« J’aurais dû gagner la Ligue des champions, mais l’ASSE n’est déjà pas mal ! – .

Moravcik, de la Coupe du Monde 90 à l’ASSE…

En 1990, la Tchécoslovaquie dispute la Coupe du monde en Italie et est éliminée en quart de finale face à l’Allemagne de l’Ouest (1-0). Lubomir Moravcik se souvient :

« C’était une période intense. L’équipe allemande était très forte, avec des joueurs comme Matthäus et Klinsmann. On espérait pouvoir les battre, mais ils ont fini par gagner le match sur penalty. J’ai été expulsé pour un deuxième carton jaune, et je n’ai pas pu voir la fin du match. Malgré tout, cette Coupe du monde a été une révélation pour nous, et beaucoup de joueurs ont été repérés par des clubs étrangers. »

Moravcik, approché par les dirigeants stéphanois avant la Coupe du monde, évoque sa signature à l’ASSE : « Bernard Bosquier et Anton Ondrus m’ont approché avant le match des quarts de finale. Nous nous sommes rencontrés à Côme, en Italie. Ondrus, ancien capitaine de l’équipe tchécoslovaque et bien connu en France, a fait office d’interprète. J’ai officiellement signé après la Coupe du Monde, mais tout avait déjà été décidé avant. À l’époque, sans Internet, l’information circulait moins vite. Anton Ondrus m’a présenté une offre sûre et sérieuse de Saint-Étienne. J’étais déjà heureux d’avoir cette opportunité et je n’ai pas cherché d’autres options. L’histoire du club, avec des joueurs comme Michel Platini, m’a aussi beaucoup influencé.

« L’adaptation a été relativement facile. Le football est universel, et sur le terrain, il suffit de jouer. Les joueurs et les entraîneurs étaient très accueillants. Je me suis intégré rapidement, même si les résultats n’étaient pas toujours au rendez-vous. J’ai toujours essayé de m’amuser et de plaire au public. Il y a de nombreuses actions dont je suis fier. Récemment, j’ai vu sur YouTube des vidéos de mes années à Saint-Étienne, et cela m’a rappelé de bons souvenirs. J’aime le football spectaculaire et c’est toujours gratifiant de revoir ces moments. »

En 1993, l’ASSE atteint la demi-finale de la Coupe de France contre Nantes. Un match qui a laissé Moravcik, comme tous les supporters de l’époque, avec de gros regrets :

« Cette demi-finale est un tournant dans ma carrière. Si on avait gagné, cela aurait pu changer beaucoup de choses pour le club et pour moi. Nous n’étions pas loin de la victoire, mais la malchance nous a coûté cher. C’est un regret, car nous avions le potentiel pour aller plus loin.

Son leitmotiv : faire plaisir… et prendre !

Pas de quoi ternir les souvenirs du maître de jeu stéphanois : « Ce sont des années remplies de bons souvenirs et de quelques regrets. J’ai adoré chaque instant sur le terrain et j’ai toujours essayé de proposer un football spectaculaire. Malgré quelques déceptions, jouer à Saint-Étienne a été une belle expérience, et j’en garde de très bons souvenirs. Vous savez, à partir du moment où j’ai commencé à jouer en première division en Slovaquie, je suis devenu un joueur que les gens aimaient voir. Des joueurs comme moi, capables de créer des situations, de dribbler, de tirer, de centrer, de se préparer. Depuis que j’ai commencé à jouer à Nitra, les gens disaient qu’ils allaient voir Moravcik aujourd’hui. Il m’a suivi quasiment toute ma carrière, à Saint-Étienne, Bastia, puis au Celtic. Les gens ont toujours aimé voir Moravcik jouer. C’était ma fierté. J’avais une relation particulière avec les fans. Ils ont apprécié ce que j’ai fait et j’étais heureux qu’ils l’apprécient.

« C’était Rodez, en deuxième division, et l’ambiance était folle ! »

« J’avais aussi une relation avec des gens en dehors du terrain. Ils m’ont expliqué ce que c’était aux grandes époques. Les supporters étaient partout en France. Saint-Étienne est un club emblématique, aimé partout, pas seulement par les Saint-Étiennens. C’est pourquoi ce club est toujours spécial. Avant moi, après moi, ce sera toujours le cas. J’étais au match contre Rodez. Pas celui où on a gagné 2-0 mais où on a fait match nul. C’était extraordinaire. Je ne pense pas que nous ayons eu cette atmosphère à notre époque. Peut-être pour les grands matches contre Marseille, contre Lyon, mais là, c’était Rodez en deuxième division et l’ambiance était folle. J’étais heureux mais aussi surpris. Dans les tribunes, c’était extraordinaire. Je pense que si sur le terrain, nous sommes comme dans les tribunes, nous sommes champions.

St-Etienne plutôt que les plus grands clubs d’Europe pour Moravcik ?

Devenu une icône à St-Etienne, Lubomir Moravcik a tapé dans l’oeil des plus grands clubs comme l’OM ou l’AJ Auxerre. Cependant, il n’est jamais parti. Il explique pourquoi :

« Les transferts n’étaient pas aussi importants qu’ils le sont aujourd’hui. Je pense que (ndlr : André Laurent, président de l’ASSE à l’époque) A l’époque, il a pu donner 20 millions de francs français, ce qui n’était pas énorme par rapport aux besoins du club. Si c’était 200 millions, cela représente peut-être deux années de budget à ce moment-là. Mais c’était 20 millions, autant que le président pouvait le proposer. Il avait prévu que je reste et joue avec moi. Ensuite, j’étais sous contrat. Et puis, il m’a proposé un contrat comme celui de Marseille. Pourquoi partir? J’étais heureux à Saint-Étienne, ma famille était heureuse. Le public m’aimait, le président était content, tout l’environnement autour de moi me soutenait. Je n’avais aucune raison de partir. J’étais très heureux de séjourner à Saint-Étienne. C’est la vie. Nous ne pouvons pas tout avoir. Vous ne pouvez pas avoir le public derrière vous et ensuite partir. Aujourd’hui, après 30 ans, je me dis que j’aurais peut-être dû gagner la Ligue des champions, mais jouer à Saint-Étienne, c’est déjà pas mal. »

 
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