Trois millions d’euros. C’est la somme qui a été votée jeudi soir, au titre de « l’autorisation préalable pour la signature de contrats à procédure adaptée », affectée au dossier des travaux d’aménagement de la place Schneider au Creusot. Bref, c’est le début de la procédure pour lancer les grands travaux de requalification de cette place historique du Creusot. Au programme, beaucoup d’arbres, de l’ombre, moins de places de parking…
L’ombre du conseil municipal
Un projet né « d’une vaste consultation des habitants, ainsi que des commerçants. Cela a été long et compliqué à réaliser», a précisé David Marti, le président du CUCM, après l’intervention de sa vice-présidente, Évelyne Couillerot, en charge du dossier, et la remarque de Charles Landre, faisant entrer ce débat municipal dans les sphères du CUCM.
Mais c’est bien à un échange propre à la communauté urbaine que le président a dû prendre part. Fait rare dans cette enceinte, des maires ont levé la main pour s’opposer à une décision et exprimer un sentiment d’injustice.
Trois abstentions
Alain Ballot, le maire de Saint-Eusèbe, a tiré la première flèche. « Cela fait deux mandats que je demande une aide pour l’aménagement de la commune de Saint-Eusèbe, qui fait environ 400 m² ; deux mandats qui ont été refusés pour des raisons budgétaires. Et aujourd’hui, il faut signer un chèque de 3 millions d’euros pour refaire une simple place ! Alors que j’ai peut-être 50 000 ou 60 000 euros. Je m’abstiendrai donc sur ce vote. »
Quelques chaises à côté, Kader Atteyé, maire de Morey, lève lui aussi la main. « Je vais suivre le même chemin ! » Quand on a des petits projets qui ne coûtent pas cher, on nous dit « non », mais voter 3 millions d’euros pour les grandes villes parce que c’est pour l’attractivité, on fonce. » Même son de cloche pour Denis Beaudot, élu d’opposition à Saint-Vallier, qui vient en solidarité avec ses deux collègues élus.
L’attractivité des villes
Iniquité et injustice, David Marti ne veut pas trop en entendre parler. Le président de l’agglomération, maire du Creusot, avance l’argument de l’attractivité du territoire. « C’est un facteur incontestable d’attractivité pour la communauté urbaine. Et l’attractivité d’un territoire ne passe pas seulement par les centres-villes mais d’abord par les centres-villes. » Et David Marti de préciser : « Nous investissons dans toutes les communes, en proportion. Aucune commune n’a été oubliée. Le travail a été fait de manière équitable. »
La réunion s’est terminée par l’attribution de fonds pour aider à la rénovation des routes rurales. Un joli clin d’œil au débat.
