Sanofi veut tourner la page de près d’un siècle de présence dans cette commune du sud de la petite couronne. Le géant français de l’industrie pharmaceutique et biotechnologique a pour objectif de quitter son campus de 52 000 mètres carrés à Gentilly (94), qu’il occupe depuis 2016.
Alors que la direction de Sanofi avait déjà pris ses distances avec ses équipes en s’implantant en 2022 à deux pas de l’Arc de Triomphe, le long de l’avenue de la Grande-Armée, le groupe souhaite faire venir à La Défense près de 3 000 collaborateurs (services commerciaux, Manufacturing & Supply directions, fonctions corporate, etc.) sur les 3 700 actuellement présents à Gentilly. Le reste des effectifs (Recherche et Développement) devrait rejoindre le site de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), où la R&D est déjà implantée.
Si le bail de Sanofi avec l’assureur MACSF court jusqu’en 2030, une clause permet au laboratoire de s’en débarrasser sans pénalité à partir de 2027. Une opportunité que Sanofi compte saisir pour quitter Gentilly. Le groupe a donc jeté son dévolu sur l’immeuble CB3 à La Défense.
Mais d’ici là, l’ancien siège de Technip, construit à la fin des années 1970 et ayant abrité les services de la Société Générale jusqu’en 2016, devra être modernisé. Un premier projet de restructuration avec une valorisation du bâtiment avait été envisagé par AEW Europe avant d’être avorté en pleine pandémie. Depuis, l’actif a été racheté par Icawood, qui prévoit une rénovation majeure – sans ajout de nouveaux étages – afin de transformer CB3 en un bâtiment à faible empreinte carbone.
Entièrement restructuré, le bâtiment réinventé par l’agence Ateliers 2/3/4/ offrira une surface tertiaire d’environ 33 000 mètres carrés (34 400 mètres carrés au total) s’articulant autour d’un vaste patio. Le bâtiment sur sept niveaux offrira à ses occupants les services habituels, avec des restaurants, un espace fitness et un grand auditorium. La façade actuelle en verre et métal laissera place à un habillage mêlant verre et bois. A son sommet, CB3 proposera un toit accompagné d’une offre de restauration. Une grande cellule commerciale de 1 450 mètres carrés directement accessible depuis le parvis complètera également l’ensemble.
Un programme qui a donc convaincu Sanofi d’y installer ses équipes à l’issue des travaux, d’ici 2027. Si Courbevoie, où est implanté CB3, peut espérer accueillir Sanofi dans les années à venir, Gentilly déplore ce départ prévu, mais pas encore définitivement. agi. Le maire communiste, Fatah Aggoune, n’a pas hésité à parler de « trahison » de la part de Sanofi. « De nombreux investissements publics sur notre territoire en termes d’aménagement ou encore de transports en commun ont également été réalisés en tenant compte de ces besoins. [ceux de Sanofi] », s’insurge la ville. Et pour l’édile, « l’avenir économique de [notre] région, il ne s’agit pas de concentrer toutes les richesses et l’activité économique en un seul lieu, à l’ouest de Paris. Avec ce départ, la ville devrait perdre une ressource fiscale importante.
Un projet de transfert de bureaux à La Défense que la CFDT ne comprend pas. « Nous sommes très en colère. On ne comprend pas pourquoi il faut bouger», s’agace Laurence Titeux, élue CSE à la CFDT, dénonçant un nouveau changement de stratégie du groupe. Car comme toujours dans ce type de déménagement, parmi les salariés, il y a des perdants et des gagnants en termes de temps de transport. A ce jour, la direction de Sanofi n’a pas encore réalisé d’étude d’impact, selon la CFDT.
Contacté, Sanofi confirme ce projet de relocalisation afin d’« offrir des conditions de travail optimales » à ses salariés. Si Sanofi va se délester de sa filiale Opella, connue pour Doliprane, le groupe se veut rassurant en affirmant que sa réorganisation immobilière n’aura “aucun impact sur le nombre de postes au sein de chacune des activités et sites concernés” et ne se cache pas. donc pas un énième plan social.