A la cristallerie Saint-Louis, la CFTC se lance dans le verre – .

A la cristallerie Saint-Louis, la CFTC se lance dans le verre – .
A la cristallerie Saint-Louis, la CFTC se lance dans le verre – .

Dans la vallée mosellane de Münzthal, un mariage mystérieux est célébré depuis plus de quatre siècles. Celui du sable et du feu. Ici, la Cristallerie Saint-Louis sculpte minutieusement le verre depuis 1586. Devenue « Verrerie royale » en 1767 sous Louis XV, la manufacture n’a cessé de traverser les époques. Elle appartient aujourd’hui au groupe Hermès, qui l’a rachetée en 1994.

Une très longue histoire, qui est aussi celle d’Émeric Lecointre. Depuis plus de 20 ans, ce verrier – lauréat en 2015 du titre de meilleur ouvrier de France – travaille dans ce qui est aujourd’hui la plus ancienne cristallerie du pays. Depuis l’année dernière, il est également délégué syndical CFTC. Dans une entreprise ” en pleine métamorphose », qui se réorganise avec un nouvel atelier et un nouveau four, les syndicats doivent comprendre ces changements pour pouvoir répondre aux besoins des salariés concernés.

Moderniser la production, tout en protégeant l’activité des salariés

« A la CFTC, nous avons d’abord voulu rassurer les salariés et répondre aux inquiétudes liées aux évolutions de l’organisation et des horaires de travail », explique Émeric Lecointre. Lors des élections professionnelles d’octobre dernier, la CFTC avait recueilli 38% des voix. Pour mieux comprendre ces transformations, la cristallerie peut s’appuyer sur le groupe Hermès, ce qui lui permet de se projeter avec plus de confiance dans l’avenir : « Ils ont une vision et une forte considération pour les employés, C’est essentiel pour nous. »

Pour cette manufacture – prestigieuse mais déficitaire – bénéficier du soutien d’une entreprise puissante est rassurant. La production est gourmande en énergie, ainsi qu’en main d’œuvre qualifiée. Afin de réduire les coûts, le levier le plus important reste l’outil de travail. C’est le but des investissements dans un nouveau four, qui permettra à terme d’augmenter le volume de production. Les salariés devront cependant s’adapter à ce nouvel outil, comme par exemple réorganiser leurs horaires de travail.. A terme, Émeric Lecointre prévoit une légère automatisation de la production : « L’assistance mécanique n’est pas dénuée de sens et semble indispensable pour pérenniser l’entreprise. Ce n’est pas pire pour certaines tâches, comme l’injection du verre, mais la machine ne pourra jamais remplacer l’essentiel de notre travail. »

Derrière la vitre

Un métier qui marie d’abord la forme d’un métier collectifopérant en deux grandes étapes : « Dans le métier, on distingue le travail du verre chaud, c’est-à-dire le soufflage et le façonnage du verre, puis le travail du verre froid, qui caractérise la mise en valeur de la pièce avec la gravure. , taille ou dorure, précise Émeric Lecointre. Il a longtemps évolué dans le verre chaud, où le verre est sculpté. ” Pour ce faire, nous sommes généralement quatre à travailler successivement sur chaque partie. L’un souffle le cristal, un autre apporte la matière, un troisième fera la jambe et le pied, puis une autre personne façonne le collier. »

Aujourd’hui, Émeric a davantage un rôle de gestionnaire. J’avais besoin d’autre chose que de la production. Je suis devenu chef de carafe et, pendant quatre ans, chef de station. Je contribue autant que possible à la transmission du savoir-faire. J’aime beaucoup transmettre et inculquer les valeurs du travail, au-delà de l’apprentissage du métier. »

Miser sur la nouvelle génération

Si toute la production est faite à la main, la fabrication relève d’un travail à la chaîne, moins romantique que l’image du souffleur de verre que le grand public peut se faire. En une journée, une équipe fabrique ainsi 60 carafes, soit entre 120 et 150 verres. Une production soutenue, que l’action syndicale doit nécessairement continuer à encadrer, dans le sillage d’un renouvellement progressif des effectifs.

« Une nouvelle génération a rejoint la manufacture et s’identifie aux représentants plus jeunespoursuit Émeric Lecointre. Des dizaines d’embauches sont également prévues dans les années à venir. » Il faudra être présent auprès de ces nouveaux salariés dès leur arrivée, leur expliquer en quoi un syndicat est utile au quotidien. Si on n’allait pas voir un jeune, il n’adhérerait jamais de lui-même à un syndicat. Il y a un besoin de dialogue, et avec cette nouvelle génération, il y a vraiment quelque chose à faire ! » Un dialogue social renouvelé, qui pourrait bien aider la Compagnie des cristalleries de Saint-Louis à distiller son savoir-faire, pendant encore quelques siècles.

By Gaëtan Mortier
Article extrait de La Vie en bleu CFTC n°13, le magazine des adhérents CFTC

 
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