quand un ministre suisse ose enfin retourner en Chine

Publié le 28 juin 2024 à 15h01

Après une sécheresse diplomatique de plus de cinq ans, la Suisse renoue pleinement avec la Chine. Du 1er au 5 juillet, le ministre de l’Economie, Guy Parmelin, se rendra à Pékin, Shanghai, Shenzhen et Hong Kong, accompagné d’une délégation d’une trentaine de représentants de l’économie et d’une dizaine du monde scientifique. Objet principal de cette visite : la modernisation de l’accord de libre-échange signé il y a dix ans et qui reste unique en Europe continentale. Il fait l’objet de vives critiques en Suisse, où des manquements en matière d’environnement et de droits humains sont pointés. Pékin serait ouvert à des discussions pour l’étendre à de nouveaux domaines, notamment le commerce électronique.

“Du côté chinois, nous voyons un intérêt” à réviser l’accord, expliquait en début de semaine le chef du Département fédéral de l’économie, de l’éducation et de la recherche (DEFR) à l’agence Keystone-ATS. Les difficultés économiques actuelles de Pékin et le récent accord de libre-échange signé entre l’Inde et l’AELE favoriseraient le dialogue. Dans un communiqué de presse, le DEFR indique que la Chine est le troisième partenaire commercial de la Suisse, avec un volume d’échanges bilatéraux de 33 milliards de francs. “Et même 59 milliards si l’on inclut le commerce des métaux précieux”, précise-t-on. Il s’agit principalement des exportations d’or de la Suisse vers la Chine, qui s’élèveraient donc à environ 26 milliards de francs.