Le Croc Bouffe bien implanté à Shawinigan

Le Croc Bouffe bien implanté à Shawinigan
Le Croc Bouffe bien implanté à Shawinigan

GÉNÉROSITÉ. Le principe est simple : dans une caisse en bois identifiée par l’association Croc Bouffe, les passants peuvent ajouter de la nourriture et la déposer anonymement dans la caisse pour aider leur voisin. Sans jugement, celui qui en a besoin ouvre la porte de la boîte pour sélectionner un ou plusieurs aliments.

C’est le Montréalais Mael Lalancette qui a fondé il y a environ trois ans l’organisme à but non lucratif Croc bouffe. Pas moins de 14 villes au Québec ont leur Croc Bouffe, qui totalise 55 cases actives.

À Shawinigan, il y a trois boîtes : au métro Shawinigan-Sud, derrière le IGA Extra près du parc Antoine-St-Onge et près du Pizza Hut.

M. Lalancette avait vu un tel concept en Europe et il s’est donné la mission de le mettre en œuvre au Québec. J’ai pensé que c’était une bonne idée pour contribuer à lutter contre l’insécurité alimentaire. J’ai initialement installé trois boîtes pour les installer dans trois quartiers de Montréal. Le concept a été tellement bien accueilli que j’ai décidé d’aller plus loin. Plus j’en installais, plus les gens en demandaient. Le problème de l’insécurité alimentaire n’est pas seulement à Montréal quand on voit les statistiques partout au Québec. Le monde a autant faim à La Tuque, à Louiseville, à Shawinigan ou à Sherbrooke. Les besoins sont partout, et une caisse en bois est facile à réaliser et à entretenir. »

C’est durant la fin de semaine du 8 juin que de nouvelles boîtes ont été installées à Louiseville, La Tuque, Berthierville et Sainte-Rose au Lac-Saint-Jean.

Est-ce que l’âme charitable demande l’autorisation aux municipalités avant d’installer une Croc Bouffe ? « Pour l’instant, je pars sur le principe qu’il vaut mieux demander pardon que la permission. Le seul endroit où j’ai eu des problèmes, c’était à Anjou. Même Hydro-Québec m’appelle lorsque des travaux sont nécessaires sur un poteau pour pouvoir déplacer la boîte. Même les employés me suggèrent un meilleur endroit pour l’installer. Lorsque je reçois une demande d’Hydro-Québec, la boîte est déplacée dans un délai de trois jours partout au Québec. »

« Nous pensons que ce sont juste des produits non périssables que les gens peuvent ajouter, mais j’ai déjà vu un filet mignon surgelé dans une de mes boîtes en hiver », explique Mael.

Un long voyage dans la rue

Aujourd’hui, le Montréalais a des enfants, un conjoint, un travail, mais cela n’a pas toujours été le cas.

Il y a moins de 10 ans, il se retrouvait dans la rue avec une forte dépendance à l’héroïne.

« J’étais un jeune de la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse), je me suis retrouvé à la rue comme plusieurs jeunes comme moi. J’ai connu la faim, des problèmes de consommation, je connais la situation des personnes dans le besoin. C’est à 32 ans que j’ai arrêté la drogue et l’alcool et que j’ai commencé à me stabiliser. A 38 ans, j’ai une femme, un enfant, j’ai refait ma vie, j’ai un travail. Je savais que je n’étais pas un cas unique, mais je ne savais pas à quel point l’insécurité alimentaire est endémique au Québec. »

  • A Croc Bouffe box. (Photo L’Hebdo – Patrick Vaillancourt)


 
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