Une « avalanche de normes » en vue

Une « avalanche de normes » en vue
Une « avalanche de normes » en vue

Treize ans après le fameux « choc de simplification » souhaité par François Hollande et deux mois après que le ministre de l’Économie a promis un projet de loi de simplification par an pour «attention à ce que l’hydre de la complexité ne reprenne pas sa place», c’est le thème qui a été choisi pour l’une des tables rondes du 52e congrès de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), le 27 juin à la Cité des Bourses de Marcq-en-Barœul.

Si l’an dernier Bruno Le Maire évoquait quatre pistes face à la crise de la construction – ajustement de certaines contraintes sur le crédit, soutien à la séparation entre terrain et bâti, commande de 17 000 nouveaux logements dont 5 000 logements sociaux d’ici 2023, verdissement du territoire. Prêt à taux zéro (PTZ) et confirmation de la disparition du système Pinel fin 2024-, cette année Bercy n’est pas intervenu. Xavier Bertrand a participé à ce rendez-vous annuel, réclamant, face à la crise du logement – ​​thème central de la journée –, une décentralisation de cette compétence vers la région. Le président des Hauts-de-France a également évoqué la nécessité d’un «choc d’offre» pour soulager les maires, mais aussi un «moratoire sur les normes».

«Tout cela est incompréhensible pour les élus»

Sur ses traces, Gilles Carrez, président du Conseil national de l’évaluation des normes (CNEN), Amel Gacquerre, sénatrice du Pas-de-Calais et conseillère régionale, Violette Spillebout, conseillère municipale de Lille, Virginie Leroy, présidente de Vinci L’immobilier et Bernard Gérard, maire de Marcq-en-Barœul, ont tour à tour dépeint un secteur du bâtiment asphyxié par un carcan réglementaire. A la question « La simplification peut-elle sauver le logement ? », ils ont répondu unanimement par l’affirmative, dénonçant, devant un parterre de quelques centaines de membres du FPI et d’autres acteurs publics et privés du secteur, ce qui s’apparente à un «carnaval de normatif», selon les mots du maire de Marcq-en-Barœul. Ce dernier a également noté un «pénurie de terres disponiblese”. Et dénonce par exemple la loi zéro artificialisation nette (ZAN) du 22 août 2021, dont le texte du 20 juillet 2023 tend à faciliter la mise en œuvre par les élus locaux.

«Je suis horrifié», a insisté Gilles Carrez, notant un «impuissance collective” orienté vers “augmentation de près de 300 textes par an relatifs à l’habitat, à la construction ou à l’urbanisme». «Alur, Elan, résilience climatique… le droit est devenu plus complexe, on veut tout traiter dans les moindres détails»… «Nous sommes confrontés à une avalanche de normes», a-t-il résumé.Tout cela est incompréhensible pour les élus. Il faut passer à la hache, il faut un moratoire sur les normes“, a-t-il encore estimé, jugeant ce dernier “pas impossible“à condition de demander au gouvernement de délégaliser certaines dispositions.”Les acteurs du secteur immobilier ont mis sur la table un ensemble de propositions de mesures. Elles sont tellement nombreuses que tout le monde les connaît désormais. Il faut lever ce carcan», a ajouté Virginie Leroy, présidente de Vinci immobilier. Diagnostic énergétique, contrôle des loyers, normes… Violette Spillebout a déclaré pour sa part «très apprécié des petits propriétaires qui souhaitent s’en sortir» à force d’être mis «confronté à des injonctions contradictoires».

Décentralisation

Interrogée sur les pistes qui pourraient être suivies, Amel Gacquerre a témoigné du fait que cette année, pas moins de quatre textes ont été votés.Il existe une demande de normes“, a-t-elle analysé. Et les intervenants ont dénoncé à cet égard une certaine judiciarisation et des recours abusifs de plus en plus nombreux qui «doit être sanctionné« Le sénateur, qui a regretté que le projet de loi relatif au développement de l’offre de logements abordables soit en suspens en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale, a demandé «une loi majeure sur le logement» mais aussi, comme Xavier Bertrand et les intervenants, la décentralisation de cette compétence.Nos territoires sont infiniment divers. Nous devons régionaliser. Tant que nous ne décentraliserons pas, la situation ne changera pas.», a résumé Gilles Carrez.

 
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