La Commission municipale blâme le directeur général de Beaulac-Garthby

La Commission municipale blâme le directeur général de Beaulac-Garthby
La Commission municipale blâme le directeur général de Beaulac-Garthby

Lors d’une allocution le 2 avril dernier, la directrice Claude Lebel a effectivement exprimé une plainte en séance contre les conseillères Christina Pinard et Manon Jolin, mais les propos rapportés dans celle-ci sont « exagérés », selon l’analyse du Service des enquêtes et des poursuites en intégrité municipale de la CMQ, qui a mené l’enquête. Aujourd’hui, elle demande notamment à M. Lebel de s’excuser.

« Ce comportement contrevient à son obligation de réserve et de loyauté et constitue un manquement grave aux normes d’éthique et de déontologie qui lui sont applicables », indique le rapport du 20 juin, qui La galerie j’ai reçu une copie.

Dans la lettre en question, toujours disponible sur le site de la Municipalité, M. Lebel accuse les deux conseillers de l’avoir « espionné et mis à l’épreuve » depuis son entrée en fonction en 2022. Il parle d’attaques contre lui et d’autres employés municipaux, l’une d’elles allant « jusqu’à pousser un employé à démissionner ».

Attaque ou question légitime ?

Il s’agit d’une des allégations qui a été jugée exagérée par l’enquête de la CMQ. Après vérification, la démission en question n’est en effet « pas attribuable à l’intervention des conseillers lors de la séance du conseil », selon le rapport, qui conclut que c’est plutôt à l’annonce de sa suspension pour fins d’enquête que l’employée a démissionné.

Lors d’un autre événement où le DG déplore que la conseillère Christina Pinard « ait directement attaqué [lui]» en séance, le CMQ juge après analyse que « la question du conseiller était légitime et la façon de faire n’était pas irrespectueuse ».

Le DG a conclu sa lettre par un appel sincère à tous les élus. « Nos employés démissionnent, tombent malades et arrivent au travail avec l’impression que rien ne va plus. Alors, aujourd’hui, je demande au conseil d’administration de me licencier si ma performance ne le satisfait pas. Dans le cas contraire, je demande protection à ceux qui souhaitent me l’accorder. La santé de ma famille et la mienne est en jeu », a-t-il déclaré.

La communication, présentée comme une « plainte » contre les conseillers Pinard et Jolin, a ensuite été publiée sur les réseaux sociaux de la Municipalité « où les citoyens débattent dans la section commentaires », décrit également le rapport. Certains commentaires ont ensuite été supprimés sans explication, dont celui de la salariée démissionnaire qui souhaitait corriger les raisons de son départ.

Le DG aurait pu utiliser d’autres moyens pour exprimer ses inquiétudes, note également la Direction des enquêtes et des poursuites en matière d’intégrité municipale. « Le directeur général ne pouvait ignorer le contexte politique difficile qui perdure au sein de la Municipalité depuis plusieurs mois. Ainsi, en portant des accusations publiques contre les deux conseillers, il participe à la compétition politique », écrivent les auteurs du rapport.

Pour mettre les choses en contexte, la CMQ dit observer l’existence de « clans informels » à l’hôtel de ville de Beaulac-Garthby, principalement divisés entre les deux conseillers et l’équipe majoritaire du maire Gilles Drolet.

Ses recommandations proposent entre autres que la DG suive une formation sur l’éthique et la déontologie applicable aux employés municipaux et que la Municipalité adopte un règlement visant à prévenir le harcèlement psychologique et à traiter les plaintes.

Le CMQ recommande également que Beaulac-Garthby mandate un « tiers qualifié » pour aider à la gestion des conflits et soutenir le directeur général dans ses tâches. Le ministère des Affaires municipales aurait pu jouer ce rôle, mais le maire Drolet a déjà indiqué qu’il ne considère pas qu’il soit « l’acteur approprié », d’où la notion de tiers qualifié.

Il n’a pas été possible de joindre la municipalité pour commenter jeudi.

L’un des conseillers soulagés

En fin de journée, la conseillère Christina Pinard a partagé un profond « soulagement » suite à la lecture de ce rapport. Parlant des événements du 2 avril, elle s’en souvient comme d’un « coup dur » psychologique. « J’ai dû m’expliquer à plusieurs reprises par la suite. Quand des gens proches de toi doutent… ça fait mal », a-t-elle partagé.

Mme Pinard aurait aussi souhaité, contrairement au maire, que le Ministère vienne en appui à la Municipalité. Si l’enquête de la CMQ porte presque exclusivement sur le directeur général de Beaulac-Garthby, l’élue estime que la situation dépasse tout de même une seule personne.

Globalement, Mme Pinard estime que « la Commission a fait son travail » avec cette enquête, qui rétablit la vérité, selon elle. L’édile dit maintenant espérer que le climat puisse s’améliorer dans Beaulac-Garthby, alors qu’elle dit ressentir à plusieurs reprises un « climat d’exclusion » depuis le début du mandat, qui rend le travail des élus « moralement difficile ».

Et ce n’est « pas seulement à Beaulac-Garthby que cela se produit », affirme-t-elle aussi, parlant de la nécessité de trouver des solutions partout au Québec pour assainir les climats dans les hôtels de ville et améliorer la gouvernance municipale, revendications d’une coalition d’élus dont elle en fait partie.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les résultats sont là à Vernon – .
NEXT Copa América | Le Canada affrontera le Venezuela et le Mexique éliminé