La Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud (CCIRS) et les acteurs économiques de la région se préparent à l’agrandissement du port de Montréal à Contrecœur et se montrent enthousiastes face au projet.
« Ce projet d’envergure est appelé à transformer notre paysage économique et à consolider le statut de la Rive-Sud comme plaque tournante d’une chaîne d’approvisionnement plus résiliente et plus verte au Québec, au Canada et en Amérique du Nord », a déclaré Jean-François Lévesque, PDG du CCIRS, dans un communiqué.
Ce communiqué est appuyé par d’autres signataires, dont les maires des municipalités de la région et les représentants de la MRC Marguerite-D’Youville, ainsi que Martin Damphousse, président de l’Union des municipalités du Québec, Philippe Noël, vice-président, Affaires publiques et économiques de la Fédération des chambres de commerce du Québec, et Véronique Proulx, PDG des Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ).
« Nous croyons fermement que le Port de Montréal à Contrecœur est une infrastructure stratégique pour la région et que son agrandissement constitue une étape cruciale pour notre développement économique puisque plusieurs secteurs d’avenir, comme ceux de l’alimentation et des batteries, pourront bénéficier d’une connexion internationale », a ajouté Jean-François Lévesque.
Le communiqué prévoit que selon des études, l’agrandissement du port de Montréal à Contrecœur générera plus de 8 000 emplois directs et indirects pendant la phase de construction, et créera plus de 1 000 emplois permanents une fois le terminal opérationnel, allant des ouvriers aux construction aux professionnels de la logistique, notamment aux spécialistes de l’environnement et aux techniciens des transports.
Le projet de Contrecoeur, estimé à 1 milliard de dollars, prévoit la création d’un terminal à conteneurs ultramoderne capable de traiter 1,15 million de conteneurs EVP (équivalent vingt pieds) par année.
Une opportunité pour les transporteurs
Cet agrandissement devrait apporter de nombreuses opportunités pour le développement des infrastructures de transport sur la Rive-Sud, mais également pour l’économie globale de la région. Plusieurs transporteurs locaux le voient.
« Nous sommes conscients de l’apport que le Port de Contrecoeur apportera à la région », a déclaré Jacques Dulude, PDG d’AGD Verchères, une entreprise située dans la ville voisine. « Nous sommes prêts à contribuer au développement du Port de Contrecoeur avec nos infrastructures et notre flotte de camions. »
C’est aussi le sentiment de Patrick Turcotte, le président du Groupe TYT. « Dès que le Port sera opérationnel, tous les entrepôts et la logistique qui gravitent autour de Contrecœur en bénéficieront, mais aussi les restaurants, les hôtels et les commerces qui desserviront ce trafic aujourd’hui inexistant. Ce sera excellent pour l’économie de la région.
Les deux transporteurs préparent l’ouverture du port. AGD Verchères a notamment acquis un terrain supplémentaire pour créer un stationnement et une cour de stockage. Le Groupe TYT a construit un entrepôt à Contrecœur.
Des défis à relever
Malgré l’enthousiasme suscité par les projets, certaines problématiques se posent avec l’agrandissement du port.
Patrick Turcotte prédit qu’un agrandissement du port de Montréal sur la Rive-Sud permettra d’éviter la congestion et beaucoup de travaux routiers. « C’est sûr que le fait d’avoir le port de Montréal à Contrecœur va désengorger les principales artères de Montréal. En ce moment, on ne se le cache pas : la circulation à Montréal est un véritable cauchemar. »
Jacques Dulude s’inquiète toutefois de voir une augmentation de la circulation dans le secteur. « Il est certain que le réseau routier sera favorable avec l’autoroute 30, mais il faudra penser à mettre trois voies de Contrecœur à la 20, car il risque d’y avoir beaucoup de circulation.
Le PDG d’AGD Verchères s’inquiète également des nombreux retards dans l’ouverture du port ainsi que de la difficulté qu’auront certaines entreprises à s’implanter dans le secteur en raison du manque de terrains dézonés.
Il note également l’opposition de certains citoyens au projet, notamment sur le plan environnemental. « Il y a eu aussi des manifestations environnementales pour protéger la faune marine, souligne Jacques Dulude. C’est un enjeu important mais qui, je crois, a été réglé avec les études qui ont été faites. Il y a encore des citoyens qui s’opposent à la venue du Port. »
