiez pas une petite pièce ? » – avec une intonation pressante. Mais Bryan* est à l’intérieur de l’Espace de consommation sécurisé de la Riponne, qui a ouvert ses portes en mai dans la capitale vaudoise. Malgré les taches de sang sur son sweat-shirt, malgré l’énorme pansement sale qui recouvre sa main droite, malgré ses dents en bout de course et la sueur qui perle sur son front, il ressemble à bien des interlocuteurs soumis aux questions des journalistes, aimable, précis, soucieux de transmettre des informations vérifiées. On est venu parler de crack, et Bryan connaît le crack : pendant quinze ans, il a fumé de la cocaïne « à base », que l’on fait bouillir après l’avoir dissoute dans de l’eau et du bicarbonate de soude ou (pire) de l’ammoniaque – jusqu’à 25 à 30 doses par jour, assure-t-il. Aujourd’hui, Bryan s’injecte de la coke et il dit être moins anxieux : « Je suis descendu à sept ou huit pilules par jour. Quand je fumais, je n’avais pas fini la dernière taffe que je pensais déjà à la suivante. »
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