Un manque d’humanisme dénoncé au CHSLD N.-A.-Labrie de Baie-Comeau

Un manque d’humanisme dénoncé au CHSLD N.-A.-Labrie de Baie-Comeau
Un manque d’humanisme dénoncé au CHSLD N.-A.-Labrie de Baie-Comeau

Majorique Arsenault, résident du CHSLD N.-A.-Labrie à Baie-Comeau, souffre de la maladie à corps de Lewy (MCL), une forme de trouble neurocognitif. Sa conjointe Francine Arsenault se rend à son chevet 10 à 12 heures par jour, tous les jours depuis le 9 janvier 2023, pour assurer les soins prodigués à son mari. « 56 ans d’amour ne s’effacent pas », clame-t-elle, déplorant que son mari ne soit pas traité comme il le devrait.

«C’est nous autres qui devons toujours tout surveiller», déplore Mme Arsenault. Même si l’aidante souligne le travail et le dévouement de certains membres du personnel du CHSLD, elle dénonce l’attitude indifférente de plusieurs.

La femme, qui possède 42 ans d’expérience comme infirmière, raconte plusieurs situations que son mari aurait vécues dans son CHSLD.

Laissé dans ses propres urines pendant plusieurs heures, mauvaise hygiène de ses parties intimes, changement de culotte d’incontinence défaite le laissant dans ses selles, administration d’un médicament à base de benzodiazépine sans que Mme Arsenault lui ait donné son autorisation, irrégularité dans la prise des médicaments, pas d’hydratation également car certaines situations dénigrantes pour le bénéficiaire sont au cœur du témoignage de Francine Arsenault.

« On me dit que je ne m’adresse pas à la bonne personne lorsque j’ai une demande à faire », explique-t-elle.

Selon sa version, elle aurait adressé des demandes claires aux préposés et au gérant de l’époque pour exprimer son mécontentement et les besoins de son mari.

Sans avoir de réponse, elle écrit toutes ses demandes et les affiche sur les murs de la chambre de M. Arsenault, espérant que le message puisse atteindre « les bonnes personnes » sans savoir qui elles sont.

Une caméra pour voir et entendre

Mme Arsenaut et sa famille ont pris de grandes mesures pour avoir la tête plus légère lorsqu’ils sont absents. Ils ont installé une caméra pour témoigner des soins et des traitements vécus par Majorique Arsenault.

« Tout le monde devrait avoir ça », dit-elle. « Depuis, les choses se sont beaucoup améliorées, reconnaît-elle.

Baie-Comoise aimerait aussi avoir l’esprit tranquille lorsqu’elle n’est pas au chevet de son mari. « J’ai rencontré de vrais anges ici », dit-elle. L’humanisme qui devrait fonder le métier n’est pas courant, de l’avis de la dame de 77 ans.

Quand Le maniaque Quand on demande à Francine Arsenault si elle a porté plainte, elle répond rapidement « non ». Elle ajoute que « c’est absolument inutile ».

Elle et ses enfants auraient déposé une plainte auprès du Collège des médecins du Québec concernant l’ancien médecin de famille du père. « Elle ne voulait pas nous faire la demande ni l’envoyer au Québec », se souvient-elle.

Ils auraient passé de nombreuses heures à se battre pour obtenir l’avis d’un neurologue au Québec, qu’ils ont finalement obtenu, mais trop tard.

Depuis, la famille Arsenault ne veut plus « s’épuiser » dans ce type de situation.

«On m’a dit qu’ils venaient ici pour mourir», conclut-elle, désolée de la situation.

Stéphanie Harrisson, infirmière clinicienne de formation et gestionnaire au CHSLD N.-A.-Labrie depuis janvier 2024, soutient que l’établissement est un milieu de vie où les patients ont la liberté de se sentir chez eux.

Plusieurs traitements et services sont personnalisés à la routine, à la santé et à l’état du patient, ont confirmé Mme Harrisson et le Dr David Mercier, qui exerce au CHSLD N.-A.-Labrie depuis plusieurs années. « Nous avons des réunions d’équipe tous les mois avec les préposées à l’unité ainsi qu’avec les infirmières auxiliaires », explique la responsable. Toutes les deux semaines, des réunions avec les chefs d’équipe ont lieu « pour faire le point sur les différentes pratiques et faire différents rappels sur les choses à améliorer ».

Le gestionnaire maintient que les gestionnaires d’unité sont toujours disponibles sur tous les quarts de travail pour répondre aux questions et aux besoins des familles. Elle et son assistante clinique sont régulièrement sur le terrain pour apporter du soutien aux employés et s’assurer que les formations sont à jour. Un médecin de garde est également disponible à tout moment pour tous types de consultations. les infirmières, les soins et les médicaments sont discutés et tous les changements sont consignés au dossier du patient.

«Nous avons une rencontre avec les familles tous les 9 à 12 mois», explique le Dr Mercier. Ces réunions ont pour but de faire le point sur la situation du patient et de répondre à ses éventuelles questions. Stéphanie Harrisson et Dr Mercier confirment que les patients sont intégrés à des activités et à une routine, selon leurs centres d’intérêt. La sécurité des patients est une des priorités de l’établissement.

En plus de disposer de plusieurs outils pour s’en assurer, aucune forme de maltraitance ou de négligence n’est tolérée, que ce soit pour le personnel régulier ou pour les travailleurs autonomes. Mme Harrisson avoue avoir déjà dû intervenir auprès de certains employés de l’agence pour qu’ils ne retournent pas travailler au CHSLD. Elle confirme cependant que ce n’était que pour des raisons d’inefficacité.

Selon les informations du service des communications du CISSS Côte-Nord, cinq plaintes ont été déposées pour le CHSLD N.-A.-Labrie dans la dernière année sans que l’on en connaisse le sujet. De plus, aucune mise à pied n’a eu lieu au cours des deux dernières années dans cet établissement.

Stéphanie Harrisson est directrice du CHSLD NA Labrie depuis janvier 2024. Le Dr David Mercier est médecin régulier de l’établissement. Photo : Anne-Sophie Paquet-T
 
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