Macky Sall envisage-t-il de se retirer de la politique sénégalaise pour se consacrer à ses engagements internationaux ? La question reste sans réponse. Sa décision de céder son siège à l’Assemblée nationale à Abdou Mbow semble pourtant évidente.
Macky Sall s’apprête à tourner une nouvelle page, peut-être la dernière, de sa carrière politique. L’annonce, bien que non officielle, émane d’un proche de l’ancien chef de l’Etat sénégalais (2012-2024). Selon ce haut responsable de l’Alliance pour la République (APR), qui a occupé plusieurs fois des postes ministériels : « Le Président va bientôt annoncer son retrait de la scène politique sénégalaise. » Cette confiance, relayée par nos confrères de L’Observateur, suscite de nombreuses interrogations, d’autant que le retour de Macky Sall lors des élections législatives du 17 novembre 2024 avait créé une onde de choc.
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Pourquoi ce départ définitif, si soudain, après une réapparition politique notable ? Pourquoi Macky Sall, qui a osé relever le défi de diriger la coalition Takku Wallu Sénégal – un pari qui a abouti à l’obtention de 16 sièges à l’Assemblée nationale – semble-t-il à nouveau vouloir se retirer ? Pourquoi, après cette décision audacieuse, l’ancien Président aurait-il voulu jouer au yoyo politique avec les Sénégalais, notamment avec ses militants de l’APR, qui, malgré une campagne essentiellement numérique, lui sont restés majoritairement fidèles ?
« Il va démissionner pour laisser sa place à Abdou Mbow »
Il apparaît toutefois que les confidences de cet ancien ministre, bien qu’éclairantes, doivent être prises avec précaution. « Macky Sall quitte-t-il définitivement la scène politique ? C’est peu probable. C’est un ancien président du Sénégal, fondateur d’un parti toujours influent, doté d’une large base militante. Il ne peut ignorer les réalités politiques du Sénégal. Il ne peut pas regarder le Sénégal comme le Népal. Il est forcément interpellé par la vie politique sénégalaise. Or, il y a une tradition qui existe depuis le président Senghor : le président sortant ne doit pas gêner son successeur. Senghor l’a fait pour Diouf, Diouf pour Wade, Wade pour Macky, et c’est ce que compte faire le président Macky Sall », a déclaré à L’Observateur un fidèle de l’ancien chef de l’Etat. .
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Il ajoute : « Je lui ai parlé deux fois aujourd’hui (hier mardi), et je vous jure qu’il n’a jamais été question de quitter ou de se retirer définitivement de la vie politique. Tout au plus peut-on dire que le Président prendra du recul, qu’il fera une pause pour mieux se concentrer sur son agenda international. Il vient de quitter le Qatar, où il participait à une conférence, et il a de nombreuses obligations à honorer à travers le monde. La seule chose évidente que je peux confirmer, c’est qu’il ne siégera pas à l’Assemblée nationale. Il a démissionné pour laisser la place à Abdou Mbow, qui possède beaucoup de mérite et d’expérience parlementaire dont notre coalition a besoin pour diriger les débats dans l’hémicycle. »
Une ambition internationale
Le retrait potentiel de Macky Sall pourrait aussi être dicté par des responsabilités internationales de haut niveau, qui nécessitent généralement de rompre avec tout ancrage partisan. Une situation à laquelle il avait déjà été confronté en octobre dernier, lorsqu’il avait quitté son poste d’envoyé spécial du Pacte de Paris pour se consacrer à sa campagne législative. Dans une lettre adressée à ses pairs, il explique : « Les circonstances de la vie politique sénégalaise, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, m’ont amené à accepter d’être nommé tête de liste de la coalition Takku Wallu Sénégal. Dans ces conditions, et pour éviter tout conflit d’intérêts, j’ai décidé de me retirer de mes fonctions d’Envoyé spécial à compter du 9 octobre, après le Sommet de Hambourg sur le développement durable. »
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Aujourd’hui, les mêmes impératifs semblent lui être imposés. Il a été nommé président du Centre mondial pour l’adaptation au changement climatique (GCA), en remplacement de l’ancien secrétaire général des Nations Unies, le Coréen Ban Ki-moon. De plus, des rumeurs le placent dans une position stratégique sur la scène internationale.
Mais si Macky Sall disparaît de la vie politique, qui reprendra les rênes de l’APR ? L’ancien Président, connu pour son pragmatisme, prendra-t-il soin de désigner un successeur avant de quitter la scène ? Autant de questions qui restent suspendues dans l’attente d’une déclaration officielle. Une certitude cependant : le retrait de Macky Sall, s’il est confirmé, ne sera pas qu’un simple adieu. Ce sera l’épilogue d’une trajectoire politique aux multiples fragments, ponctuée de défis et de décisions controversées.
