Ardent défenseur des zones humides, Jean-Michel Grignon, président de la Fédération de pêche et de protection du milieu aquatique des Deux-Sèvres, est consterné. Ces derniers jours, il a pris connaissance d’une nouvelle technique de braconnage. La pêche au ballon, bien sûr interdite, consiste à placer une cordelette munie d’hameçons et d’appâts sous un ballon gonflable posé dans l’eau et récupéré en amont sur un ouvrage. Un éclat de colère supplémentaire après celui contre la surpêche autorisée des anguilles, les incivilités commises au bord de l’eau et les actions de destruction de cours d’eau.
Lors de la dernière assemblée générale de la Fédération, il s’est adressé à ses membres en ces termes : « En tant que pêcheurs et défenseurs de nos ressources en eau douce, nous sommes les gardiens de ces précieux écosystèmes. Nous avons l’opportunité et la responsabilité de prendre soin de ces habitats fragiles, de protéger les populations de poissons et de maintenir l’équilibre délicat qui soutient toute la vie aquatique. »
Une réglementation trop compliquée
Et de citer un engagement de 200 000 € financé par l’Agence de l’eau pour la protection de l’environnement, la promotion d’une pratique de pêche favorisant la capture et la remise à l’eau des poissons, la lutte contre le braconnage des civelles et la pollution. « Je ne peux pas réparer 50 ans de produits phytopharmaceutiques insecticides et herbicides déversés sur les terres qui ont pollué nos rivières. »
Jean-Michel Grignon a également pointé du doigt les péripéties de démarches administratives trop compliquées. « Il faut simplifier la réglementation de la pêche, parvenir à une harmonisation à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine et des départements limitrophes et il n’est pas trop tard pour sauver les rivières. Il faut créer des bandes enherbées de 10 m le long des rivières, planter des haies et des arbres qui feront office de filtres, faire sauter les égouts… »
Un travail mené au quotidien par le président dont le mandat a débuté en 2019, et par toute l’équipe de la Fédération des Deux-Sèvres qui, sous sa direction, se sont véritablement engagées dans ce combat crucial pour les générations à venir.
