l’essentiel
Un contexte financier dégradé, une loi de finances aux contours encore flous au niveau national ; une baisse des recettes et une hausse des dépenses au niveau local : le débat d’orientation budgétaire du conseil départemental de l’Ariège s’est déroulé dans une atmosphère d’inquiétude, ce lundi 25 novembre. Mais le département devrait maintenir son niveau d’investissement en puisant dans son réserves.
« C’est un contexte que l’on connaît peu, avec une grande incertitude politique et peu d’informations sur les décisions qui pourraient être prises dans les semaines à venir », explique Christine Téqui, présidente du conseil départemental de l’Ariège. , peu avant la séance plénière consacrée ce lundi 25 novembre au débat d’orientation budgétaire pour 2025. Mais un contexte connu, avec une dette de l’Etat de plus de 1 000 milliards d’euros et la perspective, pour les collectivités locales, de devoir se serrer la ceinture tout en participant à l’effort de redressement des finances publiques, même si les principales recettes sont en baisse.
Et les prévisions ne sont pas bonnes. Principale ressource du département, les revenus de la taxe perçue sur les transactions immobilières devraient diminuer de 5 millions d’euros, tandis que les crédits accordés au titre du Fonds vert diminueront d’au moins 1,5 million d’euros. Ajoutez à cela d’autres réductions annoncées comme le gel de la TVA, une perte estimée à 400 000 euros, et la perte globale pour le département devrait être d’au moins 8,5 millions d’euros, soit 4,25 %. du budget global.
«Ça n’a pas l’air énorme, mais ce n’est pas une paille», souligne Christine Téqui. “Et quand il faut couper, ce n’est pas la chose la plus simple.” D’autant que, dans le même temps, l’évolution des dépenses de solidarité qui pèsent sur le département devrait entraîner une hausse des charges de fonctionnement de 4,4%, pour un montant de 5,3 millions d’euros. Impact global pour la collectivité : 13,8 millions d’euros.
60 millions d’euros d’investissement en 2025
Le département devrait cependant maintenir ses investissements pour 2025 à un niveau similaire à celui de 2024 : un peu plus de 54 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 5 millions d’euros liés à deux projets réalisés pour compte de tiers, le pont d ‘Ornolac – Ussat-les-Bains et la caserne Varilhes.
Comme toujours, l’entretien du réseau routier se taille la part du lion avec 17,3 millions d’euros d’investissements annoncés, suivi par les bâtiments pour 10,2 millions d’euros. Parmi les principaux figurent ensuite le Très Haut Débit (8 millions d’euros), dont le déploiement s’achèvera en 2025 ; l’aménagement et l’environnement (8 millions d’euros) ; et le poste économie-tourisme pour 7 millions d’euros.
2024 a vu le report de 5 millions d’euros d’investissements, dont le projet de data center. Sa construction sera bien avancée en 2025, à l’instar des premiers travaux de la déviation Salvayre, du réseau de chaleur d’Ax-les-Thermes, de la rénovation énergétique du collège Pasteur de Lavelanet ou encore de l’acquisition de l’Ehpad Jules-Rousse à Tarascon.
Peu de projets reportés et aucun recours à l’emprunt
Aucun grand projet ne devrait d’ailleurs être reporté à 2025, à l’exception de l’alimentation du lac de Montbel via la Touyre, projet controversé qui ne devrait être lancé qu’en 2026. Seuls les investissements mineurs devraient donc être décalés, selon une logique résumée par vice-président. président Alain Naudy : « Nous ferons d’abord le très urgent, puis l’urgent, et ainsi de suite. »
Mais pour cela, le département devra puiser dans la « réserve prudentielle » créée dans des temps meilleurs. Un pécule de 31 millions d’euros sur lequel 9,7 millions d’euros seront prélevés, afin de répondre aux besoins sans avoir recours à l’emprunt, alors que le département peut se targuer d’un poids de la dette réduit à 4 euros par habitant.
« Nous faisons tout cela parce que nous le pouvons encore », conclut Christine Téqui, « mais avec toute la prudence nécessaire. Demain, tout aura peut-être changé et comment vivre sans argent ? Mal, très mal. »