Pour commencer, peux-tu nous dire qui tu es ?
Pierre Smolarz : « J’ai 41 ans, j’habite à Brest et je suis sauveteur. Je suis à La France Insoumise depuis le début, en 2016. J’étais déjà candidat en 2022 dans la circonscription. Ma remplaçante est Valérie Heitz, 40 ans, brestoise, bibliothécaire, à LFI depuis 2019. »
Quelle est la différence entre votre candidature pour le Nupes en 2022 et celle actuelle pour le Nouveau Front Populaire ?
« Le contexte a changé. Il y a une montée de l’extrême droite partout en France, et pas qu’ailleurs… En 2022, on s’était déjà retrouvé à deux reprises avec un second tour de la présidentielle entre Macron et le Front National (sic). Mais cette fois, le danger est réel. Il y a beaucoup de similitudes avec les années 30. Avec une inflation élevée et des revenus qui n’augmentent pas. Notre programme met en avant une augmentation des salaires. Et puis il y a la guerre en Europe. Je le dis avec insistance : je me sens fier d’être le candidat du Nouveau Front Populaire, quand on se souvient de tout ce que le Front populaire avait apporté, les lois sociales… ».
Avez-vous senti le Rassemblement national monter dans la campagne brestoise ?
« Cela me choque que le député sortant appelle à défendre les services publics. C’est exceptionnel, car des bureaux de poste ont fermé dans la circonscription ces dernières années. Il n’a rien amélioré non plus dans les transports publics. Les gens sont obligés de prendre leur voiture… Lui qui se dit député de la base ! « .
Mais ces sujets relèvent plutôt des élus locaux ou du Département, de la Région, etc.
« Mais c’est le rôle du député de rassembler les gens, de voir ce qui se passe : ce sont ses propres mots. Il doit faire le lien entre sa circonscription et l’Assemblée nationale, défendre les choses. Il a laissé fermer les bureaux de poste, n’a pas dit un mot aux personnels hospitaliers arrêtés après une manifestation, même si, bien entendu, l’hôpital n’est pas dans la circonscription. Rien non plus sur le stationnement payant à l’hôpital.
Les gens ici ne sont ni racistes ni fascistes. Les électeurs d’extrême droite en ont marre
Et pour revenir au Rassemblement national ?
« Macron, lors de la campagne européenne, a désigné son ennemi : le Front national. Alors les gens ont voté Front National ! Les gens ici ne sont pas racistes et fascistes, ses électeurs sont des gens qui en ont assez. Nous devons toujours nous serrer la ceinture de plus en plus. Il s’agit d’un vote de protestation. Si les gens votent à nouveau pour le député sortant, le problème persistera… ».
La circonscription brestoise peut-elle faire la différence en votre faveur ? Cherchez-vous particulièrement à vous mobiliser dans ce secteur ? Aurez-vous plus de mal à convaincre les agriculteurs et les pêcheurs ?
« Il faut se mobiliser partout. Chaque jour, je fais du porte-à-porte dans une communauté. Je suis un enfant de la campagne. Il est vrai qu’en 2022, dans la partie urbaine de la circonscription, rive droite de Brest, j’ai obtenu 55 % des voix. Mais des sujets comme la retraite à 60 ans, les services publics, ça parle à tout le monde… Concernant l’agriculture et la pêche, c’est un enjeu très fort au niveau européen. Mais ce sont des activités que je connais et je connais leurs difficultés. Il faut une vraie loi : Egalim 1, puis 2, puis 3, ça ressemble à la série Rambo. Ça ne marche pas. Le problème vient de l’agro-industrie, des coopératives. L’argent existe.
