Les héros de Rouillé et Vaugeton à l’honneur

Les héros de Rouillé et Vaugeton à l’honneur
Les héros de Rouillé et Vaugeton à l’honneur

Il y a quatre-vingts ans, deux événements de la libération de la France se produisaient à quelques jours d’intervalle dans la région de Mélusine. La première, joyeuse et pleine d’espoir, fut, dans la nuit du 11 au 12 juin 1944, la libération par les résistants FTPF du camp d’internement de Rouillé.

Ce camp, ouvert par les autorités de Vichy et hypocritement appelé « Centre de Surveillance », accueillait les « indésirables » du régime : des communistes en premier lieu mais aussi des juifs, des républicains espagnols, plus quelques Russes, des Arméniens, etc.

Libéré puis abattu

Pour beaucoup, ce camp n’était qu’une étape sur le chemin de la déportation. D’autres parviennent à s’enfuir et à rejoindre les rangs de la Résistance. C’est également ce qu’ont fait nombre de ceux qui ont été libérés en juin 44.

Certains de ceux qui ont rejoint la Résistance seront parmi les victimes du deuxième événement, tragique, commémoré ce week-end : le massacre de Vauleton qui a vu 31 résistants capturés assassinés par les Allemands.

La bande dessinée de deux lycéennes

Le samedi 29 juin 2024, à la salle des fêtes de Rouillé où se tient un salon du livre d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, les héros du camp de Rouillé ont été honorés.

Président de l’Association pour la Mémoire de la Résistance (Amrid 86), Jean-Jacques Guérin a présenté pour la première fois la bande dessinée J’épouserai mon petit facteur. Cette œuvre raconte l’histoire du camp de Rouillé à travers l’histoire d’amour entre Jean Fumoleau, résistant communiste interné au camp, et Simone Lombard, qui livrait nourriture et courrier aux prisonniers. Elle a été réalisée par deux lycéens du Bois-d’Amour, à Poitiers : Zoé Baudoin et Sabine, alias Justin Trognon.

À Celle-Lévescault, un des noms des fusillés est faux !

Cet ouvrage fut récompensé par le Concours National de la Résistance et de la Déportation qui décida de le faire publier.

Simone faisait partie de ces émissaires courageux qui défiaient les contrôles pour introduire des marchandises interdites dans le camp. La plus célèbre d’entre elles était une religieuse, sœur Jeanne Chérer, dont la cornette et la connaissance de l’allemand servaient de porte d’entrée pour les allées et venues dans le camp.

Une infirmière communiste

Samedi, l’historien Jean-Marie Augustin a retracé l’histoire de cette héroïne, à qui Lusignan rend également hommage ce dimanche.

Parfois, les quelques personnes autorisées à passer derrière les barbelés parvenaient à faire sortir un détenu. C’est ce qui est arrivé à Paul Thomoux. Ce syndicaliste parisien, infirmier psychiatrique et communiste, avait été interné à Rouillé où il devint l’assistant du docteur Cheminée, lui-même résistant.

Hospitalisé à la demande du médecin, Paul Thomoux parvient à s’évader et rejoint le maquis de Saint-Sauvant. Ayant participé à la libération du camp, Paul Thomoux sera l’un des 31 fusillés de Vauleton.

« Ce n’est que quelques mois plus tard que ma grand-mère a pu identifier le corps de son mari. Les Allemands avaient écrasé les corps des fusillés dans des camions et dispersé leurs restes dans les cimetières des villes environnantes. » raconte Sylvie Ducretot, la petite-fille de Paul, qui vient de publier un livre relatant la vie de ses grands-parents résistants.

Santiago n’était pas mort

Avec ces cérémonies, Amrid sert une fois de plus la mémoire des heures sombres de la guerre. Une œuvre qui n’est jamais terminée et qui réserve parfois des surprises, comme celle évoquée samedi par Jean-Jacques Guérin : parmi les 31 morts dont le nom figure sur le monument de Celle-Lévescault figure celui d’un certain Santiago Marruedo-Fraile.

Pourtant, ce républicain espagnol, libéré de Rouillé le 11 juin, bien qu’il ait effectivement rejoint la Résistance, n’a jamais été fusillé : on en retrouve des traces à Nantes en… 1976 ! Nous apprenons récemment que 30 résistants identifiés et un inconnu ont été assassinés à Vauleton.

Les cérémonies du dimanche 30 juin

> 9h à LusignanPlace de la Mairie, tribute to Sister Jeanne Chéré.

> 10h à Celle-l’ÉvescaultMonument Vaugeton, hommage aux martyrs de la forêt de Saint-Sauvant.

> 11 a.m. in Rouillé, Place du 8-Mai-1945, hommage aux internés fusillés et déportés à la stèle du camp.

 
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