Dans la campagne belge, mission matinale pour « sauver Bambi » – .

Dans la campagne belge, mission matinale pour « sauver Bambi » – .
Dans la campagne belge, mission matinale pour « sauver Bambi » – .

Alors qu’il pilote son drone au milieu d’un champ de luzerne belge, Cédric Petit vient d’apercevoir une tache blanche sur l’écran, une marque de chaleur qui indique la présence d’un animal niché dans les hautes herbes. Un autre faon qu’il va pouvoir sauver.

Ce Belge de 40 ans, amoureux de la nature, a fondé il y a quatre ans l’association « Sauvons Bambi » qui permet aux agriculteurs d’éviter la désagréable expérience d’écraser un petit mammifère ou un oiseau en pleine nidification avec des engins agricoles.

Appelé en amont de la tonte, il met à disposition son savoir-faire et sa technologie – un drone équipé d’une caméra thermique – pour cette mission de protection de la faune sauvage. L’animal repéré dans la prairie est ensuite déplacé vers le sous-bois voisin où il n’est plus en danger. Le service est gratuit.

« Les accidents sont de plus en plus fréquents, c’est pour cela que nous sommes là », explique Cédric Petit, intervenu ce matin-là sur les terres d’un agriculteur à Eghezée, près de Namur (centre de la Belgique). Ce dernier cultive du fourrage pour le bétail.

« Avec le changement climatique et la météo imprévisible, l’herbe pousse un peu tout le temps et on tond de plus en plus tôt dans l’année, y compris entre fin avril et fin juin pendant la période où naissent les faons », poursuit-il.

Son association affirme avoir sauvé 834 faons en 2023 (contre 353 l’année précédente) sur les territoires de Belgique et du Luxembourg, où elle est également active.

C’est moins qu’en Allemagne ou en Suisse, où le nombre d’animaux sauvés se compte en milliers grâce à un réseau plus large de bénévoles qui peuvent survoler davantage de prairies.

Mais la courbe est aussi à la hausse en Belgique, où « Sauvons Bambi » accueille un nombre croissant de pilotes de drones prêts à consacrer bénévolement du temps à cette mission, un mois et demi par an, souligne le fondateur.

L’association compte aujourd’hui environ 80 pilotes, tous exerçant leur activité sur leur temps libre. Cédric Petit a lui-même une activité salariée, en parallèle de son « hobby ».

– « Celui-ci a une semaine et demie » –

Après avoir déployé le drone, qui vole à 70 mètres de hauteur pour offrir un large angle de vue du champ, il faut parfois plusieurs minutes pour repérer le jeune faon recroquevillé au sol, trop faible pour se déplacer seul et « proie » la plus facile pour la faucheuse.

D’abord, un lièvre se régalant de luzerne est apparu sur l’écran de contrôle ce matin-là, puis un chevreuil – un jeune chevreuil mâle – profitant de l’herbe fraîche aux premières heures du jour.

Lorsqu’un faon est enfin découvert, recroquevillé en train de sommeiller, Cédric Petit accourt ganté avec une caisse recouverte de foin, moyen choisi pour transporter l’animal en douceur.

« Celui-ci a une semaine et demie, peut-être deux semaines. L’objectif est maintenant de le mettre en sécurité dans les bois, là où sa mère pourra le retrouver et l’emmener », explique le quadragénaire, qui a grandi dans une famille d’agriculteurs.

Les « Bambi » sauvés sont le plus souvent des faons de cerf, emmenés des bois vers les prés à la naissance afin de bénéficier de la lumière essentielle durant les premiers jours.

« Le faon du cerf est moins présent car il suit rapidement sa mère après la naissance, il est plus robuste, comme le jeune poulain », selon M. Petit.

En plus de la lutte pour le bien-être animal et le maintien de la biodiversité, les services de « Save Bambi » contribuent à réduire les risques d’intoxication du bétail qui ingère des fourrages contenant la bactérie du botulisme.

« La pourriture d’une carcasse d’animal dans une botte de foin plastifiée peut provoquer cette maladie. Il vaut mieux éviter ce problème majeur », souligne Bernard Debouche, l’agriculteur qui a demandé l’intervention.

fou/jca/mba

 
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