[HOMÉLIE] Pierre et Paul, deux saints très ringards – .

En ce samedi, la fête solennelle des apôtres Saint Pierre et Saint Paul permet de déployer la liturgie comme un dimanche : Gloire, je crois et quatre lectures de la Bible. C’est la deuxième fois cette semaine après la solennité de la nativité de saint Jean-Baptiste. En ces jours de célébration, la liturgie de l’Église répand encore davantage dans les âmes la grâce divine, les lumières du Ciel, les bénédictions que le Bon Dieu veut nous accorder très largement.

Deux hommes avec leurs origines

Mais pourquoi l’Église célèbre-t-elle la fête de saint Pierre et de saint Paul ? Parce que ces deux hommes ont joué un rôle primordial dans la diffusion de la Bonne Nouvelle, chacun à sa manière, chacun selon son charisme ! Le Seigneur Jésus a voulu s’appuyer sur les hommes pour diffuser l’Évangile après son retour auprès de son Père : les apôtres, les disciples et ensuite, après eux, ceux qui seraient touchés par le message. Parmi eux, saint Pierre occupe une place particulière : il est le chef de la petite Église naissante, autorité qu’il a reçue directement de Jésus. La phrase orne encore la face intérieure de la coupole de la basilique Saint-Pierre de Rome : « Tu es Pierre et sur ce rocher je bâtirai mon Église et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. » Et puis il y a Saint Paul qui a ce statut particulier d’avoir été choisi directement par le Seigneur à travers une vision, ce qui lui vaudra d’être considéré comme un membre à part entière du collège des apôtres même s’il n’a jamais marché aux côtés de Jésus durant sa vie sur terre. . Deux hommes avec leur parcours, leur histoire, leurs qualités et leurs défauts. Nous y reviendrons dans un instant.

Les colonnes de l’Église

Un autre aspect à souligner : tous deux sont morts pour le Christ : ils sont martyrs, c’est-à-dire qu’ils ont offert leur vie, comme Jésus, Saint Pierre crucifié la tête en bas au Cirque du Vatican, et Saint Paul, décapité d’un coup d’épée, en raison de sa citoyenneté romaine. ce qui lui a épargné la mort ignominieuse par crucifixion. C’est pourquoi l’Église accorde une place d’honneur à ces deux hommes dans le calendrier liturgique et nous invite à les célébrer solennellement et à recourir à leur prière : leur courage, leur fidélité sont pour nous un exemple, un modèle à suivre !

Demandons à ces deux saints, si humains finalement, de nous aider à choisir aussi le Christ et à le choisir pour toujours.

Saint Pierre et Saint Paul sont surnommés « les deux colonnes de l’Église ». Historiquement, théologiquement, ils ont chacun accompli leur mission, joué leur rôle. Ils obéirent au commandement du Seigneur : « Allez, enseignez toutes les nations ; baptise-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. (Mt 28, 19). C’est pourquoi sur la place Saint-Pierre, mais aussi dans la cour intérieure de la basilique Saint-Paul hors les murs, pèlerins et touristes peuvent admirer les statues de ces deux grands apôtres qui semblent se répondre. Et si vous y prêtez bien attention, vous remarquerez que c’est aussi le cas dans beaucoup de nos églises : Saint Pierre, d’un côté, avec sa barbe ronde et ses clés à la main et, de l’autre côté, face – en face, Saint Paul avec son crâne chauve, sa longue barbe de pharisien pointue et sa grande épée tranchante.

Avec leurs qualités et leurs défauts

Et pourtant… oui, elles sont belles, imposantes, dignes de respect, mais on sait très bien qu’elles n’ont pas toujours été les modèles qu’elles sont devenues. Simon Pierre, le si sûr de lui, pêcheur à grande gueule qui se permet de gronder Jésus lui-même… mais qui s’enfuira pitoyablement après avoir blessé un des serviteurs du grand prêtre au jardin des oliviers et qui reviendra tout penaud quand le Seigneur apparaît sur les rives du lac de Galilée. Et Saul de Tarse, le pharisien fanatique et obsédé, qui s’accusera d’avoir jeté en prison les disciples de la Voie et de les avoir persécutés jusqu’au sang. Et avec cela un personnage impossible, au point que tous ses compagnons de voyage finiront par le quitter. Bref, des hommes… avec leurs qualités et leurs défauts. Ni mieux ni pire que les autres… même s’ils restent tous les deux assez « ringards », chacun dans son domaine. Bien! Le premier a été explicitement désigné comme chef de l’Église et est considéré comme le premier pape, et l’autre est l’apôtre des païens, des gentils, des non-juifs, probablement l’un des évangélistes les plus efficaces et en même temps l’un des qui aurait établi, institutionnalisé l’Église naissante. Pas mal pour deux hommes inutiles, non ? En fait, tous deux se sont convertis, dans le sens où ils ont choisi le Christ et ils ne s’en sont pas écartés… au point de se donner tout entiers dans le martyre.

Le choix du Christ

Demandons aujourd’hui à ces deux saints, si humains au fond, de nous aider nous aussi à choisir le Christ et à le choisir pour toujours, à l’aimer, à le servir et à proclamer son nom très saint. Il n’est pas sûr que les catholiques du siècle prochain nous représenteront en vitraux, en statues et donneront notre nom aux églises, mais si choisir le Christ, c’est viser la sainteté, alors allons-y gaiement, de tout notre cœur !