Abdellatif Miraoui devrait-il démissionner ? -.

Abdellatif Miraoui devrait-il démissionner ? -.
Abdellatif Miraoui devrait-il démissionner ? -.

L’échec du ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Innovation et de la Recherche scientifique, Abdellatif Miraoui, à trouver une solution à la crise des étudiants en médecine générale, pharmacie et odontologie va-t-il lui coûter son poste ? Son inflexibilité sur un point pourtant légitime et qui ne pose visiblement aucun problème laisse l’opinion publique perplexe.

Pourquoi le ministre Miraoui refuse-t-il d’accorder aux étudiants le seul point essentiel de leurs revendications ? Pourquoi veut-il réduire leur cursus universitaire et de formation de 7 à 6 ans alors que les principaux concernés estiment, par expérience, qu’ils ont absolument besoin de cette année supplémentaire pour parfaire leur apprentissage et pouvoir soigner des millions de Marocains ?

Si les intéressés eux-mêmes doutent de leur capacité à exercer correctement et en bonne et due forme, avec toutes les compétences professionnelles, techniques et académiques pour soigner leurs futurs patients, il faut maintenant comprendre les raisons pour lesquelles le gouvernement veut absolument réduire d’un an le cursus académique. Il en va non seulement de leur capacité à exercer correctement cette noble profession, mais aussi de la santé de leurs futurs patients.

Les étudiants se plaignaient déjà du manque de temps pour faire leur stage, du manque d’encadrement ainsi que d’une foule de conditions qu’ils jugeaient inadéquates. La réduction d’un an, dans ce cas-ci, semble une mesure inappropriée, mais elle est défendue bec et ongles par le gouvernement.

Abdellatif Miraoui est resté fermé à cette principale revendication des étudiants en médecine et s’est défendu en mai dernier devant le Parlement en arguant que l’année en moins avait été préparée en partenariat avec « experts nationaux et internationaux ».

Serait-ce une question de budget ? Après tout, les études de médecine générale, gratuites et payées par le contribuable, sont longues et mobilisent d’énormes ressources humaines et financières pour l’Etat et cela concerne des milliers d’étudiants par an, sans compter les spécialités qui nécessitent davantage d’années d’études.

Si la question est liée au budget, le gouvernement aurait pu le dire clairement et sans détour, tout en expliquant comment il entendait optimiser les années d’études. La crise aurait sans doute pris une autre tournure, mais à l’heure actuelle, c’est un échec des plus criants que le gouvernement tente de masquer et c’est le ministre de tutelle, Abdellatif Miraoui, qui doit assumer la responsabilité de cet échec.

La politique intransigeante du gouvernement sur cette question, qui consiste à ignorer les étudiants en annonçant que les dates d’examens seraient maintenues alors qu’ils avaient presque eu une année blanche, semble complètement déraisonnable.

A l’heure actuelle, un fossé se creuse entre les milliers d’étudiants et leurs parents, et le département de Miraoui. L’escalade continue et les manifestations devant le Parlement devraient reprendre de plus belle. Les parents d’étudiants se sont tournés vers le cabinet royal pour obtenir une médiation, et le taux de boycott des examens est intriguant. Plus de 90% du taux de boycott dans toutes les facultés du Maroc.

Cette situation aurait pu être évitée si le ministre, critiqué jusqu’au sein du Parlement, avait réellement voulu trouver un terrain d’entente ou un compromis afin de clore définitivement ce dossier qui interpelle l’opinion publique.

Abdellatif Miraoui avait déclaré devant l’hémicycle en mai dernier que le gouvernement, à travers les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur, « reste ouvert à un dialogue strictement réservé entre les doyens des facultés de médecine et les délégués étudiants », tout en refusant le dialogue national.

Cette réunion de la dernière chance a eu lieu ce mois de juin juste avant la date des examens, mais une fois de plus, la gestion de l’exécutif a été étonnante. Pas de compte-rendu des discussions qui ont réuni les représentants des étudiants en médecine et les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Santé, ainsi que le porte-parole du gouvernement, en présence des doyens des facultés de médecine.

En réaction, les étudiants se sont rassemblés pour boycotter les examens. Dans un communiqué de la Commission nationale des étudiants en médecine, dentisterie et pharmacie (CNEM) daté du 25 juin, ils ont annoncé leur décision.

La CNEM a critiqué l’absence de rapport formalisant les points d’accord trouvés entre les parties. Mais le ministère de tutelle semble avoir ajouté de l’eau à son vin, en instaurant une septième année facultative, en réponse à la principale doléance des grévistes.

Mais le ministère avait demandé aux étudiants de passer d’abord les épreuves et de discuter des points restants plus tard. Le CNEM a certainement vu là un piège, d’autant qu’il n’existe aucun compte rendu écrit de leur réunion.

La situation n’est pas de bon augure en l’absence de promesses concrètes de la part du ministère de tutelle. Les étudiants ne baisseront pas les bras en septième année, et le problème risque de perturber le cursus et l’avenir de ces jeunes futurs médecins. Combien de temps encore le bras de fer va-t-il durer ?

 
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