Les motifs d’indignation s’accumulent, parmi les organisations syndicales, avant la tenue du Conseil national de l’éducation dans les Deux-Sèvres (CDEN), mardi 26 novembre 2024. A la croisée des colères, le projet de loi de finances pour 2025, qui prévoit le suppression de 4 000 postes d’enseignants pour la prochaine année scolaire.
En 2024, rappellent les syndicats, la suppression de 1 314 postes dans le primaire a entraîné la suppression de 26 postes dans les Deux-Sèvres. « En milieu rural, les suppressions d’emplois entraînent des suppressions de classes et une dégradation des conditions d’enseignement des jeunes »alerte Julie Siaudeau, professeur de littérature à Prahecq et représentante de la FSU-CGT Éduc’action au CDEN.
Le même projet de loi prévoit également le gel du point d’indice, alors que le pouvoir d’achat des enseignants a chuté de 18% depuis 2010. Les syndicats accusent le gouvernement de faire des économies sur l’Éducation nationale au détriment du service public, tout en se concentrant sur le privé. .
Autre projet dans les cartons du gouvernement, contre lequel se dressent les représentants syndicaux : la répression des arrêts maladie des enseignants, menée par le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian. « Passer à un délai de carence de trois jours en cas d’arrêt maladie puis à 90 % du salaire sans prime, c’est un coup de poignard dans la face du personnel »ils dénoncent.
En bons professeurs, ils ont fait le calcul : « Une AESH qui devrait s’arrêter cinq jours perdrait environ 147 € au lieu de 30 € actuellement, pour un salaire de 840 €. Un professeur des écoles de niveau 2 perdrait 230 €, contre environ 71 € aujourd’hui. » Le projet du gouvernement reviendrait donc, avancent-ils, à sanctionner les personnels malades.
Contre le « dénigrement des professeurs »
C’est d’autant plus injuste que « nous ne sommes pas plus absents que les autres ! » fait valoir Julie Couprie, co-secrétaire départementale de la FSU-SNUipp des Deux-Sèvres. Une façon de couper court à « dénigrement des profs » et à la petite musique selon laquelle “les professeurs seraient paresseux”relancée par Nicolas Sarkozy, le 8 novembre 2024, avec des chiffres trompeurs à l’appui.
Selon le rapport 2023 de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) sur l’état de la fonction publique, le nombre moyen de jours d’absence pour raisons de santé en 2022 est à peu près le même pour les enseignants et les salariés du privé. En moyenne, les enseignants sont absents 11,6 jours en 2022, contre 11,7 jours pour les salariés du privé. Ils sont encore moins souvent absents que l’ensemble des agents de la fonction publique sur la même période.