Hôpital de Saint-Malo : le « grand chantier » en difficulté ?

Hôpital de Saint-Malo : le « grand chantier » en difficulté ?
Hôpital de Saint-Malo : le « grand chantier » en difficulté ?

Par

Bernadette Ramel

Publié le

1 juillet 2024 à 18h17

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C’est en février 2021 que le « grand projet hospitalier » sur le territoire de Saint-Malo et Dinan a été officiellement lancé à travers « une lettre-cadre » signée avec l’État. Où en sommes-nous trois ans plus tard ?

C’est difficile à dire, mais une chose est sûre : après deux années très chargées – qui a notamment permis de valider le projet médico-soignant et l’implantation du nouveau plateau technique hospitalier, dans la zone Atalante –, le rythme s’est nettement ralenti.

On attend toujours le feu vert définitif services de l’Etat sur les aspects techniques et financiers. Financiers, notamment.

« Les agents commencent à douter »

En janvier 2023, le projet de santé de Malo-Dinan était « en phase 2 », selon ce qui a été dit lors de la cérémonie du nouvel an de l’hôpital de Saint-Malo. C’est toujours le cas un an et demi plus tard. De là à dire que les choses calent sérieusement, il n’y a qu’un pas… Les représentants du syndicats hospitaliersen tout cas, cela nous inquiète.

“C’est toujours le cas trois fois le dossier est rejeté par le Cnisle Conseil national d’investissement en santé, rappelle Corinne Delisle (FO). Qu’est-ce qui ne va pas? Nous ne le savons pas. Et comme on n’a pas de documents en main, ça devient un peu énervant. Les agents eux-mêmes commencent à avoir des doutes.»

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Et l’inflation ?

David Vendé (CGT) dénonce également « l’opacité » de la direction concernant les dossiers présentés au Cnis. « Nous avons demandé à les voir, mais à chaque fois on nous dit que c’est trop tôt, que les choses pourraient changer. »

Les représentants du personnel en sont donc réduits à des spéculations :

Le projet a été reconsidéré en 2022 sur les aspects de viabilité financière et depuis, l’inflation a explosé. La situation n’aurait donc pas dû s’améliorer… Notre crainte est que le projet soit a minima révisé. Correspond-il encore aux besoins du projet de médecine partagée ? Sur quels aspects allons-nous jouer ? Ce qui nous préoccupe avant tout, c’est bien entendu l’avenir du personnel.

David Vendé (CGT)

Même inquiétude du côté de Sud Santé : « La direction semble trouver des solutions partout et gratter là où elle peut », constate Sébastien Bayaut. La crainte est que cela se répercute sur la masse salariale. »

« Le projet sera réalisé, il faut le faire »

La « capacité » attendue du nouvel établissement de la zone Atalante, et des sites hospitaliers de Saint-Malo et Dinan, est également une inconnue majeure.

” Le le projet sera réalisé, c’est obligatoirenous ne pourrons pas rester dans les locaux actuels. Mais il va falloir se battre pour le nombre de lits», prédit Corinne Delisle.

Côté calendrierestime Sébastien Bayaut, “on prend entre deux et quatre ans en vue”.

Côté budgétaire, on dit ici et là qu’il faudrait réduire le budget initial de 70 millions d’euros. On l’avait estimé entre 370 et 400 millions, dont 150 millions de subventions de l’État.

Il semble également certain que l’avenir des Ehpads hospitaliers – les locaux de celui des Corbières sont vétustes – serait écarté du « grand projet ». À traiter séparément ou à reporter sine die ? Nous ne savons pas.

Et qu’en est-il du contenu de l’établissement dit « cœur de ville » à Saint-Malo, qui est une autre composante du « grand projet » ?

« Le calendrier a bougé »

La perspective d’un changement de gouvernement, en raison de élections législatives anticipéesne contribue guère à clarifier la situation. Ni à accélérer le rythme. Faudra-t-il attendre la fin de l’été pour soumettre à nouveau le dossier au CNIS ?

François Cuesta, le directeur de la Groupe Hospitalier Rance Emeraude, dit-il sans enthousiasme. « Le calendrier a bougé, nous avons des échéances supplémentaires », reconnaît-il. Sur le contenu et « la définition des besoins », pas de recul, selon lui.

On nous a demandé de réaliser un projet par étapes. C’est le même budget, mais séquencé.

François Cuesta, directeur du Groupe Hospitalier

François Cuesta assure rester « optimiste ».

Et il invite relativiser le retard désormais inévitable dans la construction du nouvel hôpital à l’entrée de Saint-Malo. Nous ne sommes pas à un projet de “serpent de mer”.

« Au début, nous étions dans le contexte de Santé Ségur. Le planning était très serré, on travaillait comme des fous. […] J’ai alors parié sur 2027. Mais si l’inauguration est en 2030, cela ne semble pas aberrant. Au-delà de 2030, en revanche, ce sera compliqué. »

“Une bouffée d’air frais”

Le site actuel, en zone inondable, le bâtiments énergivorestrop petits, sont en effet générateurs de surcoûts importants et ne peuvent plus répondre aux besoins. Ainsi, pour aménager les 900 m² du nouvel hôpital médical de jour de Saint-Malo, il a fallu migrer le service des ressources humaines vers des bâtiments modulaires.

Il y a aussi l’aspect moral : la perspective d’un nouvel établissement, adapté et à la pointe, représente « une bouffée d’oxygène » pour les médecins comme pour les paramédicaux, estime Corinne Delisle. Le temps peut leur paraître très long…

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