suspension d’une nouvelle usine Daikin près de Lyon

suspension d’une nouvelle usine Daikin près de Lyon
suspension d’une nouvelle usine Daikin près de Lyon

« C’est une victoire sans précédent dans la lutte contre les émissions de PFAS ». C’est ainsi qu’a réagi Maître Sébastien Bécue, avocat de l’association Bien vivre à Pierre-Bénite, dans la presse. Avec deux autres collectifs (Notre Affaire à Tous – Lyon, et PFAS contre Terre), l’association a attaqué devant le juge des référés un arrêté préfectoral qui avait autorisé l’extension d’une usine de la société Daikin Chemicals située dans la commune d’Oullins-Pierre- Bénite, près de Lyon.

L’usine, qui devait fabriquer des polymères additifs « pré-compoundés » à base de PFAS, et notamment des caoutchoucs utilisés comme matériau dans diverses industries (automobile, agroalimentaire, numérique…), avait été validée par les autorités administratives. Ces dernières estimaient que l’extension ne devait pas entraîner de rejets polluants supplémentaires. Mais les preuves s’accumulant sur l’impact écologique et sanitaire des PFAS, reconnus toxiques et cancérigènes par le Centre international de recherche sur le cancer, le juge a estimé que les conditions permettant de garantir la sécurité des riverains n’étaient pas réunies, notamment en raison de l’absence d’étude d’impact indépendante préalable aux travaux.

Reconnaissance des dangers des PFAS

Le juge a ainsi estimé qu’avant d’autoriser l’extension industrielle de Daikin Chemicals, il fallait « pour tenir compte du fait que le site est situé dans une zone densément peuplée du sud de la métropole lyonnaise, où sont implantées depuis des décennies des usines qui sont à l’origine d’émissions de PFAS dans l’eau et dans l’air très importantes » . Par ailleurs, la décision de justice souligne que les activités sur ce site, et les développements industriels successifs ont contribué à l’émission de polluants »dont les effets sur la santé humaine [sont] susceptible d’avoir des effets négatifs importants, notamment lorsqu’ils sont combinés avec la pollution observée dans le secteur. » En attendant, l’usine doit donc cesser son expansion, avant que des études d’impact soient réalisées pour évaluer le risque de rejets de PFAS dans l’air et les eaux locales.

Une décision historique puisqu’elle est la première à statuer contre des industriels dans des affaires liées à des polluants éternels. Camille Panisset, secrétaire de Notre Affaire à Tous – Lyon, a déclaré “soulagé” quoi « Le juge reconnaît le danger que représente cette prolongation et demande la suspension de l’ordonnance. » L’association PFAS contre Terre a, de son côté, salué une décision « ce qui s’inscrit dans le cadre de l’application du principe de précaution » et attend la tenue de « études d’impact [qui] devra relever les défis pour la santé des riverains et des salariés”Contacté par Novethic, Daikin Chemicals a répondu par l’intermédiaire de son président Gaël Marseille, qui a assuré « prendre note et regretter l’ordonnance rendue par le juge » et « étudier l’impact de cette décision » sur les activités du groupe.

La zone la plus polluée de France

Il s’agit donc d’une nouvelle étape dans la saga juridique, sanitaire et environnementale qui secoue depuis plus de deux ans cette zone du sud de la métropole lyonnaise. Cette région, appelée « la vallée de la chimie » est en fait considéré comme l’un des « le plus pollué de France », suite notamment à la contamination des réserves d’eau locales par des PFAS émis par les activités de plusieurs usines chimiques, dont Daikin Chemicals, mais aussi Arkema. Depuis la révélation de l’ampleur de la pollution en 2022 par l’émission Vert de Rage de France Télévisions, les polémiques et contentieux contre les fabricants d’éternels polluants se multiplient.

La métropole de Lyon a ainsi lancé une procédure d’expertise sommaire visant à évaluer la responsabilité des deux industriels, Arkema et Daïkin, dans la pollution de la région. Elle réclame également que les entreprises paient pour les dommages environnementaux et sanitaires et pour la dépollution des ressources en eau potable. La décision est attendue dans les prochaines semaines. Parallèlement, l’Assemblée et le Sénat ont récemment voté en faveur d’une proposition de loi des écologistes visant à interdire la vente de produits contenant des PFAS. La proposition devait revenir à l’Assemblée pour une validation finale, avant que la dissolution ne repousse l’échéance.

 
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