A Avignon, la chaire GeEaude se mobilise autour des eaux souterraines – .

A Avignon, la chaire GeEaude se mobilise autour des eaux souterraines – .
A Avignon, la chaire GeEaude se mobilise autour des eaux souterraines – .

Les eaux souterraines commencent à subir les effets du changement climatique, avec un décalage dans le temps par rapport à leurs homologues de surface moins protégées. Qu’elles prennent la forme d’une modification de la répartition annuelle des précipitations, de leur intensité ou d’une augmentation de l’évaporation, les modifications des régimes hydrologiques se répercutent progressivement dans le sous-sol. De plus, en contribuant à l’élévation du niveau de la mer, ces changements globaux génèrent des interactions de plus en plus fortes entre les eaux douces souterraines et les eaux marines.

Une ressource mal gérée


Forts de ce constat, chercheurs et acteurs économiques ont décidé d’unir leurs forces au sein de la chaire partenariale GeEAUde « Dynamique des ressources en eaux souterraines et interactions avec les écosystèmes associés », officiellement lancée le 31 mai à l’Université d’Avignon.

« Peu visibles, mal connues et souvent mal gérées, ces ressources représentent la quasi-totalité de nos réserves en eau douce. En France notamment, elles représentent 53 % des usages totaux en eau potable, agriculture et industrie », résume l’enseignant-chercheur à l’université d’Avignon Konstantinos Chalikakis, titulaire de la chaire aux côtés du département Aqua de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) et d’IFP Energies nouvelles. « Si cette ressource se raréfie, elle risque d’entraîner des conflits entre les différents usagers et d’affecter les écosystèmes terrestres et aquatiques », insiste-t-il, déterminé à évaluer les effets potentiels d’une surexploitation.

Base de données

Avec ses collègues de l’INRAE ​​et de l’IFP, ainsi que ses partenaires dont Veolia et Suez, le directeur adjoint de l’Unité mixte de recherche – Environnement méditerranéen et modélisation des agrohydrosystèmes (UMR-EMMAH) et responsable du laboratoire d’hydrogéologie de l’Université d’Avignon, entend réunir l’ensemble des acteurs socio-économiques et des usagers pour favoriser la transmission des connaissances et le partage des données.


« GeEAUde permettra notamment de développer des outils pour étudier l’évolution des ressources en eau souterraine et modéliser le comportement des aquifères », ajoute-t-il. « L’enjeu est d’expliquer ce qui se trouve sous nos pieds et de démontrer les bénéfices directs et indirects qu’ils procurent. »

Systèmes hydroélectriques souterrains


Dans un premier temps, la chaire GeEAUde étudiera les trois types d’hydro-systèmes souterrains caractéristiques du pourtour méditerranéen : les aquifères karstiques, alluviaux et sédimentaires profonds. L’objectif est de comprendre leurs interactions avec les écosystèmes, leurs processus de remplissage, leur vulnérabilité aux risques (contamination par pollution, surexploitation…), ainsi que les conditions de leur pérennité et de leur exploitation durable.

Très présents dans les plaines inondables d’Avignon ou de la Crau, les aquifères alluviaux font partie des terrains de recherche privilégiés. Ces formations géologiques sont composées de sédiments (graviers, sables, limons et argiles) accumulés au fil du temps dans le lit des rivières. Souvent situées à faible profondeur sous la surface du sol, les eaux, facilement accessibles, sont largement utilisées pour l’habitat, l’irrigation, l’industrie et la production d’énergie. Ce gisement se recharge rapidement lors des périodes pluvieuses, mais son niveau dépend des conditions climatiques, ce qui le rend très vulnérable aux variations du volume des précipitations et à la pollution.

Six partenaires pour une ressource méconnue

Les partenaires :

– Cinq membres partenaires : Département de Vaucluse, Syndicat mixte Rhône Ventoux, Syndicat mixte du Bassin de la Sorgues, Veolia, Suez.
– Un membre associé : l’agglomération du Grand Avignon.

Chiffres clés


– Les eaux souterraines représentent 25 % de toute l’eau douce utilisée par l’homme (Rapport de l’ONU, 2022)
– La part des eaux souterraines pour tous les usages est de 53% en France (Agence de l’eau, 2021).
– Dans le Vaucluse, 96 % de l’eau potable est fournie par les eaux souterraines (Dpt 84, 2024)

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV « Le trail est un très bon moyen d’entraîner notre endurance » – .
NEXT Soldat inconnu tué pendant la Première Guerre mondiale enterré à St. John’s – .