45 ans d’action au service des populations en détresse

45 ans d’action au service des populations en détresse
45 ans d’action au service des populations en détresse

Dès sa première mission, l’association a été soutenue par la Princesse Grace. Le Prince Albert II prend rapidement le relais en participant à plusieurs missions humanitaires.

Depuis ses débuts, l’association Monaco Aide et Présence (MAP) a construit un réseau mondial de soutien et d’assistance à travers les continents. Avec des projets en Asie, en Afrique, en Amérique et en Europe, MAP incarne l’engagement humanitaire monégasque à l’échelle mondiale. En 45 ans d’existence, l’association a déployé 1 103 projets dans 28 pays, mobilisant un budget de 27 millions d’euros pour venir en aide aux populations en détresse.

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Au commencement : un petit groupe de bénévoles déterminés

MAP est née il y a 45 ans de la volonté d’un groupe de bénévoles animé par Anna-Marie Ledu et son mari, ancien directeur de l’école Saint-Maur, aujourd’hui Saint-François d’Assises – Nicolas Rod. Avec le docteur Richard et des mères d’élèves, ce groupe entreprit une mission au Cambodge lors de la sanglante guerre civile de Pol Pot qui fit entre 1 et 1,5 million de victimes. Une expérience marquante qui les a poussés à poursuivre leur engagement.

A leur retour, accueillis et soutenus par la Princesse Grace, ils fondent Monaco Aide et Présence. L’association a ensuite bénéficié, dès l’année suivante, du haut patronage du Prince Albert II, qui a lui-même participé à plusieurs missions, notamment celle à Madagascar en 2017 pour inaugurer la surélévation du collège Albert II qui compte aujourd’hui 19 000 étudiants.

Le Prince Albert II en mission à Madagascar entouré des étudiants du collège Albert II © MAP

L’association s’adresse à tous sans aucune distinction : « La MAP a dans ses statuts une aide aux populations en détresse. Ce n’est pas spécifiquement destiné aux enfants ou à un groupe particulier », déclare Donatella Campioni, actuelle présidente de la MAP. Entrée bénévolement dans l’association il y a 17 ans, elle devient d’abord marraine d’enfants d’orphelinats au Sri Lanka et en Inde avant d’intégrer pleinement l’association sous les encouragements de la présidente de l’époque : Josiane Lahore. C’est ainsi qu’elle s’implique dans quelques actions, notamment à Madagascar, avant de prendre la présidence de l’association.

Une association qui soutient les acteurs locaux

Depuis sa création, le MAP a fourni une assistance à 28 pays à travers le monde. Les missions de l’association sont diverses, mais deux principes fondamentaux guident chaque intervention : laisser les populations locales agir et les laisser prendre le relais.

« Il faut savoir passer le flambeau, on ne peut pas être partout » souligne Donatella Campioni. Un exemple marquant de cette philosophie est le projet au Sri Lanka, où MAP a confié la gestion d’un complexe entier au diocèse local. Diocèses ou congrégations, ce sont rarement les gouvernements qui reprennent les projets à la fin, à l’exception du Bénin.

Les Occidentaux, malgré leur bonne volonté d’aider, peuvent commettre des erreurs en imposant leurs projets. C’est pourquoi la collaboration avec des partenaires locaux, ancrés dans la réalité du terrain, est essentielle pour le MAP.

« Nous faisons partie d’une autre réalité et nous n’avons aucune idée de leur réalité » explique Donatella Campioni. « Le secret, c’est d’avoir des personnes fiables sur le terrain. Sans cela, il est impossible de faire du bon travail. » Pour garantir l’efficacité de ses interventions, la MAP signe des conventions avec des ONG locales, permettant une action adaptée et respectueuse des contextes spécifiques.

Femmes et enfants : un enjeu majeur

L’un des moteurs du MAP concerne « la condition des femmes qui est vraiment très difficile en Afrique et même en Inde » comme l’explique Donatella Campioni. Depuis dix ans, l’association accompagne 140 jeunes filles en Ethiopie, leur offrant un logement, de la nourriture et un accès à l’éducation pour les protéger des mariages forcés avec des hommes âgés et des grossesses précoces dangereuses pour leur santé. Grâce à cette initiative, plusieurs bénéficiaires ont poursuivi leurs études jusqu’à l’université, certains devenant docteurs.

© CARTE
Une partie des jeunes filles scolarisées pour plus d’autonomie © MAP

« Les gens préfèrent mourir plutôt que de se soigner »

Donatella Campioni, présidente de la MAP

En Inde, MAP travaille dans 96 villages différents auprès de 150 familles touchées par le VIH dans le district de Dindigul, au sud de l’Inde. Bien que le sida ne soit pas aussi répandu qu’en Afrique, les personnes touchées subissent une forte stigmatisation sociale. Par peur du rejet, les gens préfèrent mourir plutôt que de se faire soigner » précise le président de l’association. La MAP se charge de fournir une alimentation de qualité aux personnes infectées par le virus mais surtout, elle sensibilise les communautés locales pour améliorer la perception et le traitement des personnes.

Donatella Campioni en mission en Inde
© CARTE

Une aide internationale mais aussi locale

MAP ne se limite pas aux interventions à distance. En France, l’association soutient des associations d’aide aux familles défavorisées de Nice, développe des épiceries sociales et intervient suite à des catastrophes naturelles comme la tempête Alex à Breil-sur-Roya.

Les hôpitaux de l’Archet et Lenval bénéficient également de son soutien. Un nouveau projet devrait prochainement être lancé avec l’hôpital pour enfants de Lenval et le CHPG suite à la multiplication des tentatives de suicide chez les adolescents.

Une petite équipe efficace

Monaco Aide et Présence est gérée par une structure composée de neuf administrateurs, d’une cinquantaine de adhérents et d’une trentaine de bénévoles. Leur mission est claire : répondre rapidement et efficacement aux demandes d’aide. Pour ce faire, les administrateurs se réunissent mensuellement pour analyser les demandes, évaluer les situations d’urgence et allouer les ressources nécessaires.

© CARTE

Pour couvrir les dépenses administratives de l’association, le Prince alloue chaque année une subvention souveraine, qui permet de couvrir les frais liés aux locaux de l’association et le salaire de son unique employé chargé de coordonner les nombreux projets.

Ce modèle financier garantit que tous les dons sont utilisés précisément pour aider les populations dans le besoin, sans aucune déduction pour frais de fonctionnement. De plus, les administrateurs prennent en charge leurs propres frais de déplacement et d’hébergement, garantissant ainsi une allocation optimale des fonds.

Un avenir à consolider

Malgré ses succès, Monaco Aide et Présence doit penser à l’avenir. Aujourd’hui, même si l’équipe actuelle est très active, elle aimerait trouver son successeur. De nouveaux administrateurs sont nécessaires pour apporter de nouvelles idées et développer de nouveaux projets afin d’assurer la pérennité de l’association qui aide des milliers de personnes chaque année.

 
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