la petite histoire d’une grande dame – .

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PORTRAIT. On dit que derrière chaque grand homme, il y a une grande femme. Marielle Tremblay, de la Bijouterie Lampron, est de celles qui ont su être le roc, la bougie d’allumage, une mère puis une véritable alliée en affaires, comme en amour.

Aussi élégante que les pierres qu’elle porte, Marielle Tremblay mettra en valeur ses 80 anset anniversaire l’été prochain et incarne inévitablement les femmes de sa génération qui se sont données corps et âme, tant pour leur famille que pour les personnes placées sur leur chemin.

Elle était déjà mère de trois enfants, dont des jumeaux, lorsque son conjoint Pierre Tremblay commença à rêver d’avoir sa propre entreprise et de travailler manuellement.

« Quand je l’ai rencontré, il voulait devenir sculpteur. Il a toujours été habile de ses mains », a déclaré sa femme dans une interview au magazine L’Express.

Depuis plus de 40 ans, Mme Tremblay est le sourire de cette entreprise assurément légendaire de Drummondville. Son aventure entrepreneuriale a débuté au début des années 1970.

« Pierre voulait avoir sa propre entreprise, mais à l’époque, nous avions de jeunes enfants. C’était un risque, il ne voulait pas mettre la famille en danger. À l’époque, j’avais un emploi stable. Je travaillais pour le gouvernement du Québec, dans les services sociaux. J’ai encouragé Pierre à faire le saut. Je lui ai dit que je m’occuperais des besoins de la famille. Puis, la petite bijouterie Brunelle a été mise en vente sur la rue Saint-Jean. Il l’a achetée. C’était dans nos moyens », raconte la femme.

Marielle Tremblay a débuté sa carrière en travaillant dans le domaine des services sociaux. Elle a ensuite suivi une formation en gemmologie. (Photo Ghyslain Bergeron)

Loin de rester dans l’ombre, Marielle Tremblay a réussi à organiser son temps pour aller travailler quelques jours à l’entreprise familiale.

« Ça permettait à mon mari d’épargner un salaire. Je faisais la petite comptabilité », raconte-t-elle. Quelques années plus tard, en 1979, une pancarte « à vendre » apparaît devant la Bijouterie Lampron. L’occasion est irrésistible. Le couple l’achète, avec l’idée « d’éliminer un concurrent » à Drummondville.

« À cette époque, je ne peux pas dire que j’aimais vraiment le monde de la bijouterie. Par un concours de circonstances, j’ai été obligée d’organiser une grande vente de liquidation de stocks pour essayer de récolter un peu d’argent. Par la suite, j’ai commencé à voir les choses différemment. Je n’étais pas à l’aise de travailler avec des gens pauvres la semaine et avec les plus aisés le week-end. J’avais l’impression d’être en conflit intérieur. Il fallait que je fasse un choix », raconte-t-elle.

La décision, bien qu’évidente, n’est pas venue seule. C’est alors qu’elle choisissait et évoluait dans le monde des pierres précieuses, de l’or et des perles que Mme Tremblay a décidé de retourner aux études pour étudier la gemmologie. Elle voulait y aller à fond.

« Ce n’était pas facile, car les cours se donnaient uniquement en anglais et… à Los Angeles. Avec les enfants, il n’était pas question que j’aille là-bas pendant trois ans. On a donc créé l’Association québécoise de gemmologie. On s’est organisés pour que les cours soient traduits en français et qu’ils soient donnés à Drummondville. Au total, ça nous a pris huit ans pour tout mettre sur la bonne voie et pour que j’obtienne mon diplôme. Je l’ai même eu avant Pierre ! » dit-elle fièrement.

Aujourd’hui grand-mère de sept enfants et arrière-grand-mère d’un nourrisson, Marielle Tremblay travaille toujours à la bijouterie, mais commence peu à peu à rêver de la retraite.

« Maintenant que j’ai presque 80 ans, je dois commencer à y penser ! Au moins, maintenant, nous ne travaillons que 35 heures par semaine. On a l’impression d’être en vacances. »

Il faut dire qu’elle évolue dans un environnement captivant. Au fil des années, elle a eu le plaisir de travailler avec des pierres remarquables et des bijoux époustouflants. Elle est également à l’avant-garde des nouvelles tendances.

« J’ai le privilège de travailler avec tant de belles choses. J’aimerais que les bijoux soient considérés comme des œuvres d’art. Mais à un moment donné, on s’en lasse. Je trouve que j’aime encore plus travailler avec les gens et répondre à leurs besoins. Parfois, les clients se confient à nous et nous font part des raisons qui les ont poussés à acheter un nouveau bijou. Parfois, c’est pour se souvenir d’une mère ou d’un être cher. D’autres fois, c’est pour se souvenir du jour où ils ont décidé de commencer une nouvelle vie. Il est important d’être à l’écoute », dit-elle.

(Photo : Ghyslain Bergeron)

Tout au long de sa carrière, Marielle Tremblay a également accordé une grande importance au bénévolat. Elle s’est impliquée au sein du Club Rotary depuis 1989 (elle en a déjà assumé la présidence) puis au sein de l’Unité de mentorat économique de Drummond.

« J’ai toujours pensé que lorsqu’on a beaucoup reçu de la vie, il faut donner en retour. Travailler et soutenir de nouveaux entrepreneurs me permet de rester jeune. J’essaie de les aider et, surtout, d’éviter les pièges que nous avons rencontrés », affirme-t-elle.

Il y a quelques années, Marielle Tremblay recevait une certification Diamant pour ses quinze années d’investissement auprès des jeunes entrepreneurs de la région. Une récompense qui, à ses yeux, brille presque aussi fort que les bijoux qu’elle expose.

 
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