« Quand tu perds le bras de fer contre Toulouse, ils te cassent le poignet… » – .

« Quand tu perds le bras de fer contre Toulouse, ils te cassent le poignet… » – .
« Quand tu perds le bras de fer contre Toulouse, ils te cassent le poignet… » – .

L’entraîneur bordelais a analysé avec dignité et lucidité la déroute de son équipe, 59 à 3, en finale de Top 14 face au Stade Toulousain, vendredi soir à Marseille.

Envoyé spécial à Marseille

Comment expliquer un tel non-match de votre équipe en finale ?
Yannick Bru : On a vu très vite, dès les 20 premières minutes, qu’on manquait d’énergie dans tout. On a donné des ballons faciles, on a raté des tacles, on a pris un carton jaune. On était un peu en retrait partout, on a subi tous les contacts quand le rouleau compresseur toulousain s’est mis en route. On a tout de suite vu qu’on n’était pas invités. Et quand on perd le bras de fer contre Toulouse, ils vous cassent le poignet sur la table. On savait qu’un tel scénario pouvait arriver. Notre manque de fraîcheur était criant. Vu, à l’inverse, le punch et l’énergie des Toulousains dans les accrochages, on s’est senti tout de suite en difficulté en première ligne.

Regrettez-vous d’avoir aligné Jalibert et Tameifuna, loin d’être à 100% de leur potentiel ?
Nous ne le regrettons pas, non. Ce sont des choix pesés par l’ensemble du staff. On ne pouvait pas battre le Stade Toulousain en finale en limitant simplement la casse. Nous avons dû prendre un pari. Il faut les meilleurs joueurs possibles car, d’un autre côté, même les meilleurs jeunes joueurs évoluent au niveau international. On aurait pu choisir 23 autres joueurs, le résultat aurait été le même. Il faut féliciter Toulouse pour la façon dont ils nous ont surclassés. On n’est pas à la hauteur, ça ressemble à une humiliation. Mais cela ne doit pas occulter toutes les bonnes choses que nous avons faites au cours de l’année. Ce n’était pas le vrai visage de l’UBB. Je voudrais également m’excuser auprès de tous nos supporters qui ont été derrière nous toute l’année. Cette finale ternit un peu l’image de l’UBB et nous en sommes vraiment désolés.

« Du côté du terrain, on se tait, on souffre avec les joueurs et on accepte le camouflet. »

Matthieu Jalibert a avoué après le match qu’il n’était pas prêt à 100% pour le jouer…
Matthieu avait envie de jouer ce match. Mais il nous avait clairement alerté qu’il ne serait pas capable de sprinter à 100%. Je l’assume totalement. C’est un geste de leadership envers le collectif. Il était prêt à se mettre en difficulté personnellement pour apporter sa fluidité de passe, sa maîtrise qui permet aux autres de bien jouer. On a le devoir de saluer sa décision d’aligner en sachant qu’il ne serait pas à 100% de son potentiel.

Comment avez-vous vécu cette défaite depuis le banc ?
C’est dur. C’est très dur pour les joueurs aussi. Ils ne méritent pas ça. Mais on sait que quand la machine infernale du Stade se met en route… Portés par l’euphorie, ils tentent des passes impossibles qui deviennent possibles avec la confiance. À la fin du match, quand on encaisse ces six essais… Depuis le banc de touche, on se tait, on souffre avec les joueurs et on accepte le camouflet. On n’est pas à la hauteur, il y a des choses qu’on fait moins bien qu’eux. On a encore du travail.

Votre conquête a encore échoué…
Contre le Stade Toulousain, c’est une loupe. Tout ce dont vous avez peur vous saute aux yeux. On ne peut pas gagner avec autant d’approximations, surtout en marge.

« Il n’y a qu’un seul champion en Top 14, et c’est souvent le Stade Toulousain. Il faut donc être fier de ce que l’on a fait cette saison et accepter de ne pas avoir été à la hauteur en finale. »

Quels mots avez-vous proposé à vos joueurs pour que ce soit moins difficile à vivre ?
Je l’ai dit à Maxime (Drôle) « Il n’aurait pas dû pleurer. Il faut savoir reconnaître quand on est surclassé comme ça. Et il vaut mieux perdre comme ça que d’un point en fin de match sur une décision litigieuse. On se lâche dans la tête en fin de match, il y a 20 points de trop qui ternissent tout. Mais la vérité reste que Toulouse est largement au-dessus de nous. On est dans l’année 1 de notre construction. On a coché beaucoup de cases cette saison et on sera meilleurs l’année prochaine, on est arrivé un peu essoufflé dans cette finale. Et comme, en plus, on n’est pas aussi bon que le Stade Toulousain… Mais je ne veux pas que cette catastrophe pour nous ternisse tout ce que les joueurs ont fait de bien cette saison, ni l’ambiance qu’on a réussi à créer autour de l’équipe. Il n’y a qu’un seul champion en Top 14, et c’est souvent le Stade Toulousain. Il faut donc être fier de ce qu’on a fait cette saison et accepter de ne pas avoir été à la hauteur en finale.

Quelles leçons tirer d’une telle défaite ?
Se taper comme ça demande beaucoup d’humilité, de travail et de réflexion. C’est toujours un moteur pour se relancer. La progression n’est jamais linéaire, on encaisse des chutes et on se soigne pour revenir un peu mieux. Cette défaite est un moteur pour arriver à ce niveau technique et athlétique. Il y aura le temps de débriefer. Mais il n’est pas arrivé. Il faut se reposer et analyser les choses sereinement, dans les semaines qui viennent. Mais je vous garantis qu’on va gérer cette finale. Le groupe était déterminé à réaliser quelque chose de grand. Clairement, c’était quelque chose d’impossible. Bravo au Stade Toulousain. C’est une leçon pour la suite.

Quelle leçon apprenez-vous en premier ?
Comme c’est compliqué de rivaliser avec une Formule 1 comme Toulouse en jouant un barrage et demi sur l’énergie. La leçon c’est que pour battre le Stade en finale, il faut se qualifier directement en demi-finales, il faut faire une fin de saison convenable. Ça devient très compliqué de rivaliser quand on passe par les play-offs…

Propos recueillis en conférence de presse

 
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