L’art du vitrail, le renouveau de l’art sacré – .

L’art du vitrail, le renouveau de l’art sacré – .
L’art du vitrail, le renouveau de l’art sacré – .

Le Musée des Beaux-Arts de Draguignan propose actuellement une exposition très particulière avec une histoire incroyable.

En effet, originaire du sud de la France, Marguerite Maeght connaît bien l’histoire de sainte Roseline, dont les miracles sont célèbres dans cette région. Elle décide alors de lui demander un petit-fils (elle a déjà plusieurs petites-filles). Son souhait exaucé, la collectionneuse et mécène se sentant redevable, fait appel à ses amis artistes les plus proches pour s’atteler à la restauration de la chapelle dédiée à la sainte, située aux Arcs-sur-Argens. Giacometti, Chagall, Bazaine et Ubac participeront à ce chantier et donneront à cet édifice une dimension céleste.

Le vœu de Marguerite Maeght est présenté au MBA de Draguignan jusqu’au 22 septembre.

Extraits du catalogue de l’exposition

Candeur Lucis

Jean Bazaine et Raoul Ubac à la Chapelle Sainte-Roseline

par Marine Roux

C’est par l’art monumental et notamment l’art du vitrail que s’opère le renouveau de l’art sacré, dont les prémices d’avant-guerre sont manifestes dans le programme décoratif de l’église du plateau d’Assy en Haute-Savoie, engagé en 1938-1939 et auquel participèrent notamment Jean Bazaine et Marc Chagall. Résolument tourné vers la modernité, ce projet suscita de violentes controverses que le concile Vatican II, ouvert en 1962, tenta de résoudre. Il ouvrit cependant une nouvelle voie artistique à l’art sacré. Consacrée en 1950, l’église du plateau d’Assy ouvre des perspectives jusque-là fermées aux artistes non figuratifs à qui l’on demanda de réaliser de nombreux vitraux à la suite des destructions de la Seconde Guerre mondiale. Vingt ans plus tard, les vitraux de Jean Bazaine et Raoul Ubac réalisés pour la chapelle Sainte-Roseline témoignent du renouveau de l’art sacré et de la perception personnelle qu’ils en ont. En 1970, Jean Bazaine connaissait la famille Maeght depuis plus de trois décennies et son œuvre est régulièrement présentée à la Galerie éponyme depuis sa première exposition en 1949. Il fait partie de cet entourage d’artistes qui ont noué avec le couple des liens forts d’amitié et la commande qui leur est adressée résulte de ce cadre intimiste.

A l’époque, Bazaine vient d’achever, pour l’église Saint-Séverin de Paris, un programme de huit vitraux qui constitue un premier chef-d’œuvre parmi ses différentes créations monumentales pour lieux religieux. C’est donc un artiste confirmé et fervent défenseur du vitrail qui conçut, pour la chapelle des Arcs, Mort et Résurrection, dont la création fut confiée au maître verrier Bernard Allain et exécutée dans son atelier de Vauhallan. La verrerie a été installée en 1970 sur le mur latéral sud du chœur, à droite du retable du maître-autel datant du XVIIe siècle (…) Dans l’œuvre de Bazaine, ce qu’il appelle les « choses humaines » et les « choses de la terre » » sont au cœur de sa recherche d’une vitalité originelle, tout comme dans le travail de son collègue et ami Raoul Ubac. Ubac trouve son inspiration dans la nature, mieux, il y trouve sa force. (…) L’artiste communie avec l’environnement dans lequel l’homme a grandi : la pierre, la terre, les arbres et l’ardoise sont à la fois ses muses et ses matériaux de prédilection.

S’il s’est longtemps cantonné au dessin et à la gouache, ses expérimentations nourrissent tous les médiums qu’il utilise et c’est dans les domaines de la photographie, de la sculpture, de la gravure et du vitrail qu’il joue le mieux avec les contrastes du clair-obscur. En sollicitant Jean Bazaine et Raoul Ubac pour son projet, Marguerite Maeght se doutait certainement de la cohérence plastique et spirituelle qui naîtrait de ce duo d’artistes. Situés dans la nef centrale, dans la chapelle sud et dans le chœur, les vitraux d’Ubac se présentent au regard comme un parcours menant au chœur où trône le grand vitrail de Bazaine. Le bleu profond des uns s’accorde avec grâce aux tonalités ardentes de l’autre. Les impulsions vibratoires de l’un complètent le dynamisme sobre et contenu des autres. Et il y a là un lien avec le divin, quelles que soient les croyances et la vision du sacré de chaque artiste.

 
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