A Paris, la couture cubiste de Viktor & Rolf, la couture lyrique de Yuima Nakazato – .

A Paris, la couture cubiste de Viktor & Rolf, la couture lyrique de Yuima Nakazato – .
A Paris, la couture cubiste de Viktor & Rolf, la couture lyrique de Yuima Nakazato – .

Au-delà des froufrous, volants et autres robes de princesse, la Semaine Paris Haute Couture dédiée à l’automne-hiver 2024/25, qui s’est achevée jeudi, a mis en avant des propositions plus expérimentales et contemporaines. Ce fut le cas de Balenciaga, parmi les noms les plus connus, mais aussi d’autres maisons, qui attirent de plus en plus l’attention, comme Viktor & Rolf avec une ravissante collection à l’esprit cubiste, ou Yuima Nakazato, via une mise en scène théâtrale presque mystique.

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Viktor & Rolf, automne-hiver 2024/25 – ©Launchmetrics/spotlight

Avec Viktor & Rolf, le vêtement explose, poussant toujours un peu plus loin le curseur vers une mode décalée et abstraite, voire artistique, avant-gardiste. Pour leur nouvel opus, Viktor Horsting et Rolf Snoeren se sont penchés sur leur passé, plus précisément sur leur deuxième collection haute couture, « Atomic Bomb » de l’automne-hiver 1998-99, créée il y a vingt-six ans et considérée comme leur premier véritable manifeste révolutionnaire, avec ses silhouettes bombées au sommet en forme de champignon atomique.

Mais ils ont voulu aller plus loin, en ne se limitant pas seulement à cette forme qui leur est chère définie par des hauts volumineux, comme l’illustre encore leur collection automne-hiver 2022. Cette saison, ils ont invité des mouvements aussi bien des aspects artistiques du cubisme et du constructivisme que des jeux d’enfants basés sur des formes géométriques simples. Il s’agit ici d’intégrer sphères, cubes, parallélépipèdes, cônes et autres pyramides dans des vêtements, qui sont le plus souvent ajustés au niveau du cou ou du torse, créant une distorsion géométrique du corps.

Les vêtements sont coupés dans de beaux tissus aux couleurs criardes ou dans des imprimés à gros pois et rayures. Avec ces épaules marquées et ces larges nœuds, ce mix and match punchy n’est pas sans rappeler un certain esprit des années 1980. Ainsi une housse à vêtements vert tendre se transforme en robe longue, tandis qu’un ballon géant en coton rouge à pois blancs fait office de corsage. Associé à un manteau court en tissu Vichy noir et blanc à manches bouffantes, il donne de la rondeur à la silhouette.

Une veste tétraèdre à carreaux, portée avec une mini-jupe, pointe dangereusement le nez vers l’avant, tout en relevant nettement les épaules, pour un look de footballeur américain. Ailleurs, des pantalons classiques en satin gris voient leur taille s’élargir à outrance prenant la forme d’une demi-sphère, une mini-robe rayée chic se resserre autour d’un col rectangulaire, tandis qu’un cylindre tissé en fils de cuivre fait office de manteau. Et que dire de cette robe de soirée en lurex doré, au torse gonflé en boule d’hélium, ou de ce haut accordéon au col fraise évasé extra-large ?

Derrière l’aspect ludique et le côté sculptural à grand impact visuel de cette collection intitulée « High abstraction », le duo de designers hollandais cherche avant tout à former des « compositions spontanées et légèrement absurdes, mêlant des éléments vestimentaires à l’abstraction, dans le « but de sortir l’esprit du spectateur du passé et d’encourager la libre exploration », indiquent-ils dans leur note d’intention.

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Yuima Nakazato, automne-hiver 2024/25 – ©Launchmetrics/spotlight

C’est une collection sombre et puissante, toute en rouge et noir, de Yuima Nakazato, qui est célébrée jusqu’au 5 janvier à la Cité de la Dentelle et de la Mode à Calais avec une exposition consacrée à ses précédentes créations. -des protections réalisées en 3D ou en textiles innovants. Le dessinateur japonais s’inspire d’Idomeneo, l’opéra de Mozart consacré à la tragédie du roi de Crète, pour lequel il a créé les costumes du spectacle de ballet présenté à Genève en début d’année sous la direction de Sidi Larbi Cherkaoui, et des siens. expérience pour le théâtre.

Influencé par cet univers lyrique, il transforme le podium de mode en scène de théâtre avec les danseurs du ballet de Genève recouverts de gros boutons pendentifs en céramique dorée, qui claquent à chacun de leurs mouvements, tandis que les mannequins, femmes et hommes, déambulent d’un pas solennel, s’arrêtant pour retirer leurs lourds manteaux ou leurs longues capes noires majestueuses, avant de dévoiler de sinueuses tuniques en toile d’araignée en macramé rouge sang.

Parfois ces manteaux sont portés à l’envers, dévoilant une doublure précieuse en tissu tapisserie aux motifs rouges. Ailleurs, une épaisse corde rouge s’enroule autour du cou et du torse. Le mouvement est également marqué par de longues franges qui ondulent en colliers-parures, nouées autour de la taille en tablier, ou encore suspendues à des bracelets fixés au haut des bras. Le côté antique de ces silhouettes élancées, presque tribales, est accentué par des sculptures-bijoux réalisées en céramique par le styliste et son équipe, avec de l’argile japonaise.

Toujours à la pointe des textiles technologiques qu’il associe à des procédés artisanaux, Yuima Nakazato confirme son engagement à limiter son impact environnemental en utilisant dans cette collection un tissu mixte, composé à 70% de coton et à 30% de fibres Brewed Protein™, développé par Spiber, profitant de la technologie avancée d’impression à jet d’encre pigmentaire du japonais Epson pour créer ses motifs. Né d’un père sculpteur et d’une mère joaillière, le créateur a étudié à l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers, créant sa marque en 2015, qu’il présente à la Paris Couture Week depuis 2016.

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