Soulagé, Jean-Guy Stratford-Robert, 32 ans, a quitté le palais de justice de Saint-Hyacinthe, refusant de commenter le verdict.
Il lui était reproché d’avoir profité du degré élevé d’ivresse alcoolique de la plaignante pour avoir des relations sexuelles avec elle lors d’une soirée arrosée à Saint-Liboire (Montérégie), en 2018.
Mais l’ivresse de la femme, alors âgée de 20 ans, n’était pas suffisante pour lui retirer sa capacité de consentir à l’acte, a tranché le juge Marc-André Gauthier de la Cour du Québec.
« Un état d’intoxication élevé peut donner lieu à une incapacité à consentir », a déclaré le juge. […] Mais l’ivresse doit être extrêmement élevée. Le fait de regretter sa décision plus tard n’invalide pas non plus le consentement.
Le palais de justice de Saint-Hyacinthe. (Archives de la Voix de l’Est)
Selon le juge, la plaignante avait été « manifestement consentante » ; une vidéo prise à l’extérieur d’une institution bancaire, où la relation a eu lieu, la montre prenant l’initiative des rapprochements, notamment en retirant le pantalon de l’accusé, puis le sien.
Elle a toutefois été attristée lorsque M. Stratford-Robert a refusé par la suite de lui donner son numéro de téléphone. La surface rocheuse sur laquelle ils avaient fait l’amour lui avait également causé des blessures intimes.
« Il n’existe aucune preuve hors de tout doute raisonnable de l’incapacité du plaignant à consentir », a déclaré le juge Gauthier.
Contre-interrogatoire
Une décision similaire à celle prise par la juge Lise Gaboury à l’issue du premier procès de l’accusé, en 2020.
La Couronne a fait appel de la décision, arguant que le juge avait commis une erreur en appliquant les règles du contre-interrogatoire. la Cour d’appel a alors ordonné un deuxième procès, qui a eu lieu ce printemps.
Me Marie-Claude Morin, du procureur de la République, a indiqué à la sortie de la salle d’audience que ce deuxième verdict d’acquittement était « bien construit » et que « l’analyse était rigoureuse ».
En défense, Me Pierre Joyal a fait une déclaration similaire tout en réservant ses commentaires pour les 30 prochains jours, période durant laquelle un autre appel pourrait être déposé par la Couronne.
« Qu’elle le laisse partir ! » laissa-t-il néanmoins tomber.