Le début de saison a-t-il pris l’eau à Vichy ? – .

Le début de saison a-t-il pris l’eau à Vichy ? – .
Le début de saison a-t-il pris l’eau à Vichy ? – .

Les professionnels souffrent d’une météo maussade depuis le printemps. En première ligne, les guinguettes des bords de l’Allier, et les activités de plein air.

Pour Orlane Gianola et Clément Caillot, ce fut la douche froide. Le couple a repris cette année le Carré Bonita, bar, café, snack et mini-golf au bord de l’Allier, ouvert depuis mi-mars, et la guinguette de la Fierté, rebaptisée La Pastille, qui n’a accueilli ses premiers clients qu’en Juin. « Nous avons eu de grands moments de désespoir. On ouvrait parce que c’était important de montrer qu’on était là, mais parfois c’était pour trois cafés et on était gelés, en doudoune.

Pour eux, comme pour les autres professionnels du tourisme, ce début de saison 2024 est une surprise. Et pas une bonne. Heureusement, les clients du minigolf, principalement des parents de la ville, sont heureux d’y emmener leurs enfants, même sous la pluie.

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Les salaires pèsent sur le budget

Olivier Pedretti est le gérant du Chill, un bar-restaurant situé au pied du pont Jacques-Chirac. « Nous travaillons uniquement en extérieur, donc nous sommes vraiment impactés : nous n’avons pas de plan B. » Outre l’impossibilité d’ouvrir une terrasse sous la pluie, et l’absence de clients lorsque le mauvais temps menace, c’est le salaire qui pèse sur le budget des guinguettes. Car une fois l’équipe constituée en début de saison, le facteur humain n’est plus une variable d’ajustement. « C’est ce qui coûte le plus cher. Quand le temps est mauvais, nous avons besoin de moins d’employés, mais si nous n’en avons pas quand il fait beau, nous fournissons un service de mauvaise qualité.»

Les saisonniers de la rive droite restent encore philosophes. « Cela ne dépend pas de nous, concède Orlane Gianola, et nous avons eu de la chance, car le beau temps est tombé sur les longs week-ends de mai. Au moins ce début de saison ne nous aura pas fatigué ! Nous sommes motivés : dès qu’il fait beau, tout va bien, les gens et le moral sont au rendez-vous ! »

En centre-ville, ils sont pénalisés par les travaux. Sur les bords d’Allier, par la météo.

Le patron de Chill préfère aussi « regarder le verre à moitié plein ». Avec tous les événements que nous organisons, cela fonctionnera si nous avons la météo de notre côté. Et puis, on fait généralement des arrières-saisons qui sont belles, même s’il y a un changement d’heure. » Le couple du Carré Bonita compte aussi « tourner le plus loin possible ». Comme on a raté le début de saison, peut-être que cela sauvera les meubles. »

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L’intersaison, un joker sur lequel comptent aussi les restaurateurs de la rive gauche. Même si, avec des établissements partiellement couverts et une très grande capacité d’accueil, la météo a moins d’influence sur leur chiffre d’affaires.

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« Le mauvais temps nous retient »

Christelle Charles est la propriétaire de Chez Mémère, un groupe de trois restaurants, dont deux « vrais » : « Quand je vois mes collègues sur les berges, je me dis « les pauvres »… Bien sûr que le mauvais temps nous pénalise, on a moins de passage, et je n’ai pu ouvrir le Chalet, la partie extérieure du restaurant, qu’en juin, même si c’était prévu. Mais on est ouvert toute l’année, donc ça se rattrape. »

Édouard Malhuret, propriétaire d’Atmosphère, est encore plus positif : « Nous affichons chaque jour complet. J’ai l’impression que les gens s’amusent encore plus avec ce mauvais temps. Nous préparons donc 150 à 200 repas chaque jour, même si nous avons le personnel pour en préparer 500. »

Rassurantes ou pas, les tendances nationales montrent en tout cas que la météo du début de saison impacte le tourisme sur 80 % du territoire français. Il ne reste donc plus qu’à espérer profiter d’un été au bord de l’eau, mais au sec.

Pour Vichy Destinations, « les incertitudes sont nombreuses »

Le directeur adjoint de l’Office de Tourisme de Vichy, Adrien Southon, s’attendait à une année « de transition », mais ce début de saison s’avère particulièrement surprenant. Les désagréments liés aux travaux en centre-ville étaient attendus.

« Nous savions que 2024 serait une année de transition, notamment pour les terrasses du centre-ville, avec tous les travaux engagés. Nous avons également un établissement thermal en construction, ce qui a évidemment un impact sur la fréquentation en ville. »

Adrien Southon (directeur adjoint de l’Office de Tourisme.)

Mais la météo automnale n’était pas attendue au programme. Les guinguettes souffrent du mauvais temps, les activités de loisirs n’ouvrent pas tout de suite… « Les réservations ne sont pas au beau fixe. Ce qui fait notre particularité à Vichy, ce sont nos activités de plein air. Ce qui nous sauve, ce sont les compétitions sportives ou les événements comme les Fêtes de Napoléon III, qui remplissent encore la ville. »

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Les élections, un perturbateur de la fête

Autre facteur, qui perturbe également le début de saison : la dissolution de l’Assemblée nationale et les élections législatives anticipées. « J’ai entendu dire par les hôteliers que les gens annulaient leurs réservations pour aller voter. Je ne sais donc pas à quoi ressemblera la première semaine de juillet, entre les deux tours… Il y a beaucoup d’incertitudes. »

Mais Adrien Southon se veut optimiste : « Il faut maintenir le cap, car c’est une année olympique, et nous avons beaucoup à proposer cet été. » Et si la météo du début de saison est capricieuse, il veut croire à une amélioration cet été. « Si nous voyons que la météo est clémente, nous ajusterons nos actions pour attirer le public, même si nos campagnes d’affichage à Lyon et Paris sont déjà lancées. Dans tous les cas, nous essaierons de prolonger la saison au maximum. Et malgré tout, nous recevons beaucoup d’appels pour cet été. »

Sandrine Gras
Photos François-Xavier Gutton

 
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