trois offres de rachat auraient été faites

Les administrateurs judiciaires auraient reçu trois offres de reprise ce vendredi 28 juin à 18 heures, dont la coopérative des salariés et, a priori, celle de la verrerie de La Rochère.

Qui pour reprendre Duralex, la verrerie de La Chapelle-Saint-Mesmin, en redressement judiciaire depuis le 24 avril ? Les repreneurs intéressés avaient jusqu’au vendredi 28 juin pour déposer leur offre auprès des administrateurs judiciaires.

Trois offres auraient été déposées, selon diverses sources (nous n’avons pas pu joindre les administrateurs), dont celle de la Scop des salariés. Elles seront présentées au comité social et économique (CSE) de Duralex dans les prochains jours.

Le tribunal statuera le 17 juillet

Le tribunal de commerce d’Orléans devrait se prononcer en faveur de l’une de ses offres le 17 juillet prochain. Il pourrait aussi, au vu des difficultés financières de cette activité dépendante du gaz et des ventes internationales, entériner la fin de près d’un siècle d’existence de la verrerie.

Un retrait par manque d’information

L’un des quatre candidats intéressés dès le départ, un « family office » (gestionnaire d’actifs) aurait décidé de se retirer du jeu, selon le syndicat CFDT des verreries, qui a pu, avec le comité social et économique de la verrerie, rencontrer les dirigeants. Ces derniers n’auraient pas pu obtenir toutes les informations souhaitées et auraient visité l’entreprise « à la sauvette ».

La holding Tourres et Cie, propriété de la famille Tourres, verriers français implantés en Normandie depuis le XIXe siècle, a également visité l’entreprise et présenté son projet à la préfecture. Elle maintiendrait donc son offre.

L’entreprise est à la tête de deux verreries : Waltersperger, basée près de Dieppe, spécialisée dans les flacons de luxe, et la verrerie La Rochère, la plus ancienne de France puisque fondée en 1475 en Haute-Saône (arts de la table). Toutes deux sont labellisées « Entreprise du Patrimoine Vivant ».

Une banque d’investissement resterait également en lice, selon le CSE.

Un soutien de poids pour le Scop

Le projet qui tient pourtant la corde auprès des élus locaux, est celui de la SCOP (entreprise coopérative de production) voulue par le directeur de l’usine et, selon la CFDT, « plus de la moitié des salariés », sur un effectif de 227 personnes. Ces derniers, incités à investir un minimum de 500 euros en capital, s’engageraient ainsi pour plus de 60 000 euros.

Il leur faut encore obtenir le soutien des banques, pour environ 15 millions d’euros. Mais les salariés ont des raisons d’espérer, grâce notamment aux récents efforts d’Orléans Métropole et du conseil régional en leur faveur.

Orléans Métropole s’est engagée à acquérir le bâtiment et le foncier de Duralex, d’une superficie de 14 hectares, pour une somme comprise entre cinq et huit millions d’euros (le prix doit être déterminé par les services de l’Etat). Les élus ont voté cette résolution à l’unanimité le 20 juin.

« Ce projet de Scop est un projet industriel que nous considérons comme très robuste, avec notamment le maintien de l’emploi pour tous les salariés. Ce projet a retenu toute l’attention des pouvoirs publics, qui sont très unis sur ce sujet. »

Serge Grouard (President of Orléans Métropole)

“La qualité de l’entreprise n’a jamais été remise en cause, c’est la manière dont ont été réalisées les différentes reprises qui a posé problème”, a-t-il ajouté.

La Région s’est engagée à entrer au capital de la Scop, pour la même somme que les salariés (le capital atteint donc 120 000 euros) et à apporter sa garantie pour les emprunts bancaires.

Par ailleurs, le secrétaire CFDT du CSE, Vasco da Silva, avait affirmé, lors de la précédente audition, le 5 juin, que la verrerie commençait à redevenir rentable puisqu’elle n’avait plus à payer de factures à la Maison française du verre, maison mère de Duralex et Pyrex à Châteauroux.

Duralex : Orléans Métropole accepte de racheter le site pour soutenir le projet de reprise par les salariés

En effet, le retour à l’équilibre viendrait de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires, selon une source syndicale, mais celui-ci est tombé à 24,6 millions d’euros en 2023 avec un Ebitda (rentabilité) fortement négatif : – 8,3 millions d’euros.

Quant à François Dufranne, syndicaliste CGT, il affirme « qu’il n’a pas changé d’avis. Nous privilégions un projet industriel. Je ne suis pas contre la Scop mais si nous en arrivions là, ce serait le dernier souffle de l’entreprise car les murs ne nous appartiendraient plus.

Tout est désormais entre les mains du tribunal de commerce d’Orléans.

Carole Tribout

 
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