Vous trouvez sans doute l’aéroport de Bordeaux froid, sale, inconfortable… à tel point que depuis deux ans, il est l’un des plus détestés d’Europe par les voyageurs. Une enquête menée par Google et le site de réservation allemand Holidu. Pour changer cela, la société aéroportuaire vient de révéler à quoi ressemblera Bordeaux Mérignac en 2028. Le directeur de l’aéroport, Simon Dreschel, l’avoue : « On n’a pas de complexes sur le sujet, on a des faiblesses et on est très lucide, donc désormais, il faut investir, ce sont des faiblesses qu’on ne peut plus corriger avec des cosmétiques. » Le projet retenu sera celui d’un nouveau bâtiment, un salle commune entre le hall A et le hall Bessentiel pour améliorer la qualité de l’accueil.
Aéroport de Bordeaux
« C’est un terminal de rationalisation explique Simon Dreschel, nous avons deux systèmes de tri des bagages, nous n’en faisons qu’un, nous avons deux postes de sécurité, nous n’en faisons qu’un, mais confortable” L’investissement est colossal : 130 millions d’euros pour le bâtiment central et 250 millions d’euros d’investissement sur cinq ans, pour la sécurité, la sûreté, la qualité du service et l’achat de nouveaux équipements. « C’est le plus gros investissement jamais réalisé par la société aéroportuaire » confirme le directeur de l’aéroport.
« L’objectif est d’avoir 70% des entreprises après les contrôles »
11 000 mètres carrés déconstruitsmajoritairement des bureaux, pour créer un espace lumineux, spacieux et agréable à vivre. L’enregistrement dans les halls A et B ne changera pas, mais il n’y aura qu’une seule zone de tri des bagages, un seul poste de sécurité avant l’embarquement. L’organisation des commerces sera également complètement inversée. « Pour l’instant, on a à peu près 70% des commerces qui sont côté ville, avant de passer les contrôles, là, l’objectif c’est d’avoir 70% plutôt côté piste » explique Marie France Espié, chef de projet pour les bâtiments de l’aéroport. Car évidemment, nous achetez plus quand vous avez l’esprit tranquille et nous avons passé les contrôles.
L’enjeu pour Simon Pallubicki, du cabinet d’architecture Elias, est de faire de ce quartier une vitrine typiquement bordelaise et girondine : « Il y a cette idée de créer une place centrale qui est une manière de rappeler les places bordelaises qui aujourd’hui animent la vie urbaine de Bordeaux. » L’inspiration pour les volumes et la convivialité : la place du Parlement et la place Saint-Pierre. L’architecte pense aussi à trouver des matériaux locaux « plutôt que de les faire venir de Chine ou d’ailleurs »
Laëtitia Heuveline
En termes d’impact environnemental, des panneaux solaires seront répartis sur plus de 3 000 m² de toiture. Les matériaux seront également choisis pour leur faible empreinte carbone et pour réduire la consommation énergétique. L’eau de pluie sera récupérée pour couvrir 70% des besoins en nettoyage et assainissementLes travaux prévus entre 2026 et 2028 seront réalisés, selon la direction, sans aucune fermeture de l’aéroport.
