Mohamed est-il mort des coups qu’il a reçus ou des conséquences de sa chute sur le bitume ? C’est ce que devra déterminer le tribunal correctionnel départemental d’Évry-Courcouronnes (Essonne) après cinq jours d’audience. Dans cette affaire, quatre accusés, désormais âgés de 27 à 33 ans, comparaissent depuis lundi pour avoir causé la mort, sans intention de la provoquer, de cet homme de 27 ans après une série de bagarres le 4 juillet 2019 à Savigny. -sur-orge.
Assis dans le box pour trois d’entre eux et sur une chaise face au tribunal pour le quatrième, qui comparaît libre, les accusés écoutent le résumé des faits sans sourciller. Le 4 juillet 2019, vers 19 heures, la police est appelée après une bagarre qui éclate devant le bar Le Corot, place Davout à Savigny-sur-Orge.
À leur arrivée sur place, une victime gisait au sol dans la rue voisine. Gravement blessé, l’homme de 27 ans a été transporté à l’hôpital de La Pitié Salpêtrière avec un pronostic vital engagé. Malgré les soins médicaux, Mohamed est décédé quatre jours plus tard. L’autopsie a révélé qu’il souffrait d’un important traumatisme crânien.
Des témoins « dans une angoisse permanente »
Pour retrouver la trace des quatre accusés, les enquêteurs ont recueilli de nombreux témoignages. Parmi eux, des passants, des personnes connaissant les personnes impliquées ou encore des riverains. Des témoins qui, dans leur grande majorité, n’ont pas souhaité venir s’exprimer devant le tribunal correctionnel. « Depuis que notre procès-verbal a été rendu public, nous vivons dans une anxiété permanente », explique l’un d’eux dans un mail adressé au tribunal.
Associés à l’utilisation d’images de vidéosurveillance, ces récits ont permis aux enquêteurs de reconstituer la chronologie des événements. « A 16 heures, il y a eu une première altercation devant le bar Le Corot », résume le président. Il s’agit d’un échange de coups entre la victime et le principal accusé. Quelques minutes plus tard, recommencez. Les deux hommes se battent à nouveau.
Quelques heures plus tard, une troisième bagarre éclate, toujours devant le bar. Cette fois, la victime est revenue avec ses cousins et a « aspergé le public » avec une bombe lacrymogène. L’un des accusés lui a alors « donné des coups de pied » dans le bas-ventre avant qu’il ne s’enfuie.
Le dernier épisode se déroule devant la devanture d’un coiffeur de la Grande-Rue. Les accusés, qui voyagent en voiture, croisent la victime, qui insulte abondamment l’un d’eux. Il sort du véhicule et percute Mohamed qui s’effondre au sol devant l’enseigne O’Tacos. “Je voulais présenter mes condoléances à la famille”, a déclaré l’agresseur. Je n’ai jamais voulu que ça se passe comme ça et qu’il meure. » Lors de la première matinée d’audience, les raisons de l’altercation sont restées floues… « Un malentendu sur un prêt d’argent ancien » a simplement été évoqué.