1974, la naissance d’un pari un peu fou – .

1974, la naissance d’un pari un peu fou – .
1974, la naissance d’un pari un peu fou – .

Quatre ans après l’arrivée du sport automobile dans le Ruthénois, un groupe de passionnés dont le président de l’ASA Route d’Argent, Jean Viarouge, relève le défi de créer un rallye. Baptisée alors critérium du Rouergue, l’épreuve, qui s’apprête à fêter ce week-end ses 50 ans, a vu le jour un certain 6 avril 1974…

Si le rallye du Rouergue a été créé en 1974 par un groupe de passionnés adhérents de l’ASA Route d’Argent, c’est une quinzaine d’années plus tôt, en 1961 très exactement, que les sports mécaniques arrivent dans le département. Il s’agit alors du karting dont la première piste est créée en 1963 à Druelle. Un sport importé des USA. Six ans plus tard, en 1969, les sports mécaniques font leur apparition dans le Ruthénois avec la course de côte de Bonnecombe qui rencontre rapidement un grand succès populaire. Quelques années plus tard, fin 1973, un groupe de passionnés, dont Jean Viarouge, le président de l’ASA Route d’Argent depuis 1972, une ASA qui avait été créée en 1967, se lance le défi un peu fou de créer un rallye automobile. Six mois plus tard, après un travail acharné et de nombreuses nuits blanches, les 6 et 7 avril 1974, l’épreuve qui s’appelle alors Critérium du Rouergue prend son envol. Un décollage réussi puisqu’en 2024, la course devenue Rallye du Rouergue est toujours au calendrier, et constitue un rendez-vous majeur et incontournable du Championnat de France des Rallyes. Si la course, dont une grande partie s’est déroulée de nuit, entre minuit et 13 heures précisément, s’élançait de Rodez, c’est à Villecomtal et ses alentours qu’elle était disputée.

Villecomtal, coeur du Rouergue

Pourquoi Villecomtal ? « Avec Jean Viarouge, Michel Ratier et Serge Rigal, dont la femme était coiffeuse à Villecomtal, nous allions souvent à Villecomtal pour faire la fête et nous faire coiffer par la femme de Serge »se souvient Max Kuhn, figure bien connue du monde automobile qui a longtemps exercé les fonctions de directeur de course, entre autres. La joyeuse bande se retrouvait souvent chez Picou, un hôtel-restaurant qui allait vite devenir un lieu incontournable du rallye, connu de tous les pilotes de France qui en faisaient leur QG. Parfois même plusieurs semaines à l’avance pour reconnaître l’événement et passer des moments inoubliables.

« Les routes de la région étaient agréables et propices au rallye.. précise Max Kuhn, Aussi, lorsque l’idée d’organiser quelque chose a surgi, c’est tout naturellement vers Villecomtal et ses environs que l’organisation s’est tournée. A l’époque, le critérium du Rouergue comprenait trois épreuves spéciales : Villecomtal-Pont de Mouret (13 km), Les Albusquies Notre-Dame-des-Hauteurs (18,250 km) et Estaing Villecomtal (14,750 km), chacune à parcourir six fois. Soit 276 km de secteurs chronométrés pour un total de plus de 500 km, liaisons comprises.

Un succès populaire dès le départ

Un véritable marathon, dont près de la moitié s’est déroulée de nuit. Entre chacune des six boucles, les équipages ont porté secours dans les rues de Villecomtal. Certains, la plupart, sur le pavé de la rue principale et quelques privilégiés dans les cours des maisons aimablement mises à disposition par des habitants, souvent des connaissances. C’est toute cette effervescence, sans oublier le départ de la première spéciale sur le pont de Villecomtal et l’arrivée de la troisième dans la descente du cimetière, qui ont rendu célèbre la petite ville de Rougier bien au-delà des frontières de l’Hexagone. Un cimetière de Villecomtal qui, pendant la course, était certainement plus fréquenté qu’à la Toussaint. « Pour la petite histoireajoute Max Kuhn avec humour, Je me souviens d’un certain Fourcade Stomato de Montpellier, chronométreur de nombreux événements, qui passait, chronomètre en main, (le timing était alors manuel, NDLR) tout le week-end du premier Rouergue au cimetière de Villecomtal.”

Si la course a connu de nombreux rebondissements, dont celui du vainqueur Noquin qui, s’étant trompé de route à une intersection, a percuté un fourgon de police en revenant dans la bonne direction, elle a aussi été un véritable succès populaire et sportif. Au Bowling du Rouergue, lors de la remise des prix de cette première édition qui a vu l’équipage biterrois Noquin-Virgos s’imposer devant l’équipage féminin grassois Mouton-Furia, l’équipe organisatrice et l’ASA Route d’Argent n’ont pu que se féliciter d’avoir tenté ce pari un peu fou et d’avoir osé créer le rallye. Un pari qui aurait pu être stoppé net, car il ne faut pas oublier qu’au début de l’année 1974, la France et le monde venaient de subir le premier choc pétrolier. Entre octobre 1973 et janvier 1974, le prix du pétrole a plus que quadruplé. Mais comme le martelaient les publicités à longueur de journée : « En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées »Cinquante ans plus tard, le Rouergue en est encore la preuve.

 
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