conversation intime avec Jacques Audiard autour des musiques de ses films

conversation intime avec Jacques Audiard autour des musiques de ses films
conversation intime avec Jacques Audiard autour des musiques de ses films

LLe cadeau du festival Sœurs Jumelles, qui associe images et musiques à Rochefort du 25 au 30 juin, c’est d’inviter des stars bien sûr, mais aussi d’offrir au public des moments intimes avec les artistes qui viennent parler de leur façon de travailler. Grâce à ce qu’elles disent du processus créatif, les spectateurs pénètrent dans les coulisses d’un film, d’un concert ou d’une danse. Une manière d’appréhender la musique et le cinéma autrement. De l’intérieur. Et de faire tomber les barrières.

Face à face

Pour répondre à cette problématique, les artistes assistent à des projections de films avec le public. Ainsi Franck Dubosc pour l’avant-première des “Prodigieuses” mardi soir, ou Dany Boon pour “La Famille Hennedricks” ce jeudi soir par exemple. Même chose pour les auteurs de documentaires sur Legrand, Le Forestier, Higelin, Brigitte Fontaine et autres Martin Scorsese. Mais le point fort, ce sont les rencontres artistiques, les moments d’intimité et les quasi tête-à-tête avec les créateurs.


Le compositeur du film, Clément Ducol, et Camille, qui a écrit les chansons, rejoignent Jacques Audiard sur scène.

ROMULD AUGÉ/SUD-OUEST

Alors, ce jeudi 27 juin au matin, on se précipite vers la Golden Cup : Jacques Audiard vient parler de la création musicale de son dernier film « Emilia Perez ». L’œuvre, primée à Cannes, a été projetée la veille au cinéma. Jacques Audiard était également présent. Mais cette conversation complète la projection.

Dans un film, il n’y a pas de musique et de bruitages, mais un ensemble d’accidents sonores organisés.

Son chapeau trilby vissé sur la tête, ses lunettes noires sur le nez et ses chaussettes rouges qui contrastent avec sa tenue légère, il ressemble à un jeune homme… 72 ans. Simple, clair et spontané, cet « omnivore de musique », qui n’est pas musicien, parle sans détours de son rapport au quatrième art. « C’est une erreur d’avoir la musique en tête avant de faire un film. Il doit y avoir une distance entre la musique et les images. Car dans un film, il n’y a pas de musique et de bruitages, mais un ensemble d’accidents sonores organisés. Dans l’idée de fabriquer, il faut de la surprise. »

Et cette première comédie musicale en fait partie. « Depuis plusieurs films, je me rends compte que j’ai un rapport très musical à la création. J’abandonne ma langue maternelle pour m’appuyer sur l’expressivité d’autres langues que je ne comprends pas. En me détachant du sens, je m’attache au phrasé, à la poésie, c’est une grande liberté. »

Celui qui a travaillé avec le compositeur Alexandre Desplat pour sept de ses films a choisi Camille (paroles) et Clément Ducol (musique) pour sa première comédie musicale, « Emilia Perez ». « Alex reste un ami, mais son emploi du temps est tel qu’il ne peut m’accorder que peu de temps et je suis un amant exigeant ! » Et voilà que le chanteur et le compositeur arrivent sur scène. Comme à la maison, Camille est en tongs, c’est comme ça pour les conversations artistiques des Twin Sisters !

Travail conjoint

Le trio en discute autour de la table. Sur « Emilia Perez », ils ont travaillé empiriquement pour « réenchanter une réalité désenchantée ». Résultat : « une musique très originale dans laquelle la voix reste au cœur, ce qui est rare », apprécie le cinéaste qui répond avec malice à la question « qu’est-ce qu’une belle bande-son ? ” : ” Le mien ! »


Le chorégraphe du film « Emilia Perez », Damien Jalet, rejoint le cinéaste, le compositeur et le chanteur, pour parler danse.

ROMULD AUGÉ/SUD-OUEST

Le chorégraphe du film, Damien Jalet, s’invite dans la conversation. « Dans « Emilia Perez », il y avait quelque chose à inventer avec la danse, qui n’est pas décorative, mais qui doit apporter une nouvelle couche de lecture. » C’est un film de rencontre, « nous n’existons pas les uns par rapport aux autres, mais nous faisons un travail commun qui nous dépasse », résume Clément Ducol. Et les spectateurs, venus assister à ce moment de grâce, participent également à donner vie aux films.

 
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