L’Université Laval n’est pas maître chez elle – .

L’Université Laval n’est pas maître chez elle – .
L’Université Laval n’est pas maître chez elle – .

L’Université Laval n’a pas l’autorité d’autoriser un campement sur son campus, l’ayant déléguée au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ). Aujourd’hui, elle veut la récupérer, à la suite du démantèlement d’un campement pro-palestinien par les forces de l’ordre.

À l’instar des actions militantes observées à l’Université McGill et ailleurs aux États-Unis, des étudiants de l’Université Laval ont tenté, le 1er juin, d’établir un camp sur le campus en soutien au peuple palestinien.

Cependant, la police municipale de la capitale a procédé le même jour au démantèlement de l’installation, invoquant une infraction au Règlement sur la paix et le bon ordre de Québec.

La direction de l’Université Laval soutient, à ce jour, qu’elle n’aurait pas pu empêcher l’intervention des policiers, ce qui aurait permis au camp de se dérouler sur son terrain, bien que privé. L’Université répète que l’opération de démantèlement était une initiative de la police et qu’elle n’a pas demandé d’intervention.

SPVQ. La police est arrivée sur place et nous a contactés. […] Nous n’aurions pas pu intervenir. C’est le règlement qui s’applique », « texte » : « C’était l’initiative du SPVQ. La police est arrivée sur place et nous a contactés. […] Nous n’aurions pas pu intervenir. C’est le règlement qui s’applique”}}”>C’était l’initiative du SPVQLa police est arrivée sur les lieux et nous a contactés. […] Nous n’aurions pas pu intervenir. C’est la règle qui s’applique.a déclaré encore cette semaine Andrée-Anne Stewart, porte-parole de l’Université Laval.

Nous avons suivi les recommandations [de la police] et la réglementation en vigueur.

Une citation de Andrée-Anne Stewart, spokesperson, Université Laval

Ouvrir en mode plein écran

Le campement de protestation pro-palestinien sur le campus de l’Université McGill est en place depuis la fin avril.

Photo : La Presse Canadienne / Ryan Remiorz

Reprendre le pouvoir

L’administration universitaire tente de reprendre un peu de pouvoir sur son campus.

Dans un courriel daté du 5 juin, obtenu par Radio-Canada grâce à la Loi sur l’accès à l’information, le vice-recteur René Lacroix demande une modification à la réglementation municipale. La missive a été envoyée à SPVQ quatre jours après le démantèlement du campement pro-palestinien.

Nous considérons qu’une adaptation nécessaire du terme « autorité compétente » devrait être apportée afin de permettre à l’Université Laval d’autoriser ses propres événements sur son terrain sans avoir à obtenir l’autorisation de la Ville.a écrit M. Lacroix à la police de Québec.

Ouvrir en mode plein écran

René Lacroix, vice-recteur aux infrastructures et à la transformation de l’Université Laval. (Photo d’archive)

Photo : Radio-Canada

Invitée à fournir plus de détails sur les objectifs du courriel de son vice-recteur, l’Université Laval a confirmé qu’elle visait l’article 19.1 du Règlement sur la paix et le bon ordre, relatif aux campements.

Selon la réglementation municipale, il est interdit d’installer une tente ou toute autre construction, équipement ou dispositif servant ou pouvant servir d’abri […] sans avoir obtenu au préalable l’autorisation écrite de l’autorité compétenteIl en va de même pour le droit de se trouver sur la propriété publique entre 23 heures et 5 heures du matin.

Lacroix porte à l’attention du SPVQ qu’il faudrait adapter la définition de l’autorité compétente en ce qui concerne le territoire de la cité universitaire pour que les autorisations concernant l’article19.1 sont émises par l’université”,,”text”:”M. Lacroix attire l’attention du SPVQ sur le fait qu’il serait nécessaire d’adapter la définition de l’autorité compétente en ce qui concerne le territoire de la cité universitaire afin que les autorisations concernant l’article 19.1 soient émises par l’université”}}”>M. Lacroix porte à l’attention du SPVQ qu’il serait nécessaire d’adapter la définition de l’autorité compétente en ce qui concerne le territoire de la cité universitaire afin que les autorisations concernant l’article 19.1 soient délivrées par l’universitéexplains Andrée-Anne Stewart.

Aux fins d’application du règlement, le texte municipal définit l’autorité compétente comme étant l’organisme décisionnel de la Ville de Québecreprésenté dans ce cas par le SPVQ.

Le Règlement sur la paix et le bon ordre s’applique sur le territoire de la ville ainsi que celui de l’Université Lavalc’est finalement précisé. Le campus universitaire est ainsi assimilé dans le domaine public.

Ouvrir en mode plein écran

Le Règlement sur la paix et le bon ordre s’applique sur le campus de l’Université Laval. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Éric Careau

Contrat de service

Le recours à la police du Québec sur le terrain de l’Université Laval est également prévu l’Accord relatif à la prestation de certains services municipaux sur le territoire de la cité universitaireconclu entre la Ville et l’établissement d’enseignement dont la version la plus récente date de 2019.

En plus du service d’incendie et d’une multitude d’éléments liés à l’ingénierie, aux travaux publics et à la sécurité routière, l’Université Laval demande à la Ville de Québec d’offrir des services policiers. Ces derniers sont chargés d’intervenir sur le campus universitaire comme s’il s’agissait d’un territoire municipal.

Ouvrir en mode plein écran

Le Service de police de la Ville de Québec est responsable de l’encadrement des manifestations, notamment sur le territoire de l’Université Laval.

Photo: Radio-Canada / Hugo Pothier

Selon l’accord, il appartient à SPVQ mener opérations spéciales de police rendues nécessaires pour prévenir ou réprimer les violations des lois ou règlements applicables sur le territoire du campus universitaire.

Toujours selon l’accord, le pouvoir discrétionnaire est entièrement laissé à la SPVQqui peut procéder toute autre opération policière jugée nécessaire.

Le Règlement sur la paix et le bon ordre ne semble pas y échapper. L’Université Laval reconnaît que le Règlement 1091 [paix et bon ordre] s’applique sur son territoireconfirms spokesperson Andrée-Anne Stewart.

Violation de l’autonomie institutionnelle

L’incapacité de l’Université Laval à décider sur son propre terrain surprend Louis-Philippe Lampron, professeur à la Faculté de droit et spécialiste des droits et libertés.

S’il reconnaît que l’accord de service avec la police est une évidence en ce qui concerne la commission d’infractions pénales sur le campus, M. Lampron estime que sa portée est injustifiée en ce qui concerne les camps. Il s’étonne également de l’application systématique du Règlement sur la paix et le bon ordre dans les établissements universitaires.

Dans le contexte du campement pro-palestinien, l’interdiction appliquée par la Ville et les services de police représente, selon lui, une violation du droit de manifester et de la liberté d’expression. Voilà toute l’histoire, il insiste. Toutefois, selon lui, ces principes devraient être garantis sur les campus universitaires.

L’Université Laval doit en assumer la responsabilité, poursuit-il, puisque cette dernière a accepté de déléguer ses pouvoirs.

Si la réglementation s’applique dans la ville universitaire, c’est parce que l’Université Laval l’a accepté. Il ne peut en être autrement.

Une citation de Louis-Philippe Lampron, professeur à la Faculté de droit de l’Université Laval

Ouvrir en mode plein écran

Louis-Philippe Lampron estime que l’Université Laval devrait rouvrir son entente et se doter des pouvoirs nécessaires pour assurer la liberté d’expression au sein de la communauté universitaire. (Photo d’archive)

Photo : Radio-Canada / Félix Duchesne

M. Lampron estime que la situation actuelle représente une violation de l’autonomie institutionnelle, censée être protégée par la direction de l’université.

La bonne foi est présumée. Peut-être qu’au moment de signer, l’Université Laval ne savait pas dans quoi elle s’embarquait. […] Mais si nous sous-déléguons à la Ville la responsabilité d’autoriser ce qui se passe sur le campus universitaire, nous nous retrouvons dans une confusion des genres difficile à comprendre.il a dit.

Cela met la gestion de l’Université Laval en porte-à-faux avec les principes qui sous-tendent la liberté académique, et ce principe est l’autonomie institutionnelle.

Une citation de Louis-Philippe Lampron

M. Lampron invite l’Université Laval à rouvrir l’entente problématique avec la Ville, du moins sur les éléments qui portent atteinte à l’indépendance de l’institution.

Quand on exclut complètement la direction de l’Université Laval quant à sa capacité à autoriser ou non des événements de cette nature [campements, manifestations]là, il faudrait boucler l’accord et le boucler vite, parce que là, il y a de vrais enjeux sur l’autonomie.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Cette pâtisserie lyonnaise élue l’une des meilleures du monde en 2024
NEXT Grâce au leadership royal, acheminement rapide de l’aide humanitaire du Maroc à Gaza