Les Ateliers Desmonts, restaurateurs de la charpente de la nef de Notre-Dame de Paris, se diversifient

Les Ateliers Desmonts, restaurateurs de la charpente de la nef de Notre-Dame de Paris, se diversifient
Les Ateliers Desmonts, restaurateurs de la charpente de la nef de Notre-Dame de Paris, se diversifient

C’est en 2007 que Denis Desmonts fonde son entreprise de menuiserie, les Ateliers Desmonts, à Nassandres-sur-Risle (Eure), après une carrière dans le mobilier artisanal de prestige. Quatre ans plus tard, lors de la restauration de l’ancienne grange de Daubeuf-la-Campagne (Eure), il rencontre l’association Charpentiers sans Frontières et découvre des techniques ancestrales. Une passion qu’il a ensuite transmise à son fils Loïc, qui vient de reprendre l’entreprise familiale. Le premier projet de ce jeune menuisier n’était rien de moins que la reconstruction de la nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Après une telle expérience, et quelques autres réalisations prestigieuses, l’artisan souhaite désormais proposer à tous des montures « vertueuses pour le corps et l’esprit ».

Les Ateliers Desmonts ont été choisis pour le site parisien « grâce à notre savoir-faire en bois vert travaillé à la main. Nous n’avons rien inventé. Comme nos aînés, à l’époque, ils ne stockaient pas des tas de bois. On sait qu’ils ont abattu les arbres et les ont plantés immédiatement », explique Loïc Desmonts. Plutôt que de les façonner, son plus grand défi fut de retrouver ces 1 200 rondins, choisis sur pied, descendants d’une forêt régulière de la génération Colbert. « Travail mené avec l’Office national des forêts », souligne-t-il. Les ouvriers ont retiré 20 km d’arcs « fins et très longs ». Nous avons dû agrandir nos locaux avec deux espaces supplémentaires et une aile de stockage pour la montagne de bois », explique Loïc Desmonts. Soixante menuisiers participèrent pendant des mois au dimensionnement et à l’aménagement de la nef, puis envoyés en kit à la cathédrale.

Loïc Desmonts et ses onze collaborateurs n’ont pas travaillé uniquement sur ce chantier ces dernières années. Ils ont également récemment restauré le plancher du Château-Gaillard aux Andelys (Eure), “une première pour l’entreprise, car nous avons livré le bois par hélicoptère”, et participent toujours, en partenariat avec le chantier naval Bernard de Saint-Vaast -la -Hougue (Manche), à ​​la construction de La Mora, réplique du bateau de Guillaume le Conquérant lors de sa traversée de la Manche en 1066 pour envahir l’Angleterre : « C’est un rêve de gosse. Il servira certainement à célébrer le millénaire de la naissance du roi normand. C’est un chantier de découverte d’un système constructif simple et efficace, à clins. Là encore, tout dépend de la qualité des matériaux. »

Les Ateliers Desmonts interviennent également sur d’autres monuments historiques, pour les collectivités et les particuliers, « parce que nous avons la chance d’avoir un patrimoine local pour lequel nous avons beaucoup de plaisir à travailler », explique Loïc Desmonts. « Il y a beaucoup de fermes, de maisons à colombages et d’églises. On y apprend beaucoup de choses et on peut travailler avec des espèces locales qui se comportent bien sous nos latitudes à faible bilan énergétique, car notre seul intermédiaire est le bûcheron. Ils sont ensuite façonnés avec le moins de machines possible. »

C’est pourquoi le menuisier propose des charpentes « vertueuses, naturelles, sans traitement chimique et durables » pour les maisons individuelles. Des cadres qui « font du bien à l’habitant et à l’environnement », souligne-t-il. Et, s’ils sont « nécessairement économiquement plus chers », c’est parce qu’ils nécessitent plus de main d’œuvre que les charpentes industrielles. Un prix inévitable pour être « mieux logé », conclut Loïc Desmonts.

 
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