Dimanche 9 juin, l’équipe de France de football dispute son dernier match de préparation avant l’Euro qui doit bientôt débuter en Allemagne. Le match qui débute à 21 heures est censé être diffusé sur TF1 après la soirée des élections européennes. Mais lorsqu’ils allument leur télévision, les fans des Bleus ont une surprise : ce n’est pas Kylian Mbappé qui apparaît à l’écran mais Emmanuel Macron. Depuis l’Élysée, le chef de l’État annonce la dissolution de l’Assemblée nationale et la tenue d’élections législatives les 30 juin et 7 juillet.
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J’aime le programme de TF1La France est en pleine tourmente. Pour la première fois depuis 1997, un président de la République a choisi la dissolution. Avec une campagne de trois semaines, la plus courte de la Ve République, Emmanuel Macron espère surprendre ses adversaires. Mais le pari n’en est pas moins risqué compte tenu du résultat des élections européennes ; les électeurs viennent de placer la liste du Rassemblement national très largement en tête des élections européennes, loin devant celle de la majorité présidentielle et une gauche dispersée.
François Ruffin appelle au Front populaire
Pour ces derniers, la dissolution intervient à un très mauvais moment. Deux ans après la création du Nupes, l’alliance de gauche s’est complètement désagrégée en raison de divergences stratégiques mais aussi de divergences fondamentales révélées par le contexte international.
Partis en ordre dispersé aux élections européennes, La France insoumise, le Parti socialiste, les écologistes et le Parti communiste n’ont pas ménagé leurs coups les uns contre les autres. Quelques minutes avant la dissolution, ses représentants se battaient encore sur les plateaux de télévision. Divisée, la gauche risque gros. François Ruffin l’a bien compris. Invité sur BFMTV En réaction à la dissolution, le député de la Somme critique Emmanuel Macron, qu’il décrit comme « fou du chef de l’Etat » mais appelle surtout à « Front populaire »en référence à l’alliance de gauche arrivée au pouvoir en 1936 pour lutter contre l’extrême droite.
Le lendemain, les dirigeants de la gauche se sont retrouvés. La réunion n’a pas eu lieu au siège de La France Insoumise comme en 2022 mais à celui des Écologistes. Le rapport de force n’est, en effet, plus le même qu’il y a deux ans. A l’époque, porté par le résultat de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, LFI avait imposé ses conditions à ses partenaires. Cette fois, c’est au Parti socialiste de bomber le torse après le résultat de sa liste aux élections européennes.
A la surprise générale, les quatre principaux partis de gauche se sont mis d’accord en une journée sur le principe d’une alliance électorale malgré les quelques réserves émises par Raphaël Glucksmann, encore marqué par les attaques des Insoumis à son encontre pendant la campagne et qui a suggéré le nom de Laurent Berger comme futur Premier ministre. La proposition a fait un flop. Quoi qu’il en soit, la gauche a entamé des négociations sur le découpage des circonscriptions et la construction d’un programme commun.
Le RN « prêt à gouverner »
Rien de tel au Rassemblement national. Marine Le Pen le répète, son parti est déjà en ordre de marche et ” prêt “ Gouverner. Le parti d’extrême droite issu du Front national n’a jamais semblé aussi proche du pouvoir. La fille de Jean-Marie Le Pen affirme toutefois qu’elle n’est pas candidate au poste de Premier ministre, préférant se réserver pour l’élection présidentielle de 2027. Si le RN obtient la majorité, c’est Jordan Bardella, président du RN, qui se porterait candidat à Matignon.
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