Le Musée des Beaux-Arts de Draguignan propose actuellement une exposition très particulière avec une histoire incroyable.
En effet, originaire du sud de la France, Marguerite Maeght connaît bien l’histoire de sainte Roseline, dont les miracles sont célèbres dans cette région. Elle décide alors de lui demander un petit-fils (elle a déjà plusieurs petites-filles). Son souhait exaucé, la collectionneuse et mécène se sentant redevable, fait appel à ses amis artistes les plus proches pour s’atteler à la restauration de la chapelle dédiée à la sainte, située aux Arcs-sur-Argens. Giacometti, Chagall, Bazaine et Ubac participeront à ce chantier et donneront à cet édifice une dimension céleste.
Le vœu de Marguerite Maeght est présenté au MBA de Draguignan jusqu’au 22 septembre.
Un ordre de son temps, un message universel
“Au cours des décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, l’Église a profondément révisé sa conception de la liturgie, selon laquelle l’art sacré n’était plus une production isolée des autres sujets, mais qu’il nous parlait de transcendance, de quelque chose de plus grand que nous-mêmes, à travers le geste mystérieux de l’artiste », souligne Yohan Rimaud. Puisque le message de sainte Roseline a toujours été celui de la table ouverte à tous et en particulier aux plus pauvres, la chapelle Sainte-Roseline, comme la Fondation Maeght, parviendra-t-elle, comme le soulignait André Malraux lors de son inauguration en 1964, à « créer par aimer l’univers dans lequel l’art moderne pourrait trouver à la fois sa place et cet au-delà qu’on appelait autrefois le surnaturel » ? La symbolique déployée dans la chapelle Sainte-Roseline embrasserait donc à la fois la foi d’un praticien et les fondements mêmes de la création artistique.
