le jeune Guinéen Fodé peine à obtenir un titre de séjour

le jeune Guinéen Fodé peine à obtenir un titre de séjour
le jeune Guinéen Fodé peine à obtenir un titre de séjour

Fodé Mabinty Camara a posé le pied à La Rochelle le 4 novembre 2018, après un an de voyage, en quittant Kamsar, en République de Guinée-Conakry, pour sa sécurité. Orphelin, il s’est résigné à quitter son petit frère Alpha, avec qui il est toujours en contact. A 25 ans, il attend toujours un titre de séjour, après une demande formulée dès les premiers jours de son arrivée, par une religieuse rencontrée par hasard.

Il a rencontré Anna Tahet, en 2019, par l’intermédiaire de la religieuse, et son mari, Alain, par la suite. Fodé est accueilli par toute la famille, sensible à sa situation. Face à leurs difficultés pour obtenir un titre de séjour, le couple a fondé l’association de soutien à Fodé Mabinty Camara. « On a envoyé des lettres recommandées à la préfecture et à l’Office de l’immigration, silence radio. Bon sang, une réponse au moins», s’exclame Anna Tahet. » Même silence du côté d’une lettre, accompagnée d’une lettre de recommandation du député Olivier Falorni, et de promesses d’embauche d’employeurs en difficulté pour recruter dans le secteur de l’hôtellerie et du BTP. » Alain Tahet raconte : « En mars dernier, il y avait un peu d’espoir pour lui d’obtenir un titre de séjour, mais avec les élections européennes, la dissolution de l’Assemblée, les élections législatives et les JO 2024, toutes les procédures ont été gelées. »

« C’est un garçon bien intégré, qui travaille et qui a un logement, il ne pose aucun problème. Je me pose la question, pourquoi ça bloque ? »

Même son de cloche du côté de Michel Tillaud, élu délégué aux Droits de l’Homme et à la solidarité avec les migrants jusqu’en juillet 2023 à La Rochelle, humanitaire depuis 36 ans : « J’avoue que c’est une situation compliquée. C’est un garçon bien intégré, qui travaille et qui a un logement, il ne pose aucun problème. Je me pose la question, pourquoi ça bloque ? J’ai contacté Olivier Falorni, qui a envoyé deux courriers au préfet. Le 14 juillet, j’en ai discuté avec ce dernier qui m’a dit que tant qu’il n’y avait pas de gouvernement, notamment de ministre de l’Intérieur, il ne pouvait rien faire. »

“Je fais tout pour m’intégrer”

Fodé a débuté début octobre une formation en hôtellerie-restauration au RestoKoop, restaurant coopératif, solidaire et d’insertion, pour une durée de six mois. Il perçoit 1 200 euros par mois, pour 400 euros de logement, et le remboursement de son vélo électrique (prêt d’Alain et Anna). “Je refuse toute vie sociale, je ne vais pas aux soirées ni aux discothèques, parce que j’ai peur des contrôles”, dit-il. Son seul document depuis peu est une carte consulaire, délivrée par l’ambassade de Guinée, qui prouve son identité, renouvelable tous les deux ans.

« Je suis d’accord qu’ils refusent de me délivrer un titre de séjour, mais je ne suis pas un délinquant, pas même une contravention, et je fais tout pour m’intégrer », explique le jeune homme, sans méchanceté dans la voix. « Depuis six ans, nous travaillons pour que tout soit légal. Pour 8 000 euros, il peut avoir un titre de séjour à Paris. Mais ce n’est pas notre façon de faire», annoncent Anna Tahet, qui a été dans l’armée pendant 15 ans, et Alain, 30 ans dans la gendarmerie. « Pour moi, Alain et Anna sont des parents, explique Fodé. Ceci est confirmé par leur comportement à son égard, comme le déclare Anna : « Nous lui faisons la leçon, nous discutons avec lui lorsque cela est nécessaire et nous le motivons. »

Réponses suivantes

Du côté de la préfecture, la chef adjointe du service départemental interministériel de communication, Aurore Turmel, explique : « Fodé Mabinty Camara a été débouté de l’asile par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides le 15 novembre 2019, puis par devant le Tribunal national du droit d’asile le 2 octobre 2020. La préfecture de Charente-Maritime a, dans cet exécutif, prononcé à son encontre une ordonnance lui enjoignant de quitter territoire français (OQTF) le 17 novembre 2020. Le tribunal administratif de Poitiers, puis la cour administrative d’appel de Bordeaux ont rejeté ses demandes le 4 janvier et le 21 octobre 2021. Une demande d’admission exceptionnelle au séjour a alors été déposée le 29 mars 2022. Afin d’examiner sa demande au regard de la réglementation en vigueur, des documents complémentaires lui ont été fournis. été demandée et l’examen du dossier est en voie d’achèvement. M. Camara sera très prochainement informé du résultat de sa demande. »

Fodé’s journey is recounted in a book written by Alain Tahet: “Fodé Mabinty Camara, Vivre ou survive” at Éditions Edi’lybris: 9 rue des Mésanges – 79 400 Saint-Maixent-l’École or in any bookstore (reference).

 
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