A Paris, le plafond de verre du Rassemblement national peut-il être brisé ? – .

A Paris, le plafond de verre du Rassemblement national peut-il être brisé ? – .
A Paris, le plafond de verre du Rassemblement national peut-il être brisé ? – .

Tout est allé très vite pour Arnaud Dassier, candidat de l’alliance Les Républicains et le Rassemblement national dans la 4e circonscription de Paris. « Je n’avais que deux heures pour prendre ma décision », révèle-t-il au JDD. Son directeur de campagne, Robin Padilla, ajoute : « Imaginez le coût qu’entraînerait l’impression urgente de tracts. Tout était plus compliqué avec la pression du temps. Mais nous étions tous dans la même situation. Depuis le 9 juin et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, le trentenaire n’a pas chômé : il a dû réunir une équipe, mobiliser des militants, trouver des managers, concevoir et imprimer des tracts, et surtout, mettre au point une stratégie de campagne efficace.

Ce travail intensif vise à convaincre, lors d’une campagne rapide, les électeurs d’une circonscription qui comprend des quartiers huppés s’étendant de la Porte Dauphine à Chaillot au nord du 16e arrondissement, et des Ternes à Plaine Monceau au sud du 17e. Ce quartier, situé à l’ouest de la ville, reste, contrairement au reste de la France, largement résistant à la fête de la flamme. En 2022, les habitants ont choisi Astrid Panosyan-Bouvet, candidate de la majorité présidentielle. Le RN n’a obtenu que 3,68% des voix au premier tour des élections législatives.

Malgré l’alliance, une union des droits ratée

Samedi 22 juin, sur le marché de l’avenue du Président Wilson, près d’Iéna, le candidat LR-RN Arnaud Dassier arpente les stands. Un homme s’empare du tract que lui tend l’entrepreneur de 55 ans et s’exclame : « Ah ! L’Union enfin, il était temps ! « L’union de la droite ? Sur le papier, peut-être. Outre la tête du candidat, le tract montre les visages du (toujours) président des Républicains Éric Ciotti, du président du RN Jordan Bardella et de la nouvelle députée européenne élue Marion Maréchal. Dans la réalité, il y aura pourtant trois candidats différents à droite : Arnaud Dassier, Olivier Courtois pour Reconquête, et Geoffroy Boulard, maire du 17e arrondissement pour LR.

« Reconquest a refusé de retirer son candidat, cela pourrait me coûter le second tour », s’inquiète Arnaud Dassier. Une inquiétude qui semble justifiée étant donné qu’en 2022, le parti d’Éric Zemmour avait remporté plus de 8 % des voix au premier tour de ce même scrutin dans cette circonscription. Après deux heures de distribution de tracts, le candidat Reconquête présent sur ce même marché, Olivier Courtois, explique que « le RN n’a jamais gagné à Paris » en dénonçant le « pressions ” qu’ils auraient reçu pour retirer sa candidature et en assurant ne pas le faire ” ça fait des jours « Des échanges de messages entre les deux candidats que le JDD a pu consulter. Moins pressé, Arnaud Dassier a envoyé à Olivier Courtois plusieurs longs messages tentant de justifier l’intérêt de l’union des droites et évoquant la possibilité qu’aucun des deux ne soit au second tour. Des messages explicatifs souvent restés sans réponse.

Côté LR, Brigitte Kuster, députée du 4e arrondissement de Paris entre 2017 et 2022, rencontrée ce même matin sur le même marché, élabore sa théorie. ” La Reconquête et le RN vont s’embraser et on sera au second tour ” anticipe l’ancien député, venu faire campagne pour le maire du XVIIe arrondissement, Geoffroy Boulard. Robin Padilla évoque la possibilité d’une course à quatre au second tour qui placerait le Nouveau Front populaire, Ensemble, LR et l’alliance LR-RN sur le ring. Qu’en disent les habitants ?

Le reste après cette annonce

Des échanges bienvenus et constructifs

Au bout de l’avenue du Président Wilson, le candidat s’entretient avec un ancien professeur d’histoire littéraire, âgé de 70 ans. ” Je suis tout à fait d’accord avec vous, mais vous auriez intérêt à parler de l’impôt sur les successions. C’est la priorité de tous ici. On ne peut rien laisser à nos enfants qui commencent leur vie avec des dettes impossibles. » Après quelques minutes de conversation avec un électeur déçu d’Emmanuel Macron, le chef d’entreprise candidat, très à l’aise sur les sujets économiques, conclut : « Tu as raison, tu m’as réveillé sur le sujet de l’héritage, il faut qu’on en parle. »

Plus haut, devant le stand d’un poissonnier, la candidate croise Shoshana Goldhart, l’épouse de Roger Cukierman, ancien président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). ” je suis contre les extrêmesdit-elle en exprimant ses réserves. Des membres de ma famille sont morts pendant l’Holocauste. J’ai même entendu dire que Jordan Bardella avait un tatouage de Goebbels. » « Aujourd’hui, le RN n’est pas extrêmerétorque Arnaud Dassier. La vraie menace, c’est le Nouveau Front populaire, c’est Jean-Luc Mélenchon. Surtout quand on regarde le comportement de certains cadres de LFI depuis le 7 octobre. Regardez ce qu’ont dit les Klarsfeld. » A la fin de la conversation, Shoshana décide de prendre le tract d’Arnaud Dassier et lui demande de lui rappeler son nom. Pour mieux s’en souvenir le 30 juin ?

 
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