Le directeur de l’établissement Immaculée Conception, sous contrat à Pau, avait été suspendu pendant deux mois pour avoir notamment autorisé la tenue d’un cours intitulé “éducation religieuse”.
Suspendu deux mois par le rectorat pour « des attaques contre laïcité »le directeur d’un établissement catholique sous contrat à Pau a obtenu jeudi de la justice administrative de retrouver ses fonctions, le temps qu’elle statue sur le fond de l’affaire. Le 9 septembre, Christian Espeso a été suspendu de ses fonctions à la tête du groupe scolaire Immaculée Conception pour une durée de trois ans.
Il a été accusé par l’administration d’avoir méconnu le principe de laïcité. «pour avoir autorisé la dispense d’un cours intitulé «éducation religieuse»»et pour avoir organisé une marche de Pau à Lourdes “qui présenterait une dimension religieuse”rappelle le tribunal administratif de Pau. Egalement remise en cause par le rectorat, la censure des manuels et ouvrages scolaires “contenant des passages à caractère sexuel jugés inappropriés”. La sanction était également motivée, selon la même Source, par « le comportement inapproprié de la personne concernée, marqué par des propos violents à l’égard de certains membres du personnel et la pratique d’une gestion malveillante ».
Un « dossier vide »
Le juge des référés du tribunal de Pau, contacté par l’intéressé et les parents des élèves, a suspendu jeudi l’exécution de la sanction dans l’attente d’un jugement sur sa légalité par une formation collégiale. Soulignant dans son ordonnance que le requérant n’a jamais été sanctionné jusqu’à présent, alors qu’il exerce ses fonctions depuis 11 ans, le magistrat estime que le potentiel “disproportionné” de la sanction, en l’état des éléments du dossier, est « de nature à susciter un doute sérieux quant à sa légalité ».
Il conserve également l’état d’urgence compte tenu de la « risque de licenciement à court terme » de l’accusé et l’impact de la sanction sur sa situation personnelle. Les avocats de Christian Espeso, Thierry Sagardoytho et Vincent Ligney, avaient dénoncé une “dossier vide, trafiqué et orienté”croyant que leur client était « sacrifié sur l’autel expiatoire des attaques récurrentes contre l’enseignement privé ». En début d’année, cinq syndicats de l’enseignement public et privé ont dénoncé « non-respect des obligations contractuelles » de l’établissement palois envers l’Etat.
Le recteur de l’académie de Bordeaux a pris acte, jeudi, de la décision du tribunal administratif. « Il s’agit d’une mesure provisoire dont le bien-fondé n’a pas été jugé (…) Nous continuerons de surveiller et d’accompagner l’établissement vers le respect des exigences contractuelles »dit-elle.