Un pic dans les passages illégaux, mais une baisse dans les effectifs de policiers à la frontière – .

Un pic dans les passages illégaux, mais une baisse dans les effectifs de policiers à la frontière – .
Un pic dans les passages illégaux, mais une baisse dans les effectifs de policiers à la frontière – .

Jamais la frontière canado-américaine n’a connu une telle activité clandestine.

Cela arrive tout le temps, jour et nuitobserve, un peu désabusé, un employé d’une carrière du sud de la Montérégie, quittant son poste en fin de journée.

Dans sa voiture, il nous montre la carte professionnelle d’un agent de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Nous devons les appeler dès que nous voyons quelqu’un. [les migrants] traverser la carrière. C’est facile de la traverser, il y a une route et on ne peut pas se perdre.

Cette carrière, près d’Hemmingford, mène directement à un bois que les migrants n’ont qu’à traverser, en quelques minutes, avant de reprendre leur route sur un chemin parallèle sur le sol américain.

Dans ce secteur, à l’ouest de l’autoroute 15 menant à l’État de New York, le nombre de passages illégaux a explosé, provoquant une véritable crise du côté américain de la frontière, comme le révèle Radio-Canada.

Rien qu’en mai, près de 3 000 migrants ont été interceptés dans ce secteur par des agents américains. Sans précédent.

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De nombreux champs et bois séparent le Québec de l’État de New York.

Photo: Radio-Canada / Antoine Sirois

Six agents canadiens pour 160 km

Pourtant, malgré cette situation historique, le nombre d’agents canadiens patrouillant à la frontière continue de diminuer depuis le démantèlement des installations fédérales sur Roxham Road l’année dernière. A cette époque, une centaine de policiers se relayaient au bout de cette désormais célèbre route.

Désormais, lors de certaines rotations, ils ne sont plus que six agents pour couvrir un territoire d’environ 160 kilomètres, contre une douzaine il y a quelques mois à peine, a appris Radio-Canada.

Ces derniers mois, des policiers se sont joints à d’autres équipes, notamment pour la sécurité de Justin Trudeau, de la ministre Mélanie Joly ou, actuellement, du chef conservateur Pierre Poilievre, en tournée au Québec.

Compte tenu de l’ampleur du secteur à couvrir, certaines zones de la frontière sont même négligées, nous ont indiqué des sources. Les agents seraient également désillusionnés et perplexes face au manque de moyens et de ressources. On sent que la frontière n’est pas la prioritéplusieurs policiers nous l’ont dit.

Et cet effectif limité se ressent sur le terrain. Au cours d’une récente nuit entière passée dans ce secteur, en bordure d’un des endroits les plus ciblés par les passeurs, Radio-Canada n’a croisé qu’un seul véhicule du GRCen plus de 12 heures sur le terrain.

Pour des raisons de sécuritéle GRC Il a toutefois refusé de commenter cette affaire.

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La majorité des interceptions côté américain ont lieu dans la région de Mooers, au nord de l’État de New York, au lever du soleil.

Photo : Radio-Canada

Les élus du Québec lancent un appel à l’aide

Début juin, le conseil municipal de Havelock, une petite municipalité de la Montérégie située à la frontière, a sonné l’alarme en adoptant une résolution visant à avertir Ottawa de la risques et dangers pour les citoyens.

Plus tôt cette année, la ville de Dundee a adopté une approche similaire.

C’est un geste fort de leur part. Ils veulent une surveillance policière accrue», a déclaré le député bloquiste Claude DeBellefeuille, qui représente cette circonscription de Salaberry-Suroît.

Ce qui se passe est inacceptable. Mais ce n’est pas nouveau. Les gens se sentent abandonnés par le gouvernement fédéral.

Une citation de Claude DeBellefeuille, Bloc Québécois MP

L’élue québécoise vient d’écrire au ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, afin de voir une intervention rapide d’Ottawa dans ce dossier. Et elle n’est pas la seule à prendre la plume.

La mairesse de Saint-Armand, Caroline Rosetti, vient également de contacter le gouvernement fédéral.

Notre territoire a besoin de plus d’agents que nous n’en avons actuellement. Nous sommes livrés à nous-mêmesdéplore Caroline Rosetti, qui dirige cette municipalité située en Estrie, à l’est du lac Champlain.

On voit que les chiffres [de la GRC] sont insuffisants, alors que l’on voit ces réseaux organisés se mettre en place. On est dans l’inconnu et ça fait peur.

Une citation de Caroline Rosetti, mairesse de Saint-Armand

Ces migrants et leurs passeurs utilisent régulièrement les propriétés des habitants locaux pour atteindre la frontière, explique-t-elle.

Nos concitoyens, c’est normal, ont peur. Nous voulons connaître le plan d’Ottawa, clame le maire Rosetti. Veulent-ils éliminer les passages à niveau? Ou laisser ces gens partir aux États-Unis ? Il faut qu’on nous le dise.

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La GRC a procédé à un « remaniement » de son personnel à la frontière canado-américaine il y a quelques mois.

Photo : Radio-Canada / Romain Schué

UN perte de contrôledénonce le Québec

Prévu par la direction de la GRC L’automne dernier, ce remaniement des forces policières à la frontière avait été dénoncé par le gouvernement Legault. Face à cette augmentation vertigineuse du nombre de passages illégaux, le Québec hausse à nouveau la voix.

Par l’intermédiaire de son cabinet, le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, estime que la frontière n’est pas suffisamment surveillée.

Nous avons là un autre exemple de la perte de contrôle du gouvernement fédéral sur la gestion des frontières.

Une citation de Le cabinet du ministre François Bonnardel

Il faut, ajoute-t-il, déployer un niveau de ressources suffisant pour assurer la surveillance des frontières.

Interrogé par Radio-Canada, le ministre Dominic LeBlanc, l’un des piliers du gouvernement Trudeau, refuse néanmoins de remettre en question les choix du corps policier.

La GRC a le droit de revoir ses décisions opérationnelles, explique son attaché de presse, Jean-Sébastien Comeau. Notre rôle est de soutenir leur travail par des investissements et des mesures réglementaires, et c’est exactement ce que nous avons fait ces dernières années. », « texte » : « Seule la GRC a le droit de revoir ses décisions opérationnelles, explique son attaché de presse, Jean. -Sébastien Comeau. Notre rôle est de soutenir leur travail par des investissements et des mesures réglementaires, et c’est exactement ce que nous avons fait ces dernières années. “}}”>Seulement le GRC « La Société a le droit de revoir ses décisions de nature opérationnelle, explique son attaché de presse, Jean-Sébastien Comeau. Notre rôle est de soutenir leur travail par des investissements et des mesures réglementaires, et c’est exactement ce que nous avons fait au cours des dernières années. »

L’intégrité de notre frontière commune avec les États-Unis est essentielle à la sécurité des Canadiens, et nous continuerons de faire tout notre possible pour lutter contre les réseaux de trafic de migrants illégaux.

Une citation de Jean-Sébastien Comeau, porte-parole du ministre Dominic LeBlanc

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Les autorités américaines et canadiennes disposent de plusieurs outils technologiques pour surveiller la frontière.

Photo: Radio-Canada / Antoine Sirois

Des milliers d’Indiens et des réseaux criminels

Le nombre d’interceptions dans le sud du Québec a connu une hausse vertigineuse en quelques mois, passant de 585 en janvier à 2 911 en mai.

Et cette croissance ne ralentit pas. Selon un message des autorités américaines sur les réseaux sociaux, plus de 2 500 personnes ont de nouveau traversé illégalement la frontière en juin.

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Pour couvrir ce territoire, le service de protection des frontières des États-Unis dispose de ressources humaines, augmentées l’an dernier, nettement supérieures à celles de son homologue canadien.

Actuellement, a appris Radio-Canada, environ 280 agents américains patrouillent dans le secteur de Swanton, qui comprend une zone frontalière de 470 km s’étendant de l’est du fleuve Saint-Laurent, avec l’État de New York et le Vermont, jusqu’à la pointe du New Hampshire.

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La majorité des interceptions américaines à la frontière entre le Québec et l’État de New York concernent des personnes en provenance de l’Inde.

Photo : Radio-Canada / Romain Schué

Bien que la grande majorité de ces traversées aient lieu près du lac Champlain, elles impliquent en grande partie des personnes originaires de l’Inde. Et là encore, la croissance a été phénoménale.

Depuis le début de l’année, le nombre d’Indiens, souvent très jeunes, arrêtés par les douaniers américains a augmenté de 1 300 %, passant de 167 en janvier à 2 323 en mai.

Selon nos informations, la grande majorité de ces migrants arrivent aux aéroports de Montréal ou de Toronto avec un visa touristique ou un permis d’études, avant de traverser clandestinement la frontière par le sud du Québec.

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Des réseaux bien organisés se sont également multipliés pour permettre à ces Indiens, mais aussi aux ressortissants bangladais, de rejoindre les États-Unis par divers moyens.

Ces groupes peuvent demander jusqu’à 35 000 $ US par personne. En plus des billets d’avion et du transport jusqu’à la frontière, ces réseaux s’occupent des documents administratifs, comme l’obtention d’un passeport et d’un visa pour le Canada.

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Les autorités américaines affirment avoir arrêté des membres de groupes criminels qui ont traversé illégalement la frontière entre le Québec et les États-Unis.

Photo : Facebook / Chef Robert Garcia

Mais ces organisations indiennes ne sont pas les seules à opérer à la frontière canado-américaine. Comme l’a révélé EnquêteLes groupes criminels mexicains et sud-américains ont également été très actifs ces derniers mois.

[Nous] des migrants appréhendés qui ont admis ou sont soupçonnés d’appartenir à des gangs, certains étant impliqués dans la traite des êtres humains et d’autres crimesconfirme le responsable du secteur Swanton, l’agent Robert Garcia, dans un message posté fin juin sur les réseaux sociaux.

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Des élus américains appellent à l’action à la frontière canado-américaine.

Photo : La Presse Canadienne / Adrian Wyld

Des élus américains en colère

Plus au sud, les élus américains de tous bords élèvent eux aussi la voix, avec une vigueur croissante.

Dans une lettre envoyée à la mi-juin à l’administration Biden, la représentante républicaine Elise Stefanik de l’État de New York a exprimé sa grande inquiétude voir terroristes connus ou présumés arrivant aux États-Unis en provenance du Canada.

D’autres membres du Congrès ont fait des commentaires similaires.

La crise de notre frontière poreuse du nord a été encore plus négligée que celle de notre frontière sud.

Une citation de Mike Lawler, représentant républicain de l’État de New York, 18 juin

Sous Biden, les passages illégaux à notre frontière nord continuent d’augmenter à un rythme alarmantle républicain revendique sur ses réseaux sociaux Nick Langworthyde l’État de New York.

Ce dernier vient même de déposer un projet de loi (Nouvelle fenetre)pour sécuriser la frontière Canado-américain.

Le Parti républicain n’est pas le seul à faire pression sur Washington. Les démocrates font également des commentaires similaires.

La frontière nord a besoin de plus de technologie et de personnelLa sénatrice démocrate du New Hampshire, Maggie Hassan, a récemment déclaré : (Nouvelle fenetre).

Avec la collaboration d’Aude Garachon

 
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