“Je porte l’Aveyron en moi”, les confessions de l’écrivain Manu Causse

“Je porte l’Aveyron en moi”, les confessions de l’écrivain Manu Causse
“Je porte l’Aveyron en moi”, les confessions de l’écrivain Manu Causse

l’essentiel
Enfant, les Bozoulais rêvaient d’être une rock star ou un écrivain. Après une courte carrière de professeur de français, notamment dans le Gers, c’est finalement cette deuxième voie qu’il choisit, abandonnant l’enseignement et se lançant dans la traduction et l’écriture.

« Je ne savais pas qu’écrire était un métier. » Avant de vivre de son écriture, et de ses traductions, Manu Causse, né au début des années 1970 en région parisienne mais qui a grandi près de Bozouls, où il est arrivé à l’âge de deux ans, – « Mes parents, fonctionnaires, voulaient m’installer dans le Sud » – a longtemps été professeur de français.

Ecolier à Espalion, c’est dans cette petite ville qu’il découvre le rugby – il a également joué à Auch et joue encore tranquillement à Toulouse – et où il monte son premier groupe appelé « Conseil de Discipline ». comme une provocation pour l’écolier qu’il était alors. « On composait nos morceaux de rock insoumis, entre Renaud et Telephone, se souvient-il.

Après le baccalauréat littéraire au lycée Foch de Rodez, il intègre l’école préparatoire Saint-Sernin de Toulouse et poursuit à l’université du Mirail où il obtient une maîtrise de littérature comparée. Capes en poche, il commence à enseigner en Haute-Saône avant de retourner dans son Sud-Ouest bien-aimé, précisément dans le Gers où il passe une dizaine d’années, entre Auch, Lectoure et Vic-Fezensac. Un département dont les reliefs verts rappellent l’Aveyron. « J’aime beaucoup être dehors, en pleine nature », avoue le quinquagénaire qui pratique l’escalade, la randonnée et même le ski. C’est un environnement très sûr pour moi. »

C’est à cette période qu’il publie son premier livre, un recueil de nouvelles joliment intitulé « Petit guide des transports pour le trentenaire amoureux ». Nous sommes en 2005 et Manu Causse se lance. «J’ai réalisé que ce que je voulais vraiment faire, c’était écrire», dit-il. Et voir si je pouvais vivre de mon écriture. »

« Le roman jeunesse, un univers à explorer »

L’Aveyronnais, qui vient de s’installer à Toulouse, devient alors disponible pour l’Éducation nationale. « J’ai aussi commencé à traduire » des textes de l’anglais vers le français, sous le nom d’Emmanuel Plisson. Mais c’est avec la littérature jeunesse que sa carrière va prendre une autre dimension. « C’est une rédactrice pour enfants qui m’a dit qu’elle aimait beaucoup ce que j’écrivais. Il y avait tout un univers littéraire à explorer. Et j’ai trouvé un public, un soutien», se souvient l’auteur qui est invité par les enseignants dans les écoles pour faire découvrir son métier.

Et son monde. « Le pire concert de l’histoire du rock », sorti en 2014, est sa première œuvre destinée à ce public qu’il aime. « L’histoire d’un pianiste creusois amené à jouer dans un groupe de rock », explique Bozoulais, lui-même musicien. « Je joue de la basse dans un groupe de vieux, sourit-il, le Top des Amis, des vieux copains du rugby. »

Parallèlement, il continue de publier des romans pour adultes, dont « La 2 CV verte » (2016) et « Oublier mon père » (2018) dont l’action se déroule entre Saint-Geniez et Espalion. Histoires sur la relation père-fils.

Sexualité adolescente

« Quand on écrit pour les adultes, on se pose moins de questions que pour les romans pour enfants », semble-t-il regretter. Et c’est justement à travers un roman jeunesse, “Bien trop petit”, publié en 2022 par Thierry Magnier, que Manu Causse, malgré lui, fera parler de son œuvre (lire par ailleurs). Dans cette même collection, L’Ardeur, l’auteur avait déjà publié « Le point sublime », en 2020. Deux romans qui abordent la sexualité des adolescents, sujet sensible mais essentiel, pour l’auteur. « Si on ne parle pas de sexualité aux jeunes, qui en parlera ? Que va-t-on dire ? », demande-t-il.

Les Aveyronnais ont récemment participé à un ouvrage collectif – « Toulouse noir » (Asphalte) – avec d’autres écrivains toulousains dont Benoît Séverac et Pascal Dessaint. Et alors que ses deux derniers ouvrages viennent de sortir, « Alfadog » (Oxymore), illustré par Fabrizio Petrossi, et « Nougues et les vins » (Gründ), dessiné par Adrienne Barman, il travaille aujourd’hui sur un scénario autour de la vie des vignerons. révolte en 1907, tout en poursuivant ses traductions et en développant des idées de romans jeunesse, un exercice qui lui tient à cœur.

Et dès que ses nombreuses activités lui laissent du temps libre, c’est en Aveyron – sa mère vit à Bozouls – qu’il retourne. « J’ai besoin de parler à la nature », admet-il. C’est la maison, l’endroit qui me remplit. Ce pays d’enfance que je porte en moi. »

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Interdit aux moins de 18 ans

Publié en 2022 par Thierry Magnier, le roman jeunesse « Bien trop petit » aborde la question sensible de la sexualité chez les adolescents.

Initialement déconseillé aux moins de quinze ans, il a finalement été interdit aux moins de dix-huit ans, en juillet 2023, par le ministère de l’Intérieur, en raison de certains passages jugés pornographiques, ce qui n’est quasiment jamais arrivé. depuis 1960.

« La collection L’Ardeur est destinée aux jeunes adultes mais le ministre [Gérald Darmanin] a décidé qu’on n’avait pas le droit de parler de ça aux 15-18 ans”, regrette Manu Causse.

 
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