Un automobiliste condamné après la mort d’un cycliste sur un rond-point

Un automobiliste condamné après la mort d’un cycliste sur un rond-point
Un automobiliste condamné après la mort d’un cycliste sur un rond-point

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Editorial Guérande

Publié le

25 nov. 2024 à 6h49

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Le couple originaire d’Erbray (près de Châteaubriant) était arrivé la veille en vacances à La Turballe (Loire-Atlantique). Ce 4 juillet 2022, vers 17 heures, le septuagénaire, « cycliste aguerri », dira sa veuve, se trouvait au rond-point Penker à La Turballe, au volant de son deux-roues électrique. Au volant de son Renault Captur, une habitante de Guérande, aujourd’hui âgée de 83 ans, était également de la partie. Mardi 19 novembre 2024, à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, cette femme a comparu pour homicide involontaire. Très attristée, elle a avoué : “Je n’ai vu personne à gauche, personne à droite, je me suis mêlée et j’ai entendu un gros boum”. C’est la tragédie.

Le cycliste, qui ne portait pas de casque, est au sol. Transporté à l’hôpital par hélicoptère, le retraité est décédé des suites de ses blessures. Pourtant un témoin, un ancien pompier, lui a prodigué les premiers soins.

Le président n’a pas accablé l’octogénaire :

« Cet accident peut arriver à tout le monde, mais je dis toujours qu’à un rond-point, il faut regarder à gauche, à droite et encore à gauche. »

Elle s’appuie sur des expertises qui stipulent : “Le point d’impact était à l’intérieur du rond-point, et la vitesse, même faible, de la voiture, était forcément supérieure à celle du vélo”.

“Je suis désolé”

Les larmes aux yeux, la prévenue, qui se retrouvait pour la première fois devant le tribunal, a déclaré : « Je n’ai rien vu, je me demandais ce qui s’était passé, je suis désolée ».

Sachant que l’avocat de la défense plaidera l’acquittement, Me Stéphanie Salau, reacts:

« La sortie va être très difficile à entendre. Cet homme n’était pas un casse-cou, bien au contraire, et son véhicule électrique était bridé. »

Elle décrit les conséquences graves pour son épouse, au-delà du côté émotionnel : « Ayant un problème de vision, elle avait besoin de lui au quotidien ».

Le procureur, lui non plus, n’accable pas l’octogénaire, mais reconnaît « une erreur d’inattention ». »

Plaidoyer pour la libération

Le magistrat salue « la dignité de la prévenue, de la veuve et de ses deux filles lors de ce douloureux procès ». Il requiert douze mois de prison avec sursis et une suspension de permis de conduire de quatre à six mois.

Les conséquences pèsent sur la vie de la Guérandaise. « Elle y pense tous les jours », raconte son avocat.

Sur l’expertise de la vitesse des deux véhicules, Me Manon Loarec estime :

« Il y a des hypothèses, pas de certitudes. Il manque des données dans ce rapport. »

Elle interroge les juges : « Doit-on la considérer comme responsable ? »

Quant à la suspension du permis de conduire, l’avocat insiste : « Quel serait le sens aujourd’hui ? « .

Estimant que le doute devrait profiter à son client, elle plaide pour qu’elle soit libérée.

Mais pour le tribunal, il y a eu faute et l’octogénaire a été condamnée à six mois de prison et six mois de suspension de son permis de conduire. Elle devra payer les honoraires d’avocat de la partie civile, à hauteur de 1 500 €.

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