Mardi soir, à 20 heures de TF1, le Premier ministre a comparé les taux d’intérêt des emprunts français à ceux de la Grèce. En cas de censure de la part de son gouvernement, il craint de « graves turbulences sur les marchés financiers ».
Michel Barnier était l’invité du 20 heures de TF1, mardi 26 septembre. « Le moment est très grave », a déclaré le Premier ministre, évoquant la potentielle censure de son gouvernement par d’autres forces politiques du pays. En cause : le budget 2025. “C’est le vote du budget de la nation qui est en cause, et qui conditionne la vie des communes, de l’Etat, des hôpitaux”, a rappelé le chef du gouvernement. Il en a également profité pour rappeler que le texte du budget, tel qu’il est, devrait faire l’objet d’une adoption forcée.
Après un tour au Sénat et en commission mixte paritaire, il y aura alors « un vote probablement avec un 49,3 à l’Assemblée nationale car il n’y a pas de majorité (…) c’est comme ça que je « serai obligé de proposer à l’Assemblée nationale de adopter le budget », a-t-il déclaré.
Les taux d’emprunt de la France «presque au niveau de la Grèce»
Désormais acculé, suspendu à la décision de Marine Le Pen de voter ou non une motion de censure commune avec la gauche pour tenter de le faire tomber, le locataire de Matignon s’est exprimé sur les conséquences de la censure et de l’absence d’accord sur les élections de 2025. budget. “Le moment est très grave (…) Il va y avoir une tempête, de graves turbulences sur les marchés financiers”, a-t-il prévenu sur le plateau de TF1.
Le Premier ministre a évoqué le lourd déficit de la France et le financement de la dette très coûteux pour le pays : « Nous empruntons déjà à des taux d’intérêt très élevés, des taux d’intérêt que nous sommes obligés de respecter pour financer notre dette auprès d’investisseurs chinois ou américains. au niveau de la Grèce », a déclaré Michel Barnier. Si depuis 2019, la Grèce « emprunte à nouveau sur les marchés financiers à des niveaux de taux d’intérêt proches des autres Etats de la zone euro », selon la Banque de France, difficile de ne pas associer la comparaison du locataire de Matignon au situation en Grèce, quinze ans plus tôt.
En 2009, le nouveau gouvernement grec a annoncé que son prédécesseur avait caché une situation catastrophique des finances publiques. La dette publique s’élevait à 126,7% du PIB et le déficit public dépassait 15% du PIB. Des niveaux extrêmement élevés qui ont effrayé les investisseurs ou contraint certains à exiger des taux d’intérêt très élevés pour continuer à prêter au pays.
Michel Barnier exclut la possibilité d’une démission
Aujourd’hui, l’écart entre les taux d’intérêt de l’emprunt de référence à dix ans entre la France et son voisin allemand – par exemple – atteint son plus haut niveau depuis 2012. C’est pourquoi, dans les esprits, la sortie de Michel Barnier peut paraître inattendue, voire inattendue. inquiétant. Une chose est sûre, le Premier ministre a exclu la possibilité d’une démission : « Pourquoi voulez-vous que je démissionne ? a-t-il déclaré lors de son entretien mardi soir.