de Juliette Jabkhiro, Yiming Woo et Imad Creidi
PARIS (Reuters) – Des dizaines de milliers de personnes ont participé samedi à la marche annuelle des fiertés à Paris, à l’approche des élections générales françaises, alors que les groupes de défense des droits LGBT craignent toute discrimination si un gouvernement d’extrême droite prend le pouvoir lors des élections.
Les Français se rendront aux urnes dimanche pour le premier tour des élections législatives anticipées, qui pourraient porter au pouvoir le parti d’extrême droite du Rassemblement national (RN). Le deuxième tour aura lieu le 7 juillet.
Le ministère de l’Intérieur a appelé vendredi à renforcer la sécurité autour des événements LGBT, évoquant une augmentation des actes discriminatoires et des « antagonismes politiques et communautaires » qui pourraient viser de tels événements.
Dans une lettre adressée à la police et aux autorités locales à l’approche de la Pride, la plus grande fête des minorités sexuelles et de genre en France, connue sous le nom de LGBT, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a appelé à adapter les mesures de sécurité pour l’événement.
Des groupes inter-LGBT et de nombreux autres ont appelé à manifester en masse samedi pour s’opposer aux idées d’extrême droite et protéger les droits des personnes LGBTQIA+. L’acronyme fait référence aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer, en questionnement, intersexuées et asexuelles, et le symbole + inclut d’autres termes liés au genre et aux identités sexuelles.
Le RN n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires de Reuters. Le parti, qui a voté contre la législation accordant plus de droits aux groupes LGBTQIA+, y compris au Parlement européen, a déjà déclaré n’avoir aucun lien avec des groupes d’extrême droite violents.
“Il y a une montée de la haine, des messages circulent sur les réseaux pour s’immiscer dans la marche”, a déclaré cette semaine à Reuters le président de l’Inter-LGBT, James Leperlier.
« Depuis le score du RN aux européennes, il a contribué à la montée de ce phénomène de discours de haine et de passage à l’acte. Avoir l’extrême droite si proche du pouvoir [légitime] « discours de haine », a-t-il également déploré.
La drag queen Simone de Boulevard a déclaré à Reuters lors de la manifestation à Paris : « Nous avons peur, peur pour notre accès aux soins, pour notre sécurité au quotidien. »
« Les violences homophobes et transphobes sont intolérables », a-t-elle ajouté.
(Version française Claude Chendjou et Benjamin Mallet)
