Vendredi 29 novembre, neuf sièges au conseil d’administration du syndicat départemental des pompiers de l’Aude (UDSP 11) seront renouvelés. Nicolas Delort, ancien chef du Centre d’incendie et de secours (CIS) de Trèbes, chargé de la formation au service départemental d’incendie et de secours, se positionne pour succéder à Sandra d’Angelo, présidente depuis 2010 de cette association destinée à soutenir les presque 2 500 pompiers, volontaires ou professionnels, anciens ou jeunes pompiers dans l’Aude.
Pourquoi avez-vous choisi de vous présenter aux élections au conseil d’administration de l’UDSP, et pourquoi souhaitez-vous un changement à la tête de l’association ?
Nous avons rassemblé 14 noms et nous proposons neuf candidats pour les sièges vacants. Notre équipe est issue d’horizons géographiques différents, et regroupe des pompiers volontaires qui ont 10 à 20 ans d’expérience, en tant que professionnels ou bénévoles, et qui s’impliquent dans les associations de leurs centres de secours. De nombreuses personnes nous soutiennent, et soutiennent notre objectif premier, qui est de donner un répit à l’UDSP après 15 ans de la même présidence. La priorité du syndicat est le bien-être de tous les pompiers : mais quand on propose des idées alternatives en CA et qu’on nous renvoie dans les cordes, on ne peut pas avancer.
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Depuis l’élection des 10 autres membres du CA en 2022, cinq ont démissionné. Nous voulons retrouver de la cohésion, de la transparence, de la transversalité dans le fonctionnement de l’UDSP : nous voulons travailler main dans la main avec l’association départementale des anciens pompiers, dont le président a été évincé du syndicat ; pareil pour les jeunes pompiers, qui restent en marge du syndicat. Nous souhaitons que l’UDSP redevienne le centre de gravité de toutes les associations.
La politique a été invitée dans cette campagne. Comment caractérisez-vous la position de l’actuel président, et quelle est votre position par rapport aux critiques faites sur une trop grande présence du RN ?
Comme tous les citoyens ordinaires, nous avons lu le journal et avons vu que Sandra d’Angelo était considérée comme candidate aux élections législatives de 2024. Les pompiers ont un devoir de réserve, mais nous pensons surtout qu’ils ne doivent pas faire de politique. Sur la question du Rassemblement national, on peut dire qu’ils occupent le terrain, oui. Mais en tant qu’association, je le répète, nous devons être apolitiques : qu’il s’agisse de députés RN ou de sénateurs PS, nous rencontrons et parlons à tout le monde.
Sandra d’Angelo a quant à elle souligné votre proximité avec le maire de Trèbes, dont elle avait également été colistière en 2020 aux élections municipales.
Oui j’étais responsable du centre de Trèbes, oui j’y suis toujours bénévole, oui j’habite toujours à Trèbes. J’y ai vécu les inondations de 2018, et évidemment cela a créé un lien particulier avec son maire. Mais je n’avais pas informé Eric Menassi de ma candidature. Nous ne sommes pas manipulés par Eric Menassi ou qui que ce soit d’autre.
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Une autre critique formulée par l’actuel président est votre dépendance à l’égard de la direction du service départemental d’incendie et de secours (Sdis).
Nous ne sommes les alliés de personne, nous ne sommes en conflit avec personne : il n’y a pas de camp à choisir. Nous voulons simplement travailler main dans la main avec le Sdis, notamment défendre devant les autorités les dossiers qui concernent les pompiers, et notamment les volontaires. Cette élection est une manière démocratique de permettre aux pompiers de s’exprimer et d’être maîtres de leurs choix.